Installés en France grâce à la protection universelle maladie (PUMA), des retraités américains accèdent gratuitement aux soins et sont exonérés d’impôt sur le revenu : Un amendement vise à instaurer une cotisation spécifique pour ces « exilés ».
Ils viennent du Texas, de Californie ou de Floride. Ils rêvaient d’une retraite tranquille entre vignes et océan, mais leur présence fait aujourd’hui grincer des dents. En France, des centaines de retraités américains bénéficient de soins médicaux entièrement pris en charge par la Sécurité Sociale, sans jamais avoir cotisé. Un avantage qui suscite un vif débat au sein du monde politique.
Derrière leurs sourires et leur accent chantant, ces seniors venus d’outre-Atlantique profitent d’un système que beaucoup jugent « trop généreux ». Grâce à la Protection universelle maladie (PUMA), instaurée en 2016, toute personne résidant de manière stable en France peut obtenir une carte Vitale et accéder aux soins comme n’importe quel assuré. Trois mois de résidence suffisent pour en bénéficier.
Pour ces retraités, c’est un paradis. Aux États-Unis, le coût d’une assurance santé dépasse souvent plusieurs centaines de dollars par mois. En France, une simple consultation ne coûte presque rien. Ils peuvent se faire soigner, être hospitalisés, recevoir leurs médicaments… sans débourser un centime. Et pour certains, leurs pensions américaines ne sont même pas imposées dans l’Hexagone.
Mais cette générosité française ne plaît pas à tout le monde. Un député de la majorité, François Gernigon, a récemment demandé qu’une cotisation spécifique soit instaurée pour ces « exilés de santé ». Selon lui, il n’est plus acceptable que des étrangers, aussi sympathiques soient-ils, bénéficient de la solidarité nationale sans y contribuer. L’élu parle d’« équité républicaine ».
Sur les réseaux sociaux, la polémique enfle. Certains Français dénoncent un « système à deux vitesses » :
« Nous, on cotise toute une vie pour notre santé, et eux arrivent à 70 ans pour en profiter ! »
D’autres défendent une vision plus ouverte :
« Ces retraités dépensent ici, achètent des maisons, paient la TVA, soutiennent l’économie locale. »
Dans les villages du sud-ouest ou du Languedoc, leur présence est devenue familière. On les voit aux marchés, dans les cafés, ou au cabinet du médecin. Certains parlent déjà un français parfait, d’autres continuent à mélanger les langues, mais tous reconnaissent le même argument : En France, on soigne avant de compter.
Reste que le coût global interroge. À l’heure où la Sécurité Sociale française affiche un déficit record, la gratuité des soins pour des étrangers non-cotisants pose question. L’amendement proposé au Parlement pourrait changer la donne : Les retraités étrangers devraient verser une contribution proportionnelle à leurs revenus pour continuer à bénéficier du système français.
Le sujet divise jusque dans les couloirs de l’Assemblée. Les uns y voient une mesure de justice sociale, les autres un repli national déguisé. En attendant, les retraités américains, eux, savourent leur tranquillité française entre un rendez-vous médical et une balade au marché.
La France, terre d’accueil et d’universalité, se retrouve face à un dilemme : Préserver sa solidarité ou la conditionner à la participation financière. Le débat ne fait que commencer.
Source : BFMTV
