Mélina s’interroge : « Comment un homme à la tête de la mémoire audiovisuelle de la France a-t-il pu voir sa carrière basculer en quelques minutes, à cause d’un simple paquet livré à sa porte ? »
Dans les archives de l’Institut national de l’audiovisuel, le silence est d’or. Les couloirs feutrés, les rayonnages débordants de cassettes et de disques durs, tout ici respire la mémoire et la rigueur. Depuis 2015, un homme incarnait cette sérénité : Laurent Vallet, président de l’INA, reconduit par trois fois à ce poste prestigieux. Jusqu’à ce matin d’août 2025, où l’annonce tombe, froide et tranchante : Rachida Dati, ministre de la Culture, ordonne sa suspension immédiate.
La raison ? Un épisode survenu le 29 juillet dernier, loin des studios et des salles de visionnage. Dans le 12ᵉ arrondissement de Paris, les policiers de la brigade anti-criminalité surveillent un adolescent de 17 ans, suspecté de livrer de la cocaïne. Ils le suivent discrètement, observent ses gestes, et le voient s’arrêter devant l’immeuble du président de l’INA. Quelques minutes plus tard, le livreur ressort, allégé d’un petit paquet mais plus riche de 600 euros en liquide.
À l’intérieur, les forces de l’ordre trouvent Laurent Vallet. Face à elles, il ne nie rien : Il reconnaît avoir commandé la drogue et la remet aux policiers. L’affaire prend aussitôt une tournure judiciaire. Selon BFMTV, le parquet de Paris privilégie la piste d’une injonction thérapeutique, signe qu’il s’agit de la première interpellation de ce type pour l’intéressé.
Pourtant, cette reconnaissance des faits ne suffit pas à apaiser la tempête médiatique et politique. En quelques jours, le nom de Laurent Vallet, jusqu’ici associé à la conservation du patrimoine audiovisuel, se retrouve lié à une affaire de stupéfiants. Rachida Dati, qui avait elle-même proposé sa reconduction à la présidence de l’INA, tranche net : Suspension immédiate, en attendant la décision de justice prévue début septembre.
Dans un communiqué transmis aux médias, le président suspendu admet :
« J’ai conscience du caractère à tous égards néfaste et condamnable de la consommation de stupéfiants. J’ai mis en place le dispositif indispensable visant à y mettre un terme définitif et me soumettrai à toute obligation que la justice estimera nécessaire. »
Ce mea culpa, pourtant, n’efface pas l’image d’un haut responsable rattrapé par un geste que d’aucuns qualifieront de banal chez certains consommateurs, mais qui, dans le contexte, devient un scandale national.
L’affaire interroge : Comment un dirigeant de cette envergure, à la tête d’une institution symbole de l’excellence culturelle française, a-t-il pu se laisser prendre dans un tel engrenage ? Et que restera-t-il de cette histoire dans la mémoire collective ? Ironie du sort, c’est au sein même d’un organisme dédié à la préservation des images et des sons que s’écrit désormais une page sombre, où la drogue s’invite dans le récit officiel.
Ce 12 août, à l’INA, la suspension du président a laissé un vide. Les équipes, habituées à la discrétion des studios et au silence des archives, voient soudain leur institution projetée sous les projecteurs… mais pas pour ses missions. Pour une fois, l’INA ne raconte pas l’histoire : Il en devient le sujet.
👉 Source : BFMTV