« Comment peut-on, dans le silence d’une soirée d’été, vouloir réduire en cendres un lieu dédié à la prière et à la paix ? »
Une nuit d’été bouleversée par les flammes
Le 14 août 2025, dans la petite ville de Châtillon-sur-Seine, en Côte-d’Or, l’air était doux et les rues calmes. Pourtant, la sérénité fut brisée lorsqu’un geste odieux cibla un lieu de paix : Une salle de prière musulmane. Ce local, fréquenté par des fidèles de la communauté turque, allait devenir, en l’espace de quelques minutes, la scène d’un acte que beaucoup qualifieront de « grande lâcheté ».
Selon les informations de BFMTV, il était environ 21H lorsque des individus ont glissé des prospectus enflammés contre la porte d’entrée. Les flammes, heureusement, n’ont pas eu le temps de se propager. Des passants, alertés par la lueur et l’odeur de brûlé, sont intervenus immédiatement pour éteindre le début d’incendie.
Des traces visibles, mais un traumatisme profond
Lorsque la gendarmerie est arrivée sur place, seules des marques de noircissement restaient visibles sur la porte. Mais au-delà des dégâts matériels, c’est la symbolique qui choque : Un lieu destiné à la prière, à l’apaisement et au recueillement, attaqué délibérément.
Le responsable religieux de la salle a déposé plainte. L’enquête a été confiée à la brigade de recherches de Montbard, qui traite cette affaire pour « dégradations volontaires par incendie ». Une enquête en flagrance a été déclenchée dans les heures qui ont suivi.
Une condamnation unanime
Les réactions politiques ne se sont pas fait attendre. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a dénoncé un acte « anti-musulman d’une grande lâcheté » et a adressé ses pensées aux fidèles.
Le maire, Roland Lemaire, a lui aussi condamné fermement cette tentative d’incendie, qualifiant les auteurs « d’imbéciles ». Il a rappelé que ce n’était pas la première fois que la salle de prière faisait l’objet de comportements hostiles.
Un contexte inquiétant
Cet incident intervient dans un climat où les actes visant des lieux de culte musulmans connaissent une hausse préoccupante. Selon le ministère de l’Intérieur, les trois premiers mois de 2025 ont enregistré une augmentation de 72% des actes anti-musulmans par rapport à la même période de 2024. SOS Racisme parle également d’une progression notable des signalements islamophobes.
La solidarité face à la haine
Si les flammes n’ont pas eu raison de la salle de prière, elles auront rappelé à tous combien la vigilance est nécessaire. Les passants qui sont intervenus rapidement sont salués comme des exemples de solidarité citoyenne. Dans les jours à venir, la gendarmerie poursuivra son travail d’investigation, et la communauté musulmane de Châtillon-sur-Seine continuera à prier, malgré la peur, dans ce lieu qu’elle défend avec dignité.
Quand la haine frappe, la solidarité s’embrase
Cet acte, rapporté par BFMTV, ne se limite pas à un simple fait divers : Il interroge sur la place du vivre-ensemble et sur la nécessité de protéger tous les lieux de culte. Dans cette petite ville de Bourgogne, la porte marquée par la suie est devenue le symbole d’une blessure collective, mais aussi d’une volonté de résistance pacifique.