Question posée par Élodie : « Comment une simple rumeur relayée par Le Tribunal du Net a-t-elle pu semer la panique chez des millions de Français au point que la Cour des comptes doive intervenir pour rétablir la vérité ? »
Pendant plusieurs jours, une inquiétude grandissante a traversé la France. Sur les réseaux sociaux, dans les groupes WhatsApp de famille et jusque dans les conversations au bureau, un seul sujet semblait préoccuper : Cette mystérieuse « mise en demeure » qui, selon certaines publications, allait tomber sur les détenteurs de Livret A. Il aurait fallu, prétendait-on, justifier sa résidence fiscale en France avant le 29 juillet 2025 sous peine de voir son compte fermé. Cette information, largement relayée par le site Le Tribunal du Net, a fait naître un vent de panique. Pourtant, il ne s’agissait que d’une rumeur infondée, une fake news pure et simple.
Dans l’imaginaire collectif, le Livret A est intouchable. Placement sûr, accessible à tous, défiscalisé et garanti par l’État, il est l’ami fidèle de millions de Français. Alors, lorsqu’un site affirme qu’une date butoir approche pour prouver que l’on vit bien en France sous peine de tout perdre, la peur se propage comme une traînée de poudre. Les conversations s’affolent : « Et si on vit à l’étranger ? » ; « Et si on ne peut pas fournir les papiers à temps ? » Chacun y va de son hypothèse, souvent plus alarmante que la précédente. Certains, croyant à cette pseudo-information, envisagent déjà de retirer leurs économies au plus vite.
Le problème, c’est que Le Tribunal du Net, en publiant un article évoquant cette date fatidique, a amplifié la panique. Certes, le site mentionnait que la Cour des comptes démentait cette rumeur, mais ce point essentiel s’est perdu dans le flot de peur alimenté par le titre et les premiers paragraphes. Beaucoup se sont arrêtés à la lecture superficielle, retenant seulement l’idée d’une menace imminente. Et c’est ainsi qu’une fake news trouve sa force : Un mélange d’angoisse collective et d’informations tronquées.
Face à l’ampleur de la panique, la Cour des comptes a dû intervenir publiquement. Son message est clair : Aucune mise en demeure ne sera envoyée, aucune obligation de résidence fiscale n’existe pour détenir un Livret A. Les seules raisons pouvant justifier sa fermeture sont le décès du titulaire, l’ouverture d’un second Livret A (interdite par la loi) ou la multi-détention de produits d’épargne réglementée. En clair, que vous viviez en France ou à l’étranger, votre Livret A ne risque absolument rien pour cette raison.
Cette affaire révèle à quel point il est facile de faire trembler un pays sur ses économies avec quelques lignes mal interprétées. La mécanique est bien connue : Un élément sorti de son contexte, repris par un site cherchant à attirer l’attention, relayé massivement sur les réseaux, et l’inquiétude se transforme en certitude. Dans ce cas précis, Le Tribunal du Net a servi de caisse de résonance à une information sans fondement, contribuant malgré lui à créer un climat anxiogène autour d’un placement pourtant protégé par la loi.
Le Livret A reste un produit d’épargne réglementé et sécurisé, dont les conditions sont définies par décret. Les banques ne peuvent pas en modifier les règles à leur guise. Il n’existe donc aucune menace cachée derrière cette fameuse date du 29 juillet 2025. La seule véritable leçon à retenir est qu’avant de céder à la panique, il faut vérifier les faits auprès de sources officielles. La prochaine fois qu’une information alarmiste surgira, surtout lorsqu’elle provient d’un site connu pour ses contenus viraux, la prudence sera de mise. Car dans cette affaire, la seule chose qui a failli disparaître, ce n’était pas votre Livret A… mais la vérité.