Une victoire juridique pour Jennifer Clifford : le licenciement pour inaptitude prononcé par British Airways est reconnu comme abusif.

Licenciement abusif : L’ex-hôtesse de l’air qui avait peur de voler, fait condamner British Airways

EMPLOI

Il y a des histoires qui ressemblent à un atterrissage d’urgence : brutales, inattendues et marquées à jamais dans la mémoire de ceux qui les vivent. Celle de Jennifer Clifford en est une.

Hôtesse de l’air pour British Airways depuis 1983, elle avait passé sa vie à arpenter les allées des avions, un sourire aux lèvres, habituée au ballet incessant des plateaux repas, aux turbulences imprévisibles et aux nuits passées à des milliers de mètres au-dessus du sol.

Mais en 2020, tout s’effondre. La pandémie de Covid-19 cloue les avions au sol et éloigne Jennifer de ce qui avait toujours été son univers. Dans ce silence forcé, loin du bruit sourd des réacteurs, un autre grondement s’installe : Celui de l’angoisse. Peu à peu, elle développe une aviophobie — cette peur panique de voler qui, ironie du sort, frappe parfois même ceux qui connaissent le mieux les couloirs des avions.

À cela s’ajoute une dépression profonde, nourrie par l’isolement et la perte de repères. Après des mois de traitement et d’efforts pour surmonter ses troubles, Jennifer tente un retour progressif au travail. La compagnie la reclassera temporairement sur des postes au sol, mais sans jamais envisager sérieusement une solution durable.

En décembre 2022, le couperet tombe : British Airways prononce son licenciement pour inaptitude, estimant qu’elle ne pourra plus jamais reprendre son poste en cabine. Un choc. Presque quarante ans de fidélité balayés en quelques lignes administratives.

Jennifer refuse de rester silencieuse. Elle saisit le tribunal de Reading, dénonçant un licenciement abusif. Son argument : La compagnie n’a pas respecté son obligation d’examiner toutes les alternatives, notamment un reclassement définitif au sol ou un retour progressif adapté à sa condition.

Lors de l’audience, la juge Emma Hawksworth se penche sur le dossier. Les preuves sont claires : British Airways n’a pas agi comme l’aurait fait un employeur « raisonnable« . La décision est rendue : Le licenciement est reconnu abusif. Jennifer Clifford obtient gain de cause et la compagnie aérienne est condamnée. Le montant exact des indemnités sera fixé ultérieurement.

Cette affaire, rapportée par CNews, résonne bien au-delà des murs du tribunal. Elle met en lumière une réalité souvent ignorée : Derrière les uniformes impeccables et les sourires professionnels, il y a des hommes et des femmes fragiles, capables de tomber eux aussi, et qui méritent que leur loyauté soit reconnue.

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