Italie 2025 : comment Rome a regagné la confiance des marchés grâce à une gestion budgétaire stricte et des réformes fiscales courageuses.

Comment l’Italie a redressé ses finances publiques sous Giorgia Meloni : Déficit, réformes et stabilisation budgétaire

SOCIETE

Il était une fois, de l’autre côté des Alpes, un pays que l’Europe avait longtemps regardé avec inquiétude. L’Italie, cette grande nation au patrimoine historique et artistique inestimable, portait pourtant sur ses épaules un fardeau colossal : Une dette publique parmi les plus lourdes de la zone euro et un déficit qui semblait impossible à maîtriser.

En 2023, les chiffres donnaient le vertige : 7,2% de déficit public, gonflés par le fameux superbonus, ce programme de rénovation énergétique aussi coûteux que populaire. Dans les couloirs de Bruxelles comme dans les salles de marché de Londres et de New York, on murmurait déjà que Rome marchait sur un fil, menacée de vaciller au moindre choc économique.

Et pourtant, à l’aube de 2025, un vent nouveau souffla sur la péninsule.

Giorgia Meloni : Une dirigeante face à l’épreuve budgétaire

Arrivée au pouvoir en octobre 2022Giorgia Meloni avait hérité d’un pays fragilisé par la pandémie, les hausses énergétiques et des finances publiques exsangues. Beaucoup l’attendaient au tournant, doutant de sa capacité à gouverner avec rigueur sans plonger les Italiens dans l’austérité brutale.

Mais la cheffe du gouvernement surprit ses détracteurs. Au lieu de promesses irréalistes ou de réformes spectaculaires, elle choisit la discipline budgétaire pragmatique. Moins de coups d’éclat, plus de chiffres précis. Elle s’attaqua à ce qui fait battre le cœur des comptes publics : La collecte fiscale et la maîtrise des dépenses.

Le miracle discret de la fiscalité italienne

Le premier levier fut la fiscalité. L’Italie, longtemps pointée du doigt pour ses failles dans la collecte d’impôts, renforça ses outils numériques, traqua la fraude et élargit l’assiette fiscale. Résultat : Les recettes publiques atteignent 42,6% du PIB, contre 41,4% un an plus tôt.

Un bond historique qui permit à l’État de respirer, et de financer certaines réformes sociales sans creuser le déficit. Le budget 2025, doté de 30 milliards d’euros, fut construit avec une logique claire : Baisser les impôts pour les classes moyennes et réduire les charges sur le travail, tout en s’assurant que les caisses publiques continuent de se remplir.

Pour les salariés gagnant jusqu’à 40 000 euros par an, les cotisations et impôts baissèrent. La première tranche d’imposition descendit de 25 à 23% pour les revenus inférieurs à 28 000 euros. Un soulagement pour les familles italiennes, mais aussi un pari : Moins d’impôts pour encourager la consommation, et plus de déclarations fiscales en règle.

Des dépenses mieux contrôlées

En parallèle, les dépenses extraordinaires furent réduites. Le « superbonus » fut revu, les aides exceptionnelles liées à la crise énergétique réajustées. Cette rationalisation n’était pas synonyme d’austérité aveugle, mais d’une gestion plus chirurgicale.

Ainsi, dès 2024, le déficit chuta à 3,4% du PIB, soit moitié moins qu’un an plus tôt. Un résultat meilleur que prévu, puisque le gouvernement tablait encore sur 3,8%.

Autre signe encourageant : Le solde primaire (le résultat budgétaire hors intérêts de la dette) devint positif à 0,4% du PIB. Une première victoire symbolique, prouvant que l’Italie pouvait générer des excédents avant même de payer les intérêts de sa dette colossale.

La confiance retrouvée des marchés

L’impact fut immédiat. Les marchés financiers, souvent impitoyables avec Rome, commencèrent à changer de regard. En novembre 2024, l’agence Moody’s releva la perspective de la note italienne à “positive”. Un signal fort envoyé aux investisseurs internationaux : L’Italie redevenait un pays crédible.

Fait marquant, les taux d’emprunt de l’Italie commencèrent à converger vers ceux de la France. Un renversement historique : Longtemps, l’Italie avait payé plus cher pour se financer que Paris, en raison de sa dette gigantesque. Désormais, la situation s’inversait, la France affichant un déficit de 5,8% du PIB, bien supérieur à celui de Rome.

L’Italie de Meloni, moquée hier, devenait le bon élève de l’Europe budgétaire.

Entre rigueur et critiques sociales

Cependant, ce redressement ne s’est pas fait sans sacrifices. Derrière les colonnes de chiffres, des choix lourds ont pesé sur la société italienne. Les hôpitaux publics, déjà sous tension, ont subi une pression accrue. Les syndicats dénoncent une rigueur cachée, un retour voilé à l’austérité qui pourrait, à terme, fragiliser les plus précaires.

Meloni marche donc sur une ligne étroite : Maintenir la confiance des marchés et de Bruxelles, tout en évitant de rallumer la colère sociale.

Une leçon européenne

Ce qui se joue en Italie dépasse ses frontières. Le contraste est frappant : Alors que la France peine à maîtriser ses comptes, que l’Allemagne s’enlise dans la stagnation, Rome affiche des chiffres plus rassurants que prévu.

Dans les couloirs de Bruxelles, beaucoup y voient une démonstration politique : Même un pays surendetté peut redresser la barre avec une stratégie cohérente et un cap clair. Mais à quel prix social ?

L’Italie, un modèle fragile mais inspirant

L’histoire du redressement italien n’est pas celle d’un miracle, mais d’une gestion calculée et obstinée. Giorgia Meloni a montré qu’un gouvernement pouvait, en deux ans, rétablir la crédibilité d’un pays en crise budgétaire.

Pourtant, l’équilibre reste précaire : La dette demeure abyssale, les tensions sociales grondent, et la croissance reste faible. Le chemin est encore long pour que l’Italie retrouve une prospérité durable.

Mais une certitude s’impose : À l’heure où l’Europe se prépare à affronter de nouvelles turbulences économiques, le cas italien est devenu un laboratoire. Entre discipline budgétaire et justice sociale, l’expérience Meloni est scrutée de près. Et elle pourrait bien inspirer — ou inquiéter — plus d’un dirigeant européen.

✅ Cet article est basé sur les informations de Franceinfo.

1 thought on “Comment l’Italie a redressé ses finances publiques sous Giorgia Meloni : Déficit, réformes et stabilisation budgétaire

  1. Franchement, je ne comprends plus rien… On lit partout que l’Italie, avec Giorgia Meloni, a réussi en deux ans à diviser son déficit par deux et à redonner confiance aux marchés. Alors je me pose une question toute simple : si c’est possible de baisser la dette en Italie, pourquoi qu’en France on n’y arrive pas ? On est censés être une grande puissance économique, on a des ressources, des impôts parmi les plus élevés d’Europe, et pourtant nos finances plongent année après année.

    Qu’attendent nos élus pour s’inspirer de ce qui a été fait chez nos voisins italiens ? Ils ont rationalisé leurs dépenses, mieux collecté les impôts, stabilisé leur budget… Pourquoi est-ce que, chez nous, c’est toujours plus de déficits, plus d’endettement et plus de promesses jamais tenues ?

    J’ai l’impression qu’en France, on préfère repousser les réformes difficiles plutôt que d’agir concrètement. Pourtant, le modèle italien prouve que c’est faisable. Alors oui, j’aimerais que nos responsables politiques arrêtent de se cacher derrière des excuses et qu’ils prennent enfin les bonnes décisions pour remettre la France sur les rails. Si l’Italie a pu le faire, pourquoi pas nous ?

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