Vous tapez une question, l’IA répond. Mais derrière chaque requête se cache une facture environnementale souvent ignorée — énergie, eau, métaux rares… et un impact global qui pourrait bien peser lourd.
Vous ouvrez votre navigateur. Vous posez une question à une IA. En un instant, la réponse arrive. Impeccable. Pratique. Invisible. Mais ce coût, vous ne le voyez pas — il ne s’affiche pas. Pourtant, à chaque “prompt”, l’ombre d’un data center, d’une machine gourmande, d’un refroidissement intensif plane.
L’essor fulgurant de l’IA générative s’accompagne d’une explosion des besoins en énergie. Les modèles modernes, entraînés sur des GPU puissants, consomment des quantités faramineuses d’électricité. Mais ce n’est pas tout : Pour que ces modèles restent accessibles, des centres de données massifs tournent en permanence, pompent de l’eau pour refroidir le matériel, et reposent sur des métaux rares extraits à grand prix pour la planète.
Une étude récente a démontré que ces data centers produisent non seulement d’importantes émissions de gaz à effet de serre, mais génèrent aussi des déchets électroniques difficiles à recycler, et exercent une pression croissante sur les ressources en eau. Dans certaines zones, l’usage massif d’eau pour le refroidissement peut concurrencer les besoins des populations locales ou des écosystèmes fragiles.
Quand vous lancez une requête à une IA, l’impact individuel semble minime — quelques watts-heures, quelques millilitres d’eau. Mais lorsque des millions d’utilisateurs répètent le geste à chaque minute, l’addition devient vertigineuse. L’empreinte écologique de l’IA ne se limite plus à quelques prototype en laboratoire — elle est devenue un phénomène industriel global.
À l’échelle mondiale, les experts alertent : Si la croissance de l’IA se poursuit sans encadrement, la consommation électrique des infrastructures pourrait représenter une part non négligeable de la demande énergétique mondiale. Et ce n’est pas qu’une question de CO₂ : C’est l’avenir de l’eau, des métaux, des terres, des écosystèmes.
Pour que l’IA devienne un outil durable et responsable, il faut dépasser le fantasme de l’innovation sans conséquence. Il est urgent de concevoir des modèles plus efficaces, de concevoir des centres éco-conçus, de privilégier les énergies renouvelables, de réduire les usages superflus — en un mot : Adopter la sobriété numérique.
Mais surtout, il faut cesser de croire que chaque requête est anodine. Car derrière l’écran, la planète compte le coût.
Source : Ouest-France, Édition du Soir.

Yann GOURIOU est rédacteur et responsable éditorial de MyJournal.fr. Passionné d’actualité, de société et de récits de vie, il signe chaque article avec une approche humaine, sensible et engagée. Installé en Bretagne, il développe un journalisme proche du terrain, accessible et profondément ancré dans le quotidien des Français.

Un simple “OK” pour répondre à ChatGPT pollue la planète… Franchement, je suis choqué d’apprendre ça. Je ne pensais pas que des gestes aussi anodins pouvaient avoir un impact aussi lourd. C’est vraiment triste de se rendre compte que même nos réponses les plus banales laissent une trace écologique.