Macron, Bardella et la dissolution : le jeu dangereux qui pourrait transformer la politique française.

Emmanuel Macron va-t-il offrir une majorité absolue au RN en cas de dissolution ?

POLITIQUE

L’annonce d’une possible dissolution de l’Assemblée Nationale par Emmanuel Macron secoue déjà la scène politique française. L’ombre d’un pari à haut risque plane sur l’Élysée. Car derrière cette décision se cache une question vertigineuse : Et si le Rassemblement National, emmené par Jordan Bardella et Marine Le Pen, sortait grand vainqueur de nouvelles élections législatives ?

Le site MyJournal.fr s’est plongé dans les différents scénarios, chiffres à l’appui, pour comprendre ce que pourrait devenir l’Assemblée Nationale si Macron décidait de déclencher ce choc institutionnel.

Un pari à double tranchant pour Macron

Historiquement, les dissolutions présidentielles sont des coups de dés politiques. Jacques Chirac en 1997 l’avait payé cher, offrant Matignon à Lionel Jospin. Macron le sait : Jouer cette carte, c’est risquer de renforcer l’opposition au lieu de la contenir.

Aujourd’hui, le RN n’est plus un simple outsider. Avec un groupe parlementaire déjà massif, une dynamique électorale confirmée aux européennes et une implantation locale renforcée, il apparaît comme le favori d’une éventuelle dissolution. Mais l’arithmétique électorale est cruelle : Pour gouverner seul, il lui faudrait franchir la barre mythique des 289 sièges.

Les quatre scénarios qui se dessinent

  1. La majorité relative RN (210-250 sièges)
    Le scénario le plus probable. Le RN devient le premier groupe mais sans majorité absolue. Bardella pourrait tenter de gouverner, mais dépendrait d’alliances fragiles. Macron resterait enfermé dans une cohabitation instable.
  2. La majorité absolue RN (289-320 sièges)
    Un tremblement de terre politique. Jordan Bardella à Matignon, Marine Le Pen sur orbite pour 2027, et Emmanuel Macron réduit au rôle de président des affaires étrangères.
  3. Le blocage institutionnel (aucune majorité claire)
    Un RN fort mais minoritaire, une gauche divisée mais résistante, un camp macroniste affaibli, et une Assemblée paralysée. Ce scénario, très plausible, prolongerait la crise actuelle.
  4. La résurgence du front républicain
    Dernier scénario : Une mobilisation anti-RN au second tour, où gauche et macronistes se désistent mutuellement. Le RN plafonnerait à 150-190 sièges. Macron sauverait sa majorité relative, au prix d’un mariage forcé avec LR.

Une France suspendue à une décision

Chaque scénario a ses propres conséquences : Instabilité chronique, paralysie des institutions, victoire historique du RN ou retour du “système” anti-Le Pen. Dans tous les cas, Emmanuel Macron jouerait son va-tout.

À l’heure où les tensions sociales, économiques et identitaires traversent le pays, une dissolution de l’Assemblée Nationale ouvrirait une nouvelle ère politique. Entre espoir pour certains et crainte pour d’autres, la France entière retiendrait son souffle devant ce scrutin décisif.

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