Paris leur tend les bras : croisière, pique-nique géant et Patrouille de France pour 40 000 enfants oubliés cet été

40 000 enfants « oubliés des vacances » font leur première escapade parisienne au pied de la Tour Eiffel

SOCIETE

Quand Paris s’éveille pour ceux qu’on oublie

Ce 20 août 2025, Paris a ouvert ses bras à ceux qu’on appelle parfois avec tristesse les « oubliés des vacances ». Des enfants — 40 000 selon les organisateurs — venus de toute la France et même de 49 pays, ont vécu ce jour-là une parenthèse enchantée, dans la magie de la capitale, entre croisière, rires et étoiles filantes — au pied de la Tour Eiffel.

Des battements de cœur au pied de la Dame de fer

Au petit matin, le Secours Populaire orchestrait l’arrivée de centaines de bus, traversant l’Île-de-France jusque sur les quais de Seine. On imagine Gabriel, 8 ans, originaire du Tarn-et-Garonne, en extase : « Je suis sur un bateau à Paris et je vois la Tour Eiffel ! » confie-t-il, Casquette vissée sur la tête. Pour lui et d’autres, c’est la première fois qu’ils découvrent la Capitale, embarqués sur les mêmes bateaux qui avaient accueilli les athlètes à l’ouverture des Jeux olympiques un an plus tôt — un clin d’œil symbolique à l’anniversaire des 80 ans du Secours Populaire.

Un déjeuner géant, à hauteur d’enfance

Puis vient le moment du pique-nique, vaste comme un rêve tissé sur les pelouses du Champ-de-Mars. Entre les châteaux gonflables, les ateliers de maquillage et les murs d’escalade, les enfants s’installent face à la silhouette iconique de la Tour Eiffel. Le ciel, peint de rires, de curiosité, d’anticipation. Le pique-nique géant partagé devient un hymne simple, mais puissant, à leur droit à l’insouciance.

Une scène, des étoiles, et le ciel qui danse

L’heure tourne sur une scène plantée à 360 degrés. On sent l’attente vibrer parmi les enfants. C’est alors qu’apparaît Lena Situations, l’influenceuse chouchou des jeunes, pour déclencher l’étincelle. Elle annonce les artistes du jour : Vitaa, Carbonne, Marguerite, et bien sûr – pour clore en apothéose – le duo tant attendu, Bigflo & Oli.

Puissance des mots, puissance du chant, puissance de ce moment partagé.

Un vol d’exception signe l’apothéose

Au-dessus du Champ-de-Mars, le ciel s’embrase aux couleurs de la Patrouille de France. Alpha Jets dont l’élan dessine la liberté dans les nuages. Les enfants, tout sourire levé vers le ciel, applaudissent, ébahis. On ne peut pas oublier ce frisson : Le bruit des réacteurs, les yeux grands ouverts, la fierté écrite sur chaque visage. Un spectacle aérien à nul autre pareil.

Quand une journée devient plus qu’un jour

Leïla, 8 ans, venue de Saint-Étienne-de-Tulmont (Tarn-et-Garonne), se souvient, appareil photo en main : « C’est la première fois que je pars en vacances… Je photographie la Tour Eiffel pour ma famille qui n’est pas partie. » Thiméo, du même âge, confie : « Papa et maman n’ont pas beaucoup d’argent… là, c’est une première fois… »

On comprend, dans ces paroles enfantines, tout le poids de l’ordinaire brisé par une journée sacrée. Pour eux, ce n’est qu’un jour — et pourtant, c’est la promesse refaite d’un droit au bonheur. « C’est essentiel pour leur équilibre », insiste Henriette Steinberg, présidente du Secours Populaire, citée par l’AFP.

Un engagement nourri par la réalité sociale

Ce geste n’est pas isolé : il répond à une réalité brutale. Une étude de l’Insee de 2021 souligne que 10% des moins de 16 ans en France ne partent pas en vacances — ne serait-ce qu’une seule semaine — en raison de difficultés financières. Pour eux, cette journée n’est pas un divertissement mais une bouffée d’air, un moment d’égalité, un accès à la joie.

Au-delà d’une simple journée

Quand le soleil retombe derrière la Tour Eiffel, que les bus reprennent leur route vers la région, qu’Ishak, 8 ans, de Montauban, glisse doucement : « Je suis super content ! Un peu triste quand même… » — c’est d’un réel que nous parlons. D’un moment fragile, précieux. Une page tournée, mais pas oubliée.

Cette journée, organisée par le Secours Populaire ce mercredi 20 août 2025 — reprise par Sud Radio — a bien été cette fenêtre ouverte vers l’autre, vers la joie, vers un rêve rendu concret.

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