Sabrina : Comment un chien considéré comme équilibré a-t-il pu se transformer en tueur en quelques minutes, alors que l’enfant vivait avec lui depuis toujours ?
Dans ce petit coin de campagne du Loiret, où les champs s’étendent à perte de vue et les aboiements des chiens se confondent avec le chant des moissonneuses, personne ne s’attendait à vivre une scène d’horreur digne d’un cauchemar éveillé. À Escrennes, le samedi 3 août 2025, un rottweiler de 60 kg a tué le fils de ses propriétaires, un enfant de 9 ans, seul à la maison au moment du drame.
Le chien, un mâle puissant classé en catégorie 2 selon la législation française, appartenait à la famille depuis plusieurs années. D’après les premiers témoignages recueillis par TF1 Info, il n’avait jamais présenté de comportement problématique. Bien éduqué, calme en apparence, il était décrit comme un animal « imposant mais sociable ».
Ce samedi-là, pourtant, l’impensable se produit.
L’alerte du voisin et la course contre la mort
Le père de l’enfant, parti faire des courses, reçoit un appel alarmant de l’un de ses voisins : « J’ai entendu des cris, des appels à l’aide venant de chez toi. » L’homme rentre précipitamment, se gare en trombe, entre chez lui… et découvre l’innommable.
Son fils est allongé face contre terre, le visage en sang, attaqué par le rottweiler qui continue de le mordre sauvagement. Le père tente de l’arracher à la gueule de l’animal. Il saisit un couteau et le poignarde à deux reprises dans un réflexe désespéré. Le chien lâche enfin prise. Trop tard. Le garçon est grièvement blessé, notamment au visage, à la tête et au cou.
Les secours interviennent rapidement, tout comme les gendarmes. Pour maîtriser l’animal, toujours enragé, ils doivent utiliser un taser. Le rottweiler est transporté chez un vétérinaire et euthanasié quelques heures plus tard, à la demande des autorités.
Les premières constatations et l’ouverture de l’enquête
À l’arrivée des secours, l’enfant ne présentait aucun signe de vie. Il a été déclaré mort sur place.
Le parquet d’Orléans a ouvert une enquête pour homicide involontaire, comme l’a confirmé le procureur adjoint Emmanuel Delorme. Les investigations doivent déterminer si toutes les règles avaient été respectées concernant la détention de ce chien de catégorie 2 : Permis de détention, évaluation comportementale, assurance responsabilité civile, déclaration en mairie, etc.
Selon TF1 Info, les autorités cherchent également à savoir si l’enfant était régulièrement laissé seul avec le chien et si des signaux d’agressivité avaient déjà été observés.
Une bête soudainement devenue incontrôlable
Pourquoi un chien réputé stable, éduqué et sans antécédents, en vient-il à tuer un enfant ? C’est la grande question qui hante les enquêteurs… et les experts en comportement canin. Le rottweiler, rappelons-le, est une race puissante, dotée d’une force de mâchoire immense et d’un instinct de garde ancestral. Dans les mauvaises conditions ou s’il est mal canalisé, le danger peut surgir sans prévenir.
Certains comportementalistes interrogés estiment que l’attaque a pu être provoquée par un élément déclencheur : Un jeu mal interprété, un cri, une posture perçue comme une menace. D’autres n’excluent pas une pathologie soudaine, comme une tumeur cérébrale, ou une rage, même si cette dernière est aujourd’hui rarissime en France.
Une tragédie évitable ? La responsabilité du père en question
Ce drame repose aussi la question de la responsabilité parentale en présence d’un chien potentiellement dangereux. Un enfant de 9 ans, même habitué à l’animal, ne devrait-il jamais rester seul avec un rottweiler ? Le parquet enquête également sur ce point. En cas de négligence prouvée, des poursuites pour homicide involontaire pourraient être engagées à l’encontre du père.
Selon TF1 Info, des tests toxicologiques et des examens comportementaux post-mortem sont en cours sur le chien. Les résultats pourraient éclairer les circonstances exactes de cette attaque dévastatrice.
L’émotion dans le village et la relance du débat national
À Escrennes, l’émotion est vive. L’école du petit garçon a ouvert un registre de condoléances. Des fleurs ont été déposées devant le portail de la maison. Sur les réseaux sociaux, les messages de soutien affluent, mais aussi de colère. Beaucoup réclament une interdiction pure et simple des chiens de catégorie 1 et 2 en présence d’enfants.
Les associations de défense animale, quant à elles, appellent à la prudence : « Ce n’est pas la race qui tue, c’est l’environnement, l’éducation, les circonstances. »
Un silence désormais éternel
Dans cette maison silencieuse désormais vidée de son rire d’enfant et de son souffle de vie, un père vit avec une blessure que ni le temps ni la justice ne refermeront. Il a vu son fils mourir, et il a vu le compagnon à quatre pattes de la famille devenir, en quelques secondes, un prédateur.
Il restera toujours cette question brûlante, que personne ne pourra jamais vraiment trancher : Et si quelqu’un avait été là, à ce moment-là, pour surveiller ?