Près de Rennes, Dieudonné a tenu un show interdit, risquant de nouvelles poursuites judiciaires.

Dieudonné brave l’interdiction préfectorale et joue son spectacle à Sens-de-Bretagne

SOCIETE

Ce vendredi soir, à Sens-de-Bretagne, petite commune paisible d’Ille-et-Vilaine située à une trentaine de kilomètres de Rennes, l’atmosphère était bien loin de la tranquillité habituelle. Derrière les murs d’une propriété privée, un événement se préparait, entouré d’un parfum de défi et d’interdit. L’humoriste controversé Dieudonné M’bala M’bala, habitué des polémiques et des démêlés judiciaires, s’apprêtait à monter sur scène malgré un arrêté préfectoral signé la veille.

Selon les informations rapportées par Le Télégramme, la préfecture d’Ille-et-Vilaine avait formellement interdit la tenue de ce spectacle, invoquant des risques de troubles à l’ordre public. Ce type de décision n’était pas une première pour l’artiste, dont les représentations sont régulièrement visées par de telles mesures dans plusieurs départements français. Mais cette fois encore, l’homme a choisi de passer outre.

Dans le jardin arboré d’une grande maison bourgeoise, une centaine de spectateurs avaient pris place. Les invités étaient triés sur le volet, prévenus discrètement de l’adresse exacte. Aucune banderole, aucun panneau : Tout était pensé pour éviter l’attention indésirable des autorités. Pourtant, à quelques mètres, la gendarmerie surveillait déjà les lieux, prête à constater l’infraction.

Peu après 20 heures, les rires ont commencé à fuser. Sur la scène improvisée, Dieudonné est apparu, imperturbable, ouvrant son spectacle comme si de rien n’était. Ses gestes étaient assurés, sa voix posée : Il savait qu’il était observé, mais rien ne laissait transparaître la moindre crainte. Pendant près de deux heures, l’humoriste a enchaîné sketches et prises de position, sous les applaudissements nourris d’un public acquis à sa cause.

À l’extérieur, les forces de l’ordre ont laissé le show se dérouler, notant simplement les faits. La préfecture avait déjà annoncé que le non-respect de l’interdiction pourrait entraîner des poursuites judiciaires. Interrogé par Le Télégramme, le procureur de la République a confirmé que des suites légales étaient envisagées.

Pour ses partisans, l’attitude de Dieudonné est celle d’un artiste bravant la censure au nom de la liberté d’expression. Pour ses détracteurs, il s’agit d’une provocation calculée, destinée à se poser en victime d’un système qui le condamne déjà dans l’opinion publique. Quoi qu’il en soit, cette soirée de Sens-de-Bretagne restera comme un nouvel épisode d’un bras de fer qui dure depuis des années entre l’humoriste et les institutions françaises.

Dans les jours qui viennent, il appartiendra à la justice de dire si ce spectacle clandestin relève d’un acte artistique ou d’une violation manifeste de la loi. En attendant, pour les spectateurs présents ce soir-là, le souvenir d’avoir assisté à une représentation interdite restera gravé comme un moment rare, presque irréel — celui où la scène a défié la République.

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