Démission en période d’essai : A-t-on droit au chômage ?
Vous êtes en CDI, encore en période d’essai, et vous envisagez de démissionner ? Attention : Le droit au chômage n’est pas automatique et la règle réserve souvent de mauvaises surprises.
Être en CDI rassure. Être en période d’essai l’est beaucoup moins. Et lorsque l’idée de démissionner s’impose, une question revient systématiquement : Aura-t-on droit au chômage après avoir quitté son poste ?
Dans l’immense majorité des cas, la réponse est non. En France, démissionner d’un CDI, même pendant la période d’essai, est considéré comme une perte volontaire d’emploi. Cette qualification suffit à bloquer l’accès aux allocations chômage. Peu importe la durée passée dans l’entreprise ou le caractère récent de l’embauche.
Cette règle est souvent mal comprise, car beaucoup pensent que la période d’essai permet de partir sans conséquence. En réalité, la période d’essai offre une liberté de rupture, mais pas une protection financière automatique.
Il existe toutefois des exceptions, rares et strictement encadrées. La plus connue concerne les salariés ayant quitté un emploi stable précédent pour accepter ce CDI. Si la démission intervient pendant la période d’essai et que la personne justifie d’au moins trois années de travail continu avant cette embauche, l’accès au chômage peut être maintenu.
Certaines démissions sont également reconnues comme légitimes. C’est le cas lorsque le salarié subit des manquements graves, comme un salaire non versé, des conditions de travail dangereuses ou une situation rendant le maintien dans l’emploi impossible. Mais ces situations doivent être prouvées, documentées, et examinées au cas par cas.
Pour les autres, une seule porte reste entrouverte : Le réexamen du dossier après quatre mois sans emploi. À condition de prouver une recherche active et sérieuse, une indemnisation peut parfois être accordée. Rien n’est garanti.
En revanche, lorsque la période d’essai est rompue par l’employeur, la situation change radicalement. La perte d’emploi n’est plus volontaire, et les droits au chômage s’ouvrent normalement.
Avant de démissionner, la prudence s’impose. Ce choix, souvent émotionnel ou dicté par l’urgence, peut avoir des conséquences financières durables. Dans certains cas, attendre une rupture initiée par l’employeur peut faire toute la différence.
Démissionner en période d’essai peut sembler anodin, mais sans exception précise, ce geste ferme presque toujours la porte aux allocations chômage.
