« Comment un club de football peut-il justifier l’exclusion d’un enfant de 6 ans pour des « jets de boulettes de papier » ? » se demande Mélanie, une fervente supportrice et mère de deux enfants. Est-ce vraiment là le modèle d’éducation et de tolérance que l’on souhaite véhiculer dans les stades aujourd’hui ?
Le Havre : Un enfant de 6 ans privé de stade, jusqu’où ira l’absurdité ?
Il est des décisions qui laissent sans voix, tant elles frôlent l’absurde. Au cœur de l’automne normand, alors que les supporters du Havre Athletic Club tentaient de trouver un peu de réconfort après une défaite contre Reims (0-3), une sanction inattendue a éclaté, semant l’incompréhension dans le monde du football. Un supporter de… 6 ans et son accompagnateur ont été interdits de stade pour avoir jeté des « projectiles« .
Leur crime ? Des gobelets en carton vides et quelques boulettes de papier.
Une sanction hors normes pour un acte insignifiant
Le jeune garçon, accompagné de son père, a, semble-t-il, laissé libre cours à son excitation dans les tribunes. Rien de plus normal pour un enfant de cet âge. Mais pour le HAC, il s’agissait d’un acte de rébellion suffisamment grave pour justifier une interdiction commerciale de stade. Cette sanction, d’une durée de plusieurs mois, couvre plusieurs matchs cruciaux, y compris les rencontres contre Angers, Strasbourg, et Lens.
Pourtant, aucun dégât, aucune blessure, aucune intention malveillante n’a été constatée. Juste un enfant qui, comme des milliers d’autres, a voulu participer à sa manière à l’ambiance du match. De quoi se demander si le HAC ne manque pas d’humour… ou de discernement.
La réponse du club : « Un stade n’est pas un défouloir »
Face à la vague d’incrédulité qui a suivi l’annonce de cette sanction, le HAC a tenu à justifier sa décision. « C’est un peu désolant, mais on est obligés d’agir face à des comportements exacerbés« , a déclaré une source proche du club. « Le stade doit rester un lieu de fête, et non un défouloir. »
Certes, mais un enfant de 6 ans peut-il réellement transformer un stade en champ de bataille ?
Ce discours semble oublier qu’un stade est aussi un lieu de partage, où les familles viennent transmettre leur passion du sport à leurs enfants. Punir un si jeune supporter pour un acte aussi anodin envoie un message confus : Le stade serait-il désormais réservé aux adultes capables de mesurer leurs gestes à la perfection ?
Une sanction qui divise les opinions
Les parents du jeune supporter, sans contester la décision, n’ont pas caché leur étonnement face à cette punition. « C’est disproportionné« , auraient-ils confié en privé. Et ils ne sont pas les seuls à le penser. Les supporters havrais, eux, oscillent entre colère et moquerie. Sur les réseaux sociaux, les réactions ne se sont pas fait attendre : « Le HAC lutte pour son maintien en Ligue 1, mais trouve le temps de sanctionner des enfants pour des boulettes de papier« , ironise un internaute.
Le poids de la Ligue 1 sur les décisions
Le Havre, actuellement 16e de Ligue 1, se trouve dans une situation sportive délicate. La pression pour maintenir l’ordre dans les tribunes, face à des résultats en demi-teinte, pourrait expliquer en partie cette réaction disproportionnée. Mais faut-il vraiment sacrifier la convivialité et l’esprit familial au profit d’une discipline rigide ?
Une leçon… pour qui ?
Cette affaire soulève une question plus profonde : Quel message souhaite-t-on transmettre aux jeunes générations dans le cadre sportif ? En punissant un enfant pour des actions insignifiantes, on risque de créer un fossé entre les clubs et leur public, notamment les familles, pourtant essentielles à l’ambiance des stades.
Et maintenant ?
L’histoire de ce jeune supporter de 6 ans restera sans doute gravée dans les annales comme un exemple des dérives potentielles des politiques de discipline dans le sport. Mais elle interpelle aussi sur la place accordée à l’humain dans un monde où les règles semblent parfois prendre le pas sur le bon sens.
Quoi qu’il en soit, il est à espérer que cette décision amène une réflexion plus large sur la manière de gérer ces situations, en privilégiant l’éducation et la pédagogie plutôt que des sanctions aveugles.
Alors, la prochaine fois que vous jetterez un gobelet vide… réfléchissez-y à deux fois !
