Aurélien : Comment des jeunes internautes parviennent-ils à gagner des milliers d’euros grâce au refund sur les réseaux sociaux ?
Une pratique illégale qui promet des gains astronomiques
Depuis quelques mois, un phénomène inquiète sur les réseaux sociaux : L’émergence du « refund ». Cette pratique, qui consiste à obtenir illégalement le remboursement de produits achetés en ligne, séduit de nombreux jeunes attirés par des gains rapides. Les adeptes partagent leurs « succès » sur TikTok et Telegram, vantant des bénéfices atteignant parfois plusieurs milliers d’euros par semaine. Mais derrière ces promesses de richesse facile, la réalité est bien différente : Le refund est une escroquerie passible de lourdes sanctions.
Le refund : Une arnaque bien rodée
Concrètement, le refund repose sur une fraude aux politiques de remboursement des plateformes d’e-commerce comme Amazon, Zalando ou Apple. L’arnaqueur commande un produit sous une fausse identité, puis affirme ne pas l’avoir reçu. L’entreprise, cherchant à maintenir une bonne relation client, procède alors au remboursement sans vérifications approfondies. Certains, comme Théo, 19 ans, vont encore plus loin : « Je revends les produits que j’ai fait rembourser. Cela me rapporte environ 2.000 euros par semaine. »
Une popularité croissante grâce aux réseaux sociaux
Le refund se répand via des groupes privés sur Telegram ou des vidéos explicatives sur TikTok. Des influenceurs partagent leurs stratégies et promettent des gains rapides, attirant des adolescents parfois âgés de seulement 15 ans. Adam, un lycéen interrogé par Tech&Co, confirme : « Mes amis font ça depuis un an. Ils ont appris à être remboursés sans jamais être démasqués. »
Certains jeunes justifient cette pratique en affirmant qu’elle cible des grandes entreprises : « Ce n’est pas comme arnaquer des particuliers. Je ne ressens pas de culpabilité« , explique Alex, 20 ans. Pourtant, ces actes sont lourdement sanctionnés par la loi.
Les conséquences légales du refund
Le refund est un délit d’escroquerie passible de cinq ans de prison et de 375.000 euros d’amende. Plusieurs « refunders » ont déjà été condamnés, comme le rappelle Jude, un utilisateur de TikTok : « Un de mes amis doit 30.000 euros à l’État. »
De leur côté, les plateformes e-commerce renforcent leurs dispositifs pour lutter contre ces fraudes. En 2023, Amazon a intenté une action en justice contre un réseau international de fraudeurs. Malgré cela, certains adeptes, souvent basés à l’étranger, se disent confiants. « Les risques sont faibles tant que tout est fait sous une fausse identité« , estime Théo.
Une pratique aux conséquences lourdes
Malgré les promesses de richesse facile, le refund entraîne des conséquences graves : Sanctions judiciaires, surendettement, et un casier judiciaire pouvant nuire à l’avenir professionnel des fraudeurs. Cette tendance illustre les dangers des « business » illégaux prônés sur les réseaux sociaux. Il est essentiel de sensibiliser les jeunes aux risques encourus et de rappeler que l’argent facile n’existe pas.