Un homme et une femme dos à dos, chacun tenant un smartphone, à l’arrière-plan un icône stylisé d’IA

Divorce et IA : Quand un chatbot remplace l’autre partenaire

COUPLE

Aux États-Unis, des couples se séparent après des « liaisons » avec des chatbots. L’ère de l’infidélité numérique est-elle déjà là ?

Depuis quelques mois, aux États-Unis, une nouvelle réalité frappe les cabinets d’avocats spécialisés en droit de la famille : Des couples invoquent des échanges intenses avec des intelligences artificielles comme motif de divorce. Ces chatbots, conçus pour dialoguer, accompagner ou même séduire, deviennent parfois l’axe d’un attachement émotionnel qui fragilise le mariage.

Dans plusieurs États, les conjoints découvrent que leur partenaire délaisse la réalité conjugale au profit d’un interlocuteur numérique. Certains dépensent des sommes importantes pour accéder à des services « compagnon IA », partagent des données personnelles, et vivent cette relation comme une trahison. Pour celui qui reste, c’est un choc : L’autre ne lui parle plus vraiment, il conversera avec une machine.

Pour les avocats, ce phénomène pose des questions inédites. Quelle est la définition de l’infidélité quand le partenaire est un algorithme ? Les tribunaux américains, héritiers d’une législation de l’adultère dans certains États, se retrouvent face à des dossiers où l’IA est la « tierce partie » de la rupture. Dans l’Ohio ou le Michigan, on débat déjà de la personnalité juridique d’une IA pour trancher la question.

Mais le signal d’alerte vient aussi des sondages : Environ 60 % des personnes interrogées considèrent que nouer une relation sentimentale avec une IA est une forme d’infidélité. Pour beaucoup, la complicité numérique dépasse la simple curiosité. L’attachement à un programme virtuel apparaît comme une trahison de la vie de couple.

Les juges se demandent alors si un parent qui entretient des échanges quotidiens, intenses et secrets avec une IA peut remplir correctement ses devoirs familiaux. Dans certains dossiers, le temps de garde des enfants est remis en question. L’IA n’a pas de statut légal clair, mais ses effets concrets perturbent les schémas matrimoniaux traditionnels.

Des avocates évoquent une possible vague de ruptures similaires à celles provoquées par la pandémie. Les mariages déjà fragiles se retrouvent vulnérables à cette alternative virtuelle qui promet écoute, absence de conflit, attention immédiate. L’IA séduit comme un miroir sans défaut.

Ce phénomène interroge aussi notre rapport à la technologie, à la fidélité, à l’empathie : Jusqu’où acceptons-nous qu’une machine devienne un allié affectif ? Et quand elle devient un rival, comment le droit y répond-il ? Les tribunaux américains commencent à répondre, mais enseignent à tous que l’intelligence artificielle peut s’inviter dans les couloirs du divorce.

Source : BFMTV (article sur les premiers divorces liés à des IA).

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