« Et si, du jour au lendemain, vous découvriez sur votre compte bancaire des dizaines de milliers d’euros versés par erreur, seriez-vous capable de les signaler… ou laisseriez-vous le destin suivre son cours comme cette institutrice suisse ? »
Dans les couloirs feutrés des administrations, les erreurs se glissent parfois avec une discrétion déconcertante. C’est ce qui s’est produit à Dübendorf, une petite ville située dans le canton de Zurich, en Suisse. Là, une institutrice retraitée s’est retrouvée, sans l’avoir demandé, au cœur d’un imbroglio financier qui allait la propulser malgré elle sous les projecteurs judiciaires.
Selon les informations rapportées par CNEWS, l’histoire débute à l’été 2020. Le 1ᵉʳ août précisément, date symbolique puisque c’est la fête nationale suisse, l’enseignante met fin à sa carrière. Elle ferme derrière elle la porte de sa classe, pensant tourner la page de décennies d’enseignement. Mais l’administration municipale, elle, oublie de fermer les robinets financiers.
Mois après mois, comme un métronome implacable, le salaire continue de tomber sur son compte bancaire. Non pas un ou deux mois par erreur, mais vingt mois au total. Un flot régulier qui, au bout de près de deux ans, atteint la somme de 36 000 francs suisses – soit environ 38 000 euros.
L’enseignante n’alerte pas. Elle encaisse. Mieux encore : Elle dépense. Parmi ses achats, une voiture flambant neuve, symbole de sa nouvelle vie de retraitée. Lorsqu’enfin l’erreur est détectée, la ville de Dübendorf exige le remboursement. Mais la réponse de l’institutrice est sèche : Elle refuse.
Face à ce refus, l’affaire prend une tournure judiciaire. Devant le tribunal, la retraitée plaide la bonne foi. Elle assure ne pas avoir réalisé que ces virements mensuels étaient indus. Pourtant, un détail trouble la défense : Ces revenus avaient bien été déclarés aux impôts. Pour les juges, difficile de croire qu’elle n’avait pas conscience de cette anomalie.
Le verdict tombe alors comme un couperet. La justice suisse ordonne le remboursement intégral des 38 000 euros. Pas d’arrangements, pas de demi-mesure. Peu importe que l’argent ait déjà été dépensé. Peu importe la voiture acquise. Le droit est clair : Ce qui a été versé par erreur doit être restitué.
Au-delà du cas particulier, cette affaire soulève des interrogations universelles. Combien d’entre nous, à la place de cette institutrice, auraient eu la lucidité – ou l’honnêteté – de signaler immédiatement une telle erreur ? Combien auraient considéré cette manne comme un hasard providentiel, une sorte de cadeau du destin ?
Le dossier de Dübendorf, relaté par CNEWS, rappelle une leçon de vie et de droit : L’argent public n’a pas de place pour l’oubli ni pour la complaisance. Chaque franc, chaque euro compte. Et même dans un pays réputé pour sa rigueur comme la Suisse, les erreurs arrivent. Mais elles n’excusent pas tout.
Ainsi se referme l’histoire d’une institutrice ordinaire, happée par une erreur extraordinaire, qui finit par se heurter à la froide réalité judiciaire.