L’affaire de l’EHPAD Les Oliviers de Saint-Jean à Martigues secoue les familles : une enquête et un appel à témoins sont lancés.

EHPAD : Une famille dénonce des blessures suspectes et lance un appel à témoignages

CHOC

À Martigues, au cœur des Bouches-du-Rhône, une famille vit aujourd’hui avec un poids insupportable : Celui du doute et de la colère. Derrière les murs de l’EHPAD Les Oliviers de Saint-Jean, établissement appartenant au groupe Entraide, une résidente de 83 ans, Jeannine, a été retrouvée grièvement blessée. Nez fracturé, hématomes multiples, menton brûlé, bras fêlé… Autant de blessures que la famille ne parvient pas à expliquer et qui, surtout, soulèvent des interrogations glaçantes.

Selon l’article publié par France Bleu, les faits remontent au 24 juillet 2025. Ce jour-là, Jeannine, atteinte de la maladie d’Alzheimer et dépendante au point de nécessiter deux soignants pour la moindre manipulation, aurait chuté. C’est du moins la version avancée par l’établissement. Mais cette explication laisse les proches perplexes, voire révoltés. Car comment une femme en telle situation, grabataire, aurait-elle pu se retrouver « entre le lit et le mur » par une simple glissade ?

La famille découvre l’ampleur des blessures lors de son hospitalisation. Les médecins, après examens, assurent que la patiente est restée plusieurs heures au sol avant d’être prise en charge. Une affirmation qui glace le sang de ses enfants et petits-enfants. Dans un lieu censé garantir une vigilance constante, comment expliquer qu’une personne âgée ait pu agoniser au sol si longtemps ?

Les images de vidéosurveillance, que la famille a demandé à visionner, constituent une pièce essentielle. Sur ces enregistrements, il apparaît que les soignants sont sortis de la chambre seulement une minute après y être entrés, un délai qui semble dérisoire face à l’état de dépendance de Jeannine. Pour ses proches, il s’agit clairement d’un manquement de surveillance et de soins personnalisés.

Mais au-delà des faits, c’est une blessure intime et familiale qui se dessine. Chaque visite à l’EHPAD devient pour eux une source d’angoisse : Et si d’autres résidents avaient connu des situations similaires ? Et si leur mère, leur grand-mère, n’était pas un cas isolé ? C’est ce qui les pousse aujourd’hui à lancer un appel à témoignages. Ils s’adressent aux familles d’anciens résidents, aux soignants, à toute personne ayant été témoin de négligences ou d’incidents dans cet établissement.

Cet appel n’est pas seulement un cri de douleur, c’est aussi une démarche citoyenne : Faire émerger la vérité, recueillir des preuves, et préparer un dépôt de plainte. Car pour eux, il n’est pas question de laisser passer ce qu’ils qualifient désormais de maltraitance institutionnelle.

Le silence du groupe Entraide, gestionnaire de l’EHPAD, pèse également dans cette affaire. Contacté par les médias, il n’a pas répondu. Ce mutisme nourrit encore davantage la colère et le sentiment d’abandon des proches de Jeannine.

À travers cette histoire, c’est une fois de plus la question de la prise en charge des personnes âgées en France qui est posée. Des familles confient leurs proches à des établissements spécialisés dans l’espoir qu’ils y trouvent soins, sécurité et dignité. Mais lorsque des fractures, des brûlures et des hématomes viennent remplacer la sérénité attendue, c’est toute une société qui est interpellée.

Martigues devient ainsi le théâtre d’un combat judiciaire et moral. Pour Jeannine, mais aussi pour toutes les autres voix qui n’osent pas encore parler. La famille espère que les témoignages permettront d’éclairer les zones d’ombre, de briser l’omerta et, surtout, d’empêcher que de telles situations ne se reproduisent.

Laisser un commentaire