Flamme du Soldat inconnu : derrière le scandale, une guerre politique opposant Lutte ouvrière et la droite sécuritaire.

Profanation de la flamme du Soldat inconnu : Nathalie Arthaud dénonce un « racisme d’État » après l’expulsion du Marocain multirécidiviste

POLITIQUE

Paris, un soir d’été, sous l’Arc de Triomphe

Le crépitement de la flamme éternelle ondule dans le silence solennel de la place de l’Étoile.

Elle est là depuis 1923, inaltérable, mémoire vivante des morts pour la France.

Mais en ce lundi soir de juillet 2025, un homme traverse la dalle sacrée. Il s’approche, titube légèrement. Il ne prie pas. Il ne se recueille pas.

Dans un geste aussi désinvolte que choquant, il se penche… et allume sa cigarette avec la flamme du Soldat inconnu.

La scène, captée par un téléphone, est partagée, repartagée, viralisée. En quelques heures, elle fait le tour des réseaux. Un acte jugé par beaucoup comme une profanation. Un sacrilège. Un outrage.

Mais qui est cet homme ? Que s’est-il réellement passé ? Et surtout : Pourquoi ce geste a-t-il déclenché une tempête politique inattendue, avec au cœur de la tourmente une voix familière : celle de Nathalie Arthaud, figure de Lutte ouvrière, s’indignant plus de l’expulsion que du geste lui-même ?

L’homme derrière le scandale : Un SDF marocain au lourd passé judiciaire

Il s’appelle Hamdi Hakim. Il a 47 ans, est de nationalité marocaine et vit sans domicile fixe dans les rues de Paris.

Son titre de séjour, parfaitement en règle, court jusqu’à octobre 2025.

Mais ce que les autorités retiennent surtout, c’est son casier judiciaire : 21 mentions au fichier des antécédents, allant de vols à violences, en passant par des injures racistes.

Arrêté avenue de la Grande-Armée peu après les faits, il nie d’abord, puis finit par reconnaître qu’il a bel et bien allumé sa cigarette avec la flamme sacrée.

Un geste impulsif ? Provocateur ? Ou simplement l’acte d’un homme perdu, marginalisé, coupé du monde réel ?

Personne ne le sait vraiment.

Mais une chose est sûre : La machine politique, elle, ne tarde pas à s’emballer.

Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, ordonne l’expulsion immédiate

Le lendemain, au ministère de l’Intérieur, la décision tombe : Retrait du titre de séjourprocédure d’expulsion enclenchée.

Bruno Retailleau, en pleine montée en puissance sécuritaire, y voit l’occasion d’affirmer son autorité.

« Ce type d’individu n’a rien à faire sur le sol français », aurait confié un proche du ministre à la presse.

En quelques heures, Hamdi Hakim devient un symbole : Celui d’un étranger multirécidiviste, sans attaches, qui aurait franchi la ligne rouge de l’intolérable.

Mais alors que la droite applaudit, à gauche, une voix s’élève. Forte. Frontale. Incandescente.

Nathalie Arthaud s’insurge : « Le soldat inconnu était peut-être marocain ! »

Sur le réseau social X (ex-Twitter)Nathalie Arthaud dégaine une salve inattendue.

Elle écrit :

« Le soldat inconnu était peut-être marocain ! Retailleau saute sur toutes les occasions pour jouer les matamores racistes. »

Et la suite est encore plus tranchante :

« Les généraux de 14-18 ont envoyé des millions d’hommes à la boucherie. Mais ce qui l’offusque, c’est une cigarette allumée ! »

Pour la porte-parole de Lutte ouvrière, ce n’est pas le geste qui est le plus grave, mais la réaction disproportionnée qu’il suscite.

Elle y voit une forme d’hypocrisie nationale : Une société qui prétend honorer tous ses morts, y compris les soldats venus des colonies, mais qui expulse un Marocain au prétexte d’un outrage.

Une polémique qui ravive les plaies de la mémoire coloniale

En un seul tweet, Arthaud renverse la narration. Elle réintroduit la complexité historique dans ce qui était, pour beaucoup, un fait divers évident.

Car oui, le Soldat inconnu, ce corps enseveli sous l’Arc de Triomphe, n’a jamais été identifié. Et parmi les 1,4 million de soldats morts pour la France durant la Première Guerre mondiale, des milliers étaient maghrébins.

Peut-on alors affirmer que ce soldat était « français de souche » ?

Et même s’il ne l’était pas… n’avait-il pas droit au respect ?

Ou, à l’inverse, cet argument est-il une tentative de détourner l’attention d’un geste ressenti comme profondément irrespectueux envers les valeurs républicaines ?

Retailleau – Arthaud : Deux visions irréconciliables de la République

Ce clash est l’incarnation parfaite du fossé idéologique entre la gauche radicale et la droite sécuritaire.

D’un côté, Retailleau invoque l’ordre, l’identité, la sanction.

De l’autre, Arthaud évoque l’histoire, la complexité, la marginalité.

Pour la droite, Hamdi Hakim est un récidiviste, un étranger, un provocateur.

Pour Arthaud, il est surtout un homme à la ruerejeté, dont le geste révèle plus le désespoir social que la haine de la France.

L’opinion publique divisée, les réseaux en feu

La vidéo a déchaîné les passions. Sur X, Facebook et TikTok, les commentaires fusent.

Certains demandent une peine de prison ferme, d’autres parlent de double peine illégitime.

La flamme du Soldat inconnu devient, le temps de quelques jours, un champ de bataille symbolique, où s’affrontent la mémoire, la nation, l’identité… et les luttes politiques.

Et au milieu de tout cela, Hamdi Hakim. Silencieux. Anonyme. Encore invisible. Comme l’était peut-être le soldat dont il a troublé la mémoire.

Une France fracturée entre mémoire, justice et exclusion

Ce que cette affaire révèle, c’est un malaise profond.

Une France qui revendique son attachement aux symboles, mais oublie les êtres humains.

Une France qui s’indigne pour une flamme, mais reste muette face à la misère des sans-abris.

Une France où l’expulsion d’un homme sans domicile devient un acte politique, voire un trophée.

Et une gauche, parfois minoritaire, qui tente encore d’alerter sur l’instrumentalisation des faits divers pour construire une rhétorique de rejet.

La flamme et la braise

Le geste d’Hamdi Hakim n’était peut-être qu’une flammèche. Mais dans une société où tout est inflammable, cette flammèche a rallumé de vieilles braises :

  • Celles du colonialisme.
  • Celles de la double peine.
  • Celles du mépris de classe et du rejet de l’autre.

Et pendant que les politiques s’enflamment, que les réseaux s’embrasent, que les plateaux télé s’embrasent, le Soldat inconnu, lui, dort. En silence. Pour l’éternité.

📍 SOURCE : Article de Valeurs Actuelles du 7 août 2025.

1 thought on “Profanation de la flamme du Soldat inconnu : Nathalie Arthaud dénonce un « racisme d’État » après l’expulsion du Marocain multirécidiviste

  1. 👉 Je suis sidéré par les propos de Nathalie Arthaud !

    Franchement, j’en reviens pas. On parle ici d’un homme qui a allumé sa cigarette avec la flamme du Soldat inconnu, ce symbole qui représente des millions de morts tombés pour notre pays, et la seule réaction de Madame Arthaud, c’est de détourner le sujet en parlant de racisme d’État ?

    C’est hors sol, complètement déconnecté de la réalité.

    Il ne s’agit ni de droite ni de gauche, ni de Marocain ni de Français. Il s’agit de respect.
    Respect d’un lieu, respect d’une mémoire, respect d’un peuple.

    Peu importe que cet homme soit étranger ou non. Ce qu’il a fait, personne n’aurait dû le faire.
    Et au lieu de condamner l’acte, on préfère victimiser l’auteur sous prétexte qu’il est multirécidiviste et sans domicile ? Mais c’est justement parce que ces comportements sont banalisés qu’on perd peu à peu nos repères.

    Je n’ai rien contre Nathalie Arthaud, je respecte ses combats. Mais là, elle se trompe de cible.
    On parle d’un geste honteux. Ce n’est pas une expulsion « raciste », c’est une réaction légitime face à un acte inacceptable.

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