Une base militaire cachée en Corée du Nord abriterait jusqu’à neuf missiles nucléaires. Le Parisien décrypte une menace stratégique pour les États-Unis.

Nouvelle menace nucléaire : Découverte d’une base secrète de missiles balistiques en Corée du Nord

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Base nucléaire secrète en Corée du Nord

Il y a des révélations qui bouleversent en un instant la perception de l’équilibre mondial. Celle mise en lumière par Le Parisien en ce mois d’août 2025 fait partie de ces secousses stratégiques capables de hanter les diplomates et d’obséder les militaires. Derrière les montagnes escarpées du nord de la Corée, tout près de la frontière chinoise, se cache une base que personne ne voulait vraiment voir, mais que des satellites, implacables témoins du ciel, n’ont pas pu ignorer.

Son nom, désormais connu : Sinpung-dong. À seulement vingt-sept kilomètres de la Chine, dans la province de North Pyongan, cette base militaire est décrite par les experts du Center for Strategic and International Studies (CSIS) comme une installation clandestine, soigneusement absente des cartes officielles et des négociations de dénucléarisation. Pourtant, à l’intérieur de ses infrastructures camouflées, se tiendraient des missiles balistiques intercontinentaux de type Hwasong-15 et Hwasong-18, capables d’atteindre les États-Unis.

Une menace enfouie sous la montagne

Construite à partir de 2004, et opérationnelle depuis 2014, la base de Sinpung-dong se distingue par son absence de plateformes de tir visibles et par la discrétion de ses installations. Aucun système de défense aérienne classique n’entoure son périmètre, comme si Pyongyang misait sur l’invisibilité et la mobilité plutôt que sur la confrontation frontale. Les missiles seraient déployés sur des véhicules mobiles à propergol solide, prêts à sortir de leur abri et à être lancés depuis des sites dispersés, rendant toute frappe préventive particulièrement délicate.

Ce détail technique, souligné par les analystes, change la donne. Contrairement aux missiles à carburant liquide, longs à préparer et vulnérables lors du ravitaillement, ces engins sont conçus pour réagir en quelques minutes, échapper aux radars et compliquer la riposte américaine.

Un arsenal estimé à neuf ICBM

Selon le CSIS, Sinpung-dong pourrait accueillir une brigade complète de missiles balistiques intercontinentaux, soit entre six et neuf ICBM. Pour un pays déjà isolé, placé sous sanctions et menacé d’asphyxie économique, cette base symbolise une assurance vie pour le régime de Kim Jong-un. Elle rappelle au monde que la Corée du Nord, malgré ses faiblesses, garde une arme ultime : La peur.

Une ombre sur la diplomatie

Cette découverte ne survient pas dans un vide diplomatique. Depuis des années, les pourparlers entre Washington et Pyongyang tournent en rond. Les promesses de dénucléarisation faites lors des sommets spectaculaires entre Donald Trump et Kim Jong-un, ou plus récemment évoquées par l’administration Biden, semblent désormais bien loin. La base de Sinpung-dong n’a jamais été mentionnée par les Nord-Coréens, preuve éclatante de la duplicité qui entoure chaque négociation.

Les États-Unis, déjà préoccupés par la montée en puissance de la Chine et l’imprévisibilité de la Russie, voient ainsi réapparaître la vieille angoisse : Celle d’un missile lancé depuis l’autre bout du monde, capable de frapper Los Angeles, Washington ou New York.

Un cauchemar pour les stratèges américains

Le choix de l’implantation n’est pas anodin. Construite à proximité immédiate de la frontière chinoise, la base bénéficie d’une forme de bouclier géographique. Toute frappe préventive américaine risquerait de frôler, voire de violer, l’espace aérien chinois, déclenchant potentiellement une crise d’ampleur mondiale.

C’est là que réside le véritable danger : Cette base n’est pas seulement une menace militaire. Elle est une carte politique, un outil de pression sur la scène internationale. Kim Jong-un le sait mieux que quiconque : Son régime survit parce qu’il est imprévisible, redouté, et désormais doté d’un arsenal de plus en plus sophistiqué.

Les implications pour l’avenir

Les experts estiment que la Corée du Nord disposerait d’une quinzaine à une vingtaine de bases similaires, toutes dissimulées et non déclarées. Sinpung-dong n’est donc peut-être que la partie émergée d’un iceberg nucléaire. Pour Washington, mais aussi pour Séoul et Tokyo, la révélation publiée par Le Parisien marque une étape supplémentaire dans la course contre la montre pour contenir Pyongyang.

Les prochaines semaines seront décisives : Les images satellites continueront de scruter les montagnes nord-coréennes, les diplomates tenteront de raviver le dialogue, et les militaires américains renforceront leurs plans de dissuasion. Mais une chose est désormais certaine : Sinpung-dong vient de rappeler au monde que la paix, en Asie comme ailleurs, repose sur un équilibre fragile, menacé par le moindre missile caché dans l’ombre.

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