Question posée par Élodie : « Faut-il vraiment attendre qu’un enfant se noie pour interdire ces locations de piscines privées faites au black, sans aucune sécurité ni assurance ? »
Un soleil écrasant, une chaleur qui colle à la peau, un groupe d’amis riant autour d’un barbecue… et au fond du jardin, une eau turquoise qui scintille comme une promesse. Sur les réseaux sociaux, la tentation est partout : “Louez ma piscine pour l’après-midi, 15 euros par personne”. Un simple message, quelques photos alléchantes, et en quelques clics, on réserve. Mais derrière ce décor de carte postale se cache un univers sans loi, où les règles de sécurité sont absentes et où le drame n’est jamais loin.
Le marché parallèle des piscines privées
En France, la location illégale de piscines privées explose chaque été. Des particuliers proposent leurs bassins “au black”, encaissant en liquide ou via des plateformes non déclarées, sans contrat et sans aucune assurance. Ces annonces fleurissent sur Facebook, Snapchat, ou même sur de petits sites de petites annonces. L’offre est séduisante : Moins cher qu’un centre aquatique, plus intime qu’une plage bondée. Mais ce confort apparent cache une réalité glaçante : Aucune barrière réglementaire, aucun maître-nageur, aucune obligation de matériel de sécurité conforme.
Une sécurité inexistante
Les piscines ouvertes au public doivent respecter des normes strictes : Barrières homologuées, alarmes sonores, couvertures sécurisées, affichage des consignes, et parfois surveillance par du personnel qualifié. Mais dans ces locations clandestines, tout repose sur la bonne volonté du propriétaire… et souvent, il n’y a ni alarme activée, ni matériel de secours. Les enfants jouent, crient, plongent — et personne n’est formé pour réagir en cas de noyade. Or, on le sait : Il suffit de 20 secondes pour qu’un enfant se noie en silence.
Témoignages de drames évités de justesse
Camille, 32 ans, n’oubliera jamais cette journée de juillet. Elle avait loué une piscine pour l’anniversaire de son fils. « On pensait être en sécurité, c’était dans un jardin privé… mais à un moment, j’ai vu mon petit ne plus bouger sous l’eau. Heureusement, j’étais à côté. Si j’avais tourné la tête dix secondes, il serait mort. » Ce jour-là, aucun gilet de flottabilité, aucune perche de sauvetage, et bien sûr, aucune assurance pour couvrir les conséquences si le pire s’était produit.
Des risques juridiques énormes pour les propriétaires
Ce que beaucoup ignorent, c’est que louer sa piscine au black n’expose pas seulement les invités à des dangers physiques. Le propriétaire, lui, risque gros. En cas d’accident grave ou de décès, sa responsabilité civile et pénale peut être engagée. Sans assurance adaptée, il devra indemniser les victimes de sa poche — des sommes qui peuvent atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros. Pire encore, il pourrait être poursuivi pour homicide involontaire.
Un drame annoncé ?
Chaque été, les autorités rappellent les consignes de prudence, mais la tendance continue. Les réseaux sociaux, friands de bons plans “hors radar”, amplifient le phénomène. Un policier, sous couvert d’anonymat, confie : « On craint qu’un jour, un drame majeur ne se produise dans l’une de ces piscines louées illégalement. Ce jour-là, tout le monde se demandera pourquoi on n’a rien fait avant. »
Pourquoi c’est aussi dangereux
- Pas de surveillance qualifiée.
- Pas de matériel de sauvetage.
- Pas d’alarme ou dispositif conforme.
- Pas d’assurance en cas d’accident.
- Aucun contrôle sanitaire sur la qualité de l’eau.
Autant de facteurs qui transforment une journée festive en véritable roulette russe.
Un loisir qui peut coûter une vie
Ce qui rend la situation encore plus inquiétante, c’est que ce public ne se limite pas à des groupes d’adultes responsables. Les familles avec de jeunes enfants, attirées par des tarifs accessibles, se laissent tenter. Les adolescents, eux, viennent parfois en bande, avec alcool et musique à fond. L’équation est simple : Eau + alcool + absence de surveillance = risque de noyade démultiplié.
La loi, pourtant claire
En France, dès qu’un particulier ouvre son espace privé à une activité rémunérée, il doit respecter des obligations légales : Déclaration de revenus, respect des normes de sécurité, couverture d’assurance spécifique. En ignorant ces règles, il se met dans l’illégalité totale. Et dans un accident mortel, aucune plateforme ou réseau social ne viendra le protéger.
En conclusion : Louer une piscine privée au black, c’est peut-être moins cher qu’un parc aquatique… mais le prix réel peut se mesurer en vies brisées. Tant que les autorités ne renforceront pas les contrôles, chaque plongeon dans ces bassins clandestins restera une partie de poker avec la mort.