Réforme des retraites mise sur pause : qui paiera l’addition ?

Suspension de la réforme des retraites : La facture choc pour les contribuables

POLITIQUE
Suspension de la réforme des retraites : Combien ça coûte aux contribuables ?

La suspension de la réforme des retraites de 2023 est désormais sur la table politique. Dans les faits, elle gèlerait le relèvement progressif de l’âge légal et une partie de la montée en charge de la durée de cotisation. Reste une question centrale : Combien cette pause coûterait-elle aux finances publiques, donc in fine aux contribuables ?

Quels ordres de grandeur sont avancés ?

Plusieurs repères publics récents existent :

  • Coût court terme : Des montants de l’ordre de quelques centaines de millions d’euros en 2026 puis autour de 1,8 milliard en 2027 sont évoqués par l’exécutif pour la seule suspension, hors mesures de compensation.
  • Au-delà : La Cour des comptes a chiffré qu’un arrêt de la progression de l’âge d’ouverture des droits à 63 ans représenterait un coût complet d’environ 13 milliards d’euros pour l’exercice 2035.
  • Estimations alternatives : D’autres évaluations publiques mentionnent jusqu’à environ 3 milliards en 2027 selon le périmètre exact (régimes inclus, calendrier, neutralisation partielle ou totale).

Ces fourchettes reflètent un point clé : Suspendre, ce n’est pas abroger. Le coût dépend du périmètre (âge légal seul ou + durée de cotisation), du calendrier et des régimes couverts.

Pourquoi un coût apparaît-il ?

La réforme 2023 génère des économies attendues en relevant l’âge légal et en augmentant progressivement la durée requise pour le taux plein. Suspendre revient à renoncer à ces économies, donc à augmenter le besoin de financement du système de retraites, déjà déficitaire sur la trajectoire à moyen terme.

Qui paierait la différence ?

Trois leviers budgétaires classiques existent et peuvent être combinés :

  1. Hausse de recettes (impôts ou cotisations),
  2. Réduction d’autres dépenses publiques,
  3. Report d’investissements ou mesures d’économies compensatoires dans le champ social.

L’exécutif a d’ailleurs indiqué que toute suspension devrait être “compensée financièrement”, ce qui renvoie à des arbitrages fiscaux ou d’économies.

À retenir pour les contribuables

  • À court terme, la facture reste contenue mais réelle (centaines de millions à près de deux milliards).
  • À moyen/long termeles ordres de grandeur montent (plusieurs milliards par an) si la suspension persiste, jusqu’à ~13 milliards en 2035 dans l’hypothèse d’un arrêt de la progression de l’âge d’ouverture des droits.
  • Le coût final dépendra du texte voté (périmètre exact), de la durée de la suspension et des compensations budgétaires adoptées.

👉 Source : Les chiffres et ordres de grandeur cités sont notamment issus d’analyses récentes publiées par Public Sénat.

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