Damien : « Comment peut-on continuer à laisser nos forêts brûler chaque été alors que, dans 9 cas sur 10, c’est notre faute à nous, les humains ? Est-ce de l’inconscience ou de la négligence collective ? »
Feux de forêt : Et si le coupable, c’était nous ?
C’est l’été. Les cigales chantent. Le ciel est bleu, les pins embaument l’air sec de Provence. Mais quelque part, à la lisière d’un bois, une étincelle éclate. En moins de deux minutes, le feu prend. Dix minutes plus tard, c’est une colline entière qui s’embrase. Le vent attise les flammes, et le brasier dévore tout sur son passage.
Ce feu-là, comme tant d’autres, n’a rien de naturel. Il a été provoqué par la main de l’Homme.
Des gestes simples, aux conséquences irréversibles
Il suffit parfois d’un mégot jeté par la fenêtre d’une voiture, un simple réflexe d’un conducteur négligent. Le petit cylindre encore incandescent atterrit dans l’herbe sèche en bord de route. Quelques minutes plus tard, les premières flammes apparaissent, et la catastrophe s’amorce.
Ou encore, un barbecue familial mal éteint, des étincelles d’une disqueuse utilisée à proximité d’un bois, un feu d’artifice clandestin lancé à la tombée de la nuit dans une clairière. Chacun de ces gestes paraît anodin sur le moment… mais devient, dans la réalité des forêts estivales, un détonateur mortel.
En France, neuf incendies sur dix sont causés par des comportements humains. Et chaque été, les statistiques se confirment, année après année.
Quand la négligence devient criminelle
Au-delà de l’imprudence, il y a la folie destructrice des pyromanes. Des hommes – parfois même des pompiers volontaires – allument des feux en pleine canicule, parfois pour le frisson, parfois pour voir les avions Canadair survoler leur village, ou pire encore, pour le simple plaisir de voir brûler ce que d’autres ont mis des décennies à préserver.
À Gonfaron, dans le Var, en 2021, l’un des incendies les plus meurtriers de la décennie aurait été déclenché par un mégot allumé à la sortie d’une aire d’autoroute, par un fumeur pressé et indifférent. Résultat : Plus de 7 000 hectares réduits en cendres, une faune anéantie, et des habitants traumatisés à vie.
Des incendies qui pourraient être évités
Ces feux ne sont pas des fatalités climatiques. Bien sûr, la chaleur, la sécheresse et le vent rendent les départs de feu plus explosifs. Mais le point de départ, la fameuse étincelle, dans 90% des cas, c’est nous. Nos gestes. Notre désinvolture. Notre ignorance.
Et pourtant, chaque été, les mêmes erreurs se répètent :
- Des campeurs allument un feu malgré l’interdiction,
- Des adolescents jouent avec des pétards dans une pinède,
- Des jardiniers brûlent leurs déchets végétaux en plein mois d’août.
Tous ces comportements, pourtant évitables, continuent de décimer nos forêts.
Les conséquences sont dévastatrices
En quelques heures, des décennies de croissance forestière sont anéanties. Les animaux périssent dans les flammes ou fuient à jamais. Le sol, devenu cendre, mettra des années à se régénérer. L’eau de pluie, n’étant plus retenue par les racines, provoquera des coulées de boue. Et dans les villages proches, c’est la peur qui s’installe durablement.
En 2022, plus de 72 000 hectares sont partis en fumée en France. En 2023, le feu a franchi les frontières de la Gironde jusqu’à la Bretagne. En 2024, c’est dans le Jura, territoire jusque-là épargné, que des massifs entiers ont brûlé.
Et les pompiers, dans tout ça ?
Ce sont eux, toujours en première ligne, qui paient le prix fort. Ils luttent jour et nuit, souvent au péril de leur vie, dans des conditions insupportables. Certains sont brûlés, d’autres marqués à vie par ce qu’ils ont vu : Des bêtes carbonisées, des familles évacuées, des cris, des flammes, et cette odeur de fin du monde.
Tout cela parce qu’un promeneur a négligé d’éteindre sa cigarette.
Responsables, mais pas impuissants
Il ne suffit pas de regarder les incendies à la télévision en secouant la tête. Nous avons tous un rôle à jouer :
- Ne jamais allumer de feu en pleine nature, même pour un pique-nique.
- Ramasser nos mégots, et interdire la cigarette en forêt.
- Respecter scrupuleusement les arrêtés préfectoraux.
- Signaler immédiatement toute fumée suspecte.
Et surtout, éduquer nos enfants, nos voisins, nos touristes. Car la prévention, c’est le premier rempart contre l’irréparable.
La forêt ne s’enflamme pas toute seule. C’est nous qui l’allumons
Chaque été, les feux de forêt deviennent plus nombreux, plus intenses, plus meurtriers. Mais avant d’accuser le climat, regardons nos habitudes. Car dans 9 cas sur 10, c’est l’Homme qui déclenche le feu. Involontairement, bêtement, ou parfois volontairement.
L’été prochain, faudra-t-il encore compter les hectares brûlés, les maisons évacuées, les animaux disparus ?
Ou bien serons-nous enfin capables de retenir cette leçon toute simple : La nature ne s’enflamme pas sans nous. Il est temps d’arrêter de lui tendre le briquet.