La France Insoumise refuse de censurer la Commission européenne : décryptage d’une décision qui en dit long sur la ligne Mélenchon.

Pourquoi LFI a-t-elle refusé de voter la motion de censure contre Ursula Von Der Leyen au Parlement Européen ?

POLITIQUE

Ils avaient une occasion en or. Une opportunité historique de renverser l’une des figures les plus emblématiques de l’Europe libérale, technocratique, et ultra-centralisée : Ursula von der Leyen. Mais les députés de La France Insoumise, arc-boutés sur leur pureté idéologique, ont dit… non.

Au Parlement européen, le 11 juillet 2025, le groupe des Patriotes pour l’Europe, dirigé par Viktor Orbán et appuyé par des forces souverainistes du groupe ECR (Conservateurs et réformistes européens), dépose une motion de censure contre Ursula von der Leyen.

Le motif ? Une gestion jugée autoritaire, une politique pro-guerre en Ukraine, et un mépris croissant des souverainetés nationales. La cible est claire. L’ennemie commune aussi.

Tous les groupes politiques de l’hémicycle sont interpellés. À commencer par ceux qui, en France, se disent hostiles à la Commission européenne et à son rouleau compresseur néolibéral. Tous les regards se tournent alors vers les députés de La France Insoumise, ces hérauts de la « rupture » avec l’ordre établi, ces militants de la « désobéissance » aux traités européens. Leur choix semble évident.

Mais à la stupeur générale… LFI refuse de voter la motion de censure.

Un refus que même leurs alliés peinent à comprendre

La justification officielle tombe, lapidaire : « Nous ne votons pas une motion déposée par l’extrême droite. »

Pour les Insoumis, tout ce qui ne se situe pas à leur gauche est frappé du sceau infamant de l’extrême droite. Même lorsque le fond du texte les rejoint. Même lorsque la cible est celle qu’ils ont décrite des dizaines de fois comme une « incarnation du capitalisme bruxellois » et une « vassale de l’OTAN« .

Jean-Luc Mélenchon lui-même avait, il y a encore quelques semaines, fustigé le bilan de von der Leyen, dénonçant ses choix « injustes et dangereux pour la paix« . Alors pourquoi refuser de la censurer, sous prétexte que la main tendue viendrait de l’ECR ?

C’est là que le bât blesse. Et que l’accusation de sectarisme idéologique devient difficile à balayer.

À Bruxelles comme à Paris : La politique du double langage

Ce vote, ou plutôt cette abstention volontaire, soulève une vague d’indignation sur les réseaux sociaux et dans la presse. « LFI préfère sauver Ursula que de s’allier ponctuellement avec d’autres opposants pour l’écarter », entend-on chez de nombreux internautes.

Les Patriotes pour l’Europe, qui revendiquent ce texte, dénoncent « une hypocrisie flagrante ». Dans une déclaration sèche, ils accusent LFI de préférer « sacrifier le peuple au nom de la pureté doctrinale ».

Et il est vrai que ce positionnement n’est pas sans rappeler certaines postures adoptées à l’Assemblée nationale française, où LFI refuse régulièrement de soutenir des propositions de lois ou de résolutions venues de l’opposition, même lorsqu’elles recoupent leurs positions sur le fond.

Un exemple frappant : En 2023, LFI avait refusé de voter une proposition LR visant à protéger les lanceurs d’alerte… uniquement parce qu’elle venait de la droite.

La fin du clivage gauche/droite ? Pas chez les Insoumis

Si de nombreux Français, lassés des logiques partisanes, rêvent d’une politique plus pragmatique et transversale, La France Insoumise semble camper sur une ligne de démarcation rigide et dogmatique.

Pas question d’aller chercher des alliés ailleurs qu’au sein de leur propre bloc idéologique. Résultat : Ursula von der Leyen est toujours en place, et la critique radicale de l’Union européenne perd un de ses rares leviers institutionnels.

Entre cohérence politique et sectarisme, LFI a choisi

En refusant de voter la motion de censure contre Ursula von der Leyen, LFI a envoyé un message clair : La ligne idéologique prévaut sur le fond politique.

Même si cela signifie sauver celle qu’ils qualifient eux-mêmes de « symbole de l’Europe des lobbies« . Même si cela signifie laisser passer une chance historique de faire vaciller la Commission.

Et pendant que les Insoumis se regardent le nombril, l’Europe libérale continue sa route, Ursula von der Leyen reste à la tête de l’exécutif européen… et les peuples attendent toujours l’alternative.

1 thought on “Pourquoi LFI a-t-elle refusé de voter la motion de censure contre Ursula Von Der Leyen au Parlement Européen ?

  1. Je milite pour La France Insoumise depuis les débuts. J’ai tracté sous la pluie, j’ai organisé des réunions publiques, j’ai défendu Mélenchon bec et ongles face aux journalistes. Et là… j’ai pris une claque. Comment expliquer que nos députés, ceux censés combattre l’Europe des puissants, refusent de censurer Ursula von der Leyen ? C’est incompréhensible, et surtout, c’est honteux.

    On nous parle de stratégie, d’extrême droite… mais soyons sérieux : cette motion visait la présidente de la Commission, pas un soutien idéologique à ses détracteurs. Quand on a une occasion d’affaiblir l’Europe libérale, on la saisit, peu importe d’où vient l’initiative. LFI n’a pas fait ce choix. Pire : ils ont laissé Ursula en place. Alors moi, je me pose la question que beaucoup de militants commencent à chuchoter…

    Et s’ils avaient été achetés ? Je sais, c’est grave de dire ça. Mais je le pense. Quand on agit contre ses propres principes, il faut se demander pourquoi. Et la réponse qui me vient, c’est l’argent. Des pots-de-vin. Des promesses. Des deals. Je ne veux pas y croire… mais je n’ai plus d’autre explication. Ce vote, c’est une trahison de tout ce qu’on a défendu.

    Aujourd’hui, j’ai honte. Honte de ce silence, honte de cette lâcheté. Ursula reste en place grâce à nous. Et nous, on reste là, à faire semblant que c’est normal.

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