Question posée par Clara : « Peut-on imaginer qu’un simple dessin gravé sur une jambe puisse faire trembler les murs de l’Assemblée et rallumer les braises d’un conflit vieux de plusieurs générations ? »
Ce n’est ni un discours enflammé, ni un geste théâtral dans l’hémicycle. Cette fois, le message de Sébastien Delogu s’est imprimé à même la peau. Le député La France insoumise de Marseille a révélé, sur son compte Instagram, un tatouage qui a immédiatement déclenché une tempête médiatique et politique : Une carte de la Palestine accompagnée de l’inscription « Libre Palestine » en arabe, couvrant son mollet gauche.
Le dessin n’est pas anodin. Selon le Journal du Dimanche, la carte gravée à l’encre noire englobe tout le territoire situé entre la mer Méditerranée et le fleuve Jourdain, ne laissant aucune place à l’État d’Israël. Ce détail, qui n’en est pas un, est au cœur de la controverse.
Très vite, les réactions se sont multipliées. Sur le réseau X (ex-Twitter), Frédéric Haziza, journaliste à Radio J, a dénoncé un geste niant l’existence d’Israël :
« Une Palestine de la mer au Jourdain qui englobe Israël ».
Il a également accusé Sébastien Delogu d’utiliser cette image comme un axe de campagne en vue des municipales à Marseille.
Face à ces critiques, le député Insoumis a choisi de répondre directement via une story Instagram. Dans un ton cinglant, il a qualifié Haziza de « lâche » et partagé des captures de messages hostiles reçus en privé. Une manière pour lui de retourner la polémique contre ses détracteurs, tout en continuant à afficher sans compromis sa position pro-palestinienne.
Ce n’est pas la première fois que Sébastien Delogu se retrouve au centre d’une polémique sur ce sujet. En mai 2024, il avait déjà été sanctionné par l’Assemblée Nationale : 15 jours d’exclusion temporaire et une réduction de moitié de son indemnité pendant deux mois, pour avoir brandi un drapeau palestinien en pleine séance.
Mais cette fois, le geste est plus intime, plus permanent. Un tatouage ne se retire pas d’un revers de manche. Il devient une déclaration continue, silencieuse mais visible, qui dépasse les frontières de l’instant médiatique. Et c’est précisément cette permanence qui dérange ses opposants.
Dans les commentaires, les réactions oscillent entre soutien et indignation :
- « Bravo pour ton courage ! »
- « Une forme niant totalement l’existence d’Israël »
- « Il ne risque pas d’oublier où est la Palestine »
Sur le plan politique, ce tatouage risque d’avoir des répercussions. Non seulement il renforce l’image de Delogu comme figure pro-palestinienne assumée, mais il pourrait aussi rallumer des tensions internes à LFI, déjà régulièrement accusée d’antisémitisme par ses adversaires.
En choisissant d’inscrire sur sa jambe une carte effaçant Israël, Sébastien Delogu ne se contente pas de prendre position : Il grave un symbole qui, pour ses partisans, incarne la lutte pour un État palestinien libre, et pour ses opposants, représente un déni pur et simple de l’existence d’Israël.
Un simple motif à l’encre noire ? Pas pour la scène politique française, où chaque trait devient ligne de fracture.
✅ SOURCE : Article du JDD, le 15 août 2025.