Le Rassemblement National franchit une nouvelle étape face au service public audiovisuel, dénonçant un dérapage jugé scandaleux sur France 5 qui fait déjà grand bruit dans le paysage médiatique.
L’affaire secoue le service public.
Dans l’émission “C dans l’air”, diffusée sur France 5, un parallèle historique a provoqué une vive polémique.
Une journaliste a évoqué un rapprochement entre Jordan Bardella, président du Rassemblement National, et Adolf Hitler, via ce que l’on appelle “l’effet von Papen”.
Une comparaison jugée inacceptable par le parti, qui a décidé de saisir l’ARCOM pour atteinte à la neutralité du service public audiovisuel.
Lors de ce débat diffusé le 3 novembre 2025, la journaliste du “Nouvel Obs”, Caroline Michel-Aguirre, a expliqué que « le patronat multiplie les contacts avec Jordan Bardella, en se disant : il est jeune, il n’y connaît rien, on va lui donner un programme libéral et prendre le contrôle de son cerveau ».
Elle faisait ainsi référence à l’épisode de 1932, lorsque Franz von Papen, chancelier allemand, avait cru pouvoir manipuler Adolf Hitler, avant que ce dernier ne prenne le pouvoir.
Les propos ont immédiatement suscité l’indignation du Rassemblement National. Sur les réseaux sociaux, plusieurs élus ont dénoncé une “séquence anti-Bardella” et un “service public en roue libre”.
Marine Le Pen a parlé d’« 11 millions d’électeurs insultés », tandis que d’autres responsables du parti ont qualifié cette comparaison d’“innommable”.
Dans un communiqué, le RN a confirmé la saisine de l’ARCOM pour “propos attentatoires à la neutralité politique du service public”.
Pour les soutiens de Jordan Bardella, cette émission illustre une fois de plus un déséquilibre médiatique. Ils estiment que le service public, financé par tous les Français, ne devrait pas se livrer à ce genre de parallèles historiques jugés offensants et dégradants.
« Quatre intervenants, tous d’accord pour me comparer à Hitler, sans aucune modération », a réagi Bardella sur les réseaux, dénonçant une “collusion idéologique” entre journalistes et politiques.
Du côté de la rédaction de “C dans l’air”, la séquence est présentée comme une “analyse politique classique”, sans volonté d’insulte. Mais l’affaire a pris une ampleur nationale, amplifiée par les réseaux sociaux et les partisans du RN, qui y voient une attaque frontale contre leur chef de file à l’approche des prochaines élections.
Cette polémique relance un débat de fond : Celui de la neutralité du service public. Entre liberté d’expression des éditorialistes et devoir de réserve des médias financés par l’État, la frontière semble plus floue que jamais.
L’intervention de l’ARCOM sera donc suivie de près : Elle pourrait fixer une jurisprudence sur les limites de l’ironie ou de l’analogie historique dans les débats télévisés.
Pour le Rassemblement National, il ne s’agit plus d’un simple incident, mais d’un signal d’alarme. Les cadres du parti estiment que la confiance du public envers les médias est “irrémédiablement entamée” lorsque ces derniers se livrent à des comparaisons jugées extrêmes.
« Ce n’est pas un débat, c’est une caricature », a résumé un proche du président du RN.
Quoi qu’en dise France Télévisions, le mal est fait.
La séquence a été massivement partagée sur les réseaux sociaux, relançant les discussions sur la place du RN dans les médias, la liberté de ton des chroniqueurs, et la responsabilité du service public face à des propos susceptibles de diviser.
Un nouvel épisode d’une guerre ouverte entre le Rassemblement National et les chaînes publiques.
👉 Source : Le JDD