« Célia, une jeune entrepreneuse intriguée, pose la question suivante : Peut-on vraiment se faire licencier pour avoir posté des vidéos de danse pendant un arrêt maladie ? Quels sont les droits et les limites dans une telle situation ? »
Lorsqu’une blessure nous cloue temporairement au sol, les perspectives de guérison deviennent le centre de nos préoccupations. Cependant, certaines passions, comme la danse, peuvent offrir une échappatoire créative, un élan vital. C’est précisément dans cette situation que s’est retrouvée Virya Cruz, assistante au sein d’une entreprise espagnole, lorsque l’incident qui suivit devint un sujet brûlant de débat juridique et moral.
La passion de la danse en période de convalescence
Pendant ses 10 mois d’arrêt pour une entorse à la cheville, Virya n’a pas pu résister à l’appel de la musique. Pour elle, danser était plus qu’un hobby – c’était une passion vive, une façon de s’exprimer et de se libérer des douleurs physiques et mentales. Les réseaux sociaux étaient son terrain de jeu préféré, où elle a publié des vidéos la montrant dans des danses rythmées, portées par le nom de scène « Virya Cruz« .
Les séquences la montrant dans des pas de danse en talons, sans aucun signe de gêne apparente, ont attiré l’attention non seulement des internautes mais aussi de son employeur, curieux de l’état réel de son employée en arrêt maladie. Comment une personne souffrant d’une entorse pouvait-elle afficher des mouvements fluides et assurés en talons hauts ? L’interrogation prit une tournure légale.
Le licenciement et la décision de justice
Informé de ses publications, l’employeur y vit une forme de tricherie, estimant que son état de santé ne justifiait plus l’arrêt. Le tribunal de Las Palmas de Gran Canaria, saisi par la jeune femme qui contestait le licenciement, considéra les éléments vidéo comme des preuves convaincantes. En effet, pour les juges, danser avec fluidité en talons hauts allait à l’encontre des prescriptions de repos et d’immobilisation indispensables à sa guérison.
Les enjeux juridiques et moraux
L’histoire de Virya Cruz est un exemple fascinant de l’interaction entre droit du travail, liberté personnelle, et responsabilité envers l’employeur. En Espagne comme en France, la loi stipule que l’arrêt maladie doit être respecté scrupuleusement par les employés, toute activité susceptible de nuire à la guérison peut être vue comme un abus de confiance. Pourtant, la jurisprudence n’est pas toujours uniforme.
L’affaire rappelle celle d’un employé de la RATP qui, lui aussi, avait été licencié pour avoir participé à des compétitions de badminton pendant son arrêt. Contrairement à Virya, il avait gagné son procès en démontrant que son activité ne compromettait pas sa récupération. Dans le cas de Virya, les juges des Canaries ont insisté sur l’incompatibilité entre les danses en talons et la convalescence de son entorse, concluant que cette activité nuirait à sa santé.
Les répercussions pour les salariés et les employeurs
Pour beaucoup de salariés, l’histoire de Virya pose une question cruciale : Dans quelle mesure peut-on profiter d’un arrêt pour s’adonner à une activité personnelle ? Ce cas met en lumière la nécessité d’une transparence et d’une cohérence dans les actions personnelles durant un arrêt maladie. Cela soulève aussi la question de la surveillance en ligne, car publier du contenu sur les réseaux sociaux peut parfois se retourner contre les utilisateurs.
Virya, aujourd’hui, poursuit sa carrière sous son nom de scène, mais son histoire continue de marquer les esprits. Ce cas reste une illustration des choix de vie auxquels de nombreux travailleurs peuvent être confrontés, où la passion doit être maniée avec prudence face aux obligations de loyauté professionnelle.