Louise, une passionnée d’histoire, s’interroge en lavant ses mains avec un savon artisanal : « Mais au fait, qui a inventé le savon ? Depuis quand l’utilise-t-on et comment a-t-il évolué au fil des siècles ? » Curieuse, elle plonge dans une enquête fascinante sur l’histoire du savon, de son apparition mystérieuse dans l’Antiquité à son rôle central dans notre quotidien moderne.
Une découverte millénaire aux origines floues
Louise, une jeune historienne passionnée, contemple la mousse parfumée qui glisse entre ses doigts. Ce savon artisanal, aux huiles essentielles de lavande, l’intrigue. « Qui a inventé le savon ? Depuis quand l’humanité l’utilise-t-elle ? » Curieuse, elle plonge dans une enquête captivante qui la mènera à travers les siècles, des rites de purification de l’Antiquité aux laboratoires de l’industrie moderne.
Les premières traces du savon remontent à 3000 av. J.-C., chez les Sumériens, qui utilisaient un mélange de graisses animales et de cendres pour créer une pâte savonneuse. Cette substance servait surtout au nettoyage des textiles et à des fins médicales.
Les Egyptiens, quant à eux, ont laissé des papyrus mentionnant l’utilisation de savons à base d’huiles et d’alcali. Pour eux, l’hygiène corporelle était essentielle et souvent associée à des rituels religieux.
C’est cependant à Rome, au Ier siècle apr. J.-C., que le savon commence à se démocratiser. Le mot « sapone » proviendrait du Mont Sapo, où les cendres des sacrifices d’animaux se mélangeaient à la graisse, formant une substance nettoyante. Dans les thermes romains, l’usage du savon se répand, bien qu’il soit souvent remplacé par des huiles parfumées et un strigile (instrument de raclage).
Le Moyen Âge et les savonneries traditionnelles
Avec la chute de l’Empire romain, l’hygiène recule en Europe, mais le savon ne disparaît pas totalement. Les Arabes, grands pionniers de la chimie et de la médecine, améliorent les techniques de fabrication en utilisant des huiles végétales, notamment l’huile d’olive. Ils conçoivent le savon d’Alep, ancêtre du savon de Marseille, en y ajoutant de l’huile de baies de laurier.
Au XIe siècle, les croisades permettent aux Européens de redécouvrir l’usage du savon. Marseille, Gênes et Savone deviennent des centres majeurs de production. La savonnerie provençale se développe et acquiert une renommée qui perdure encore aujourd’hui.
Mais le savon reste un produit de luxe, réservé aux classes aisées. En France, Louis XIV impose une réglementation stricte sur sa fabrication, interdisant notamment l’utilisation de graisses animales pour privilégier l’huile d’olive pure.
Le XIXe siècle : Une révolution industrielle et hygiénique
Le véritable tournant pour le savon survient au XIXe siècle, avec les avancées scientifiques et l’industrialisation. En 1823, le chimiste français Eugène Chevreul décrypte le processus de saponification, révélant la transformation des corps gras en savon et glycérine sous l’effet d’une base alcaline.
Parallèlement, les travaux de Louis Pasteur sur les microbes encouragent l’usage du savon pour prévenir les maladies infectieuses. La prise de conscience hygiénique se généralise et le savon devient un produit de première nécessité, accessible à un plus grand nombre grâce à la production industrielle.
Les savonneries de Marseille, Londres et New York prospèrent, répondant à une demande toujours croissante. C’est aussi l’époque de l’apparition des premières marques commerciales, qui inondent le marché avec des savons aux parfums raffinés et à l’esthétique soignée.
Le XXe et XXIe siècles : Du savon industriel à la révolution écoresponsable
Au XXe siècle, l’industrie du savon connaît une expansion massive. La publicité s’empare du produit et le transforme en un symbole de propreté et de modernité. Les savons solides sont complétés par les savons liquides, introduits en 1865, puis les gels douche qui prennent une place prédominante dans les années 1950-1960.
Toutefois, l’utilisation croissante de détergents chimiques et de substances synthétiques (comme le sodium lauryl sulfate) soulève des questions environnementales et dermatologiques.
Dès les années 2000, un retour aux savons naturels s’opère. Le savon de Marseille, le savon d’Alep et les produits artisanaux en saponification à froid redeviennent prisés pour leurs bienfaits sur la peau et leur impact réduit sur l’environnement.
Aujourd’hui, les tendances s’orientent vers des alternatives zéro déchet, comme les savons solides sans emballage, les recharges de savon liquide, ou encore les savons en poudre à reconstituer.
Une invention intemporelle en perpétuelle évolution
De sa naissance empirique chez les Sumériens à son statut de pilier de l’hygiène moderne, le savon a traversé les âges en s’adaptant aux besoins et aux innovations de chaque époque. Aujourd’hui, entre traditions artisanales et nouvelles exigences écologiques, il continue d’évoluer, prouvant que même les inventions les plus anciennes peuvent régulièrement se réinventer.

Yann GOURIOU est rédacteur et responsable éditorial de MyJournal.fr. Passionné d’actualité, de société et de récits de vie, il signe chaque article avec une approche humaine, sensible et engagée. Installé en Bretagne, il développe un journalisme proche du terrain, accessible et profondément ancré dans le quotidien des Français.

Article très intéressant, merci.