« Clara, en relisant le SMS lapidaire, s’interrogeait avec angoisse : Comment une simple affaire d’affiches électorales pouvait-elle dégénérer en ce qui ressemble à une menace politique à peine voilée ? »
Marseille s’embrase une nouvelle fois sous le poids de ses tensions politiques et sociales. Dans les quartiers nord, là où la vie quotidienne est déjà un combat entre fractures sociales, sentiment d’abandon et luttes politiques acharnées, une nouvelle affaire vient secouer le microcosme local. Selon les révélations du site Le Figaro, un médecin, également candidat aux municipales de 2026, a déposé une main courante contre le député LFI Sébastien Delogu, affirmant que ce dernier lui avait adressé un message au ton menaçant.
L’affaire commence par un épisode en apparence banal, mais qui, dans la fièvre d’une campagne électorale, prend une ampleur considérable : L’affichage. Le médecin, qui s’investit dans la bataille municipale, avait fait coller ses affiches dans plusieurs secteurs des quartiers nord. Mais à sa grande surprise, certaines d’entre elles ont été recouvertes par celles de Sébastien Delogu. Pour manifester son mécontentement, il décide de lui adresser un SMS courtois, rappelant qu’il avait déjà demandé à ses équipes de ne pas recouvrir les affiches d’autres candidats. La réponse du député ne se fait pas attendre. Un message bref, direct, sans détour, presque tranchant :
« S’il te plaît, reste à ta place… C’est la dernière fois que je te le dis ».
Pour le médecin, cette phrase est lourde de sous-entendus. Derrière ces mots, il perçoit non seulement une volonté de dissuasion, mais aussi une menace voilée. Cette réaction, selon lui, dépasse de loin le cadre d’une simple rivalité électorale. Le ton employé, la manière abrupte et autoritaire de l’injonction, tout laisse penser à une tentative d’intimidation. Face à cette impression, il choisit de se rendre au commissariat et de déposer une main courante, un acte qui officialise le différend et inscrit noir sur blanc ses inquiétudes.
Du côté de Sébastien Delogu et de son entourage, on réfute toute menace. Ses proches insistent sur le fait que le SMS ne contient ni insulte ni véritable menace explicite. Pour eux, la preuve réside dans le fait que le médecin n’a pas déposé de plainte mais seulement une main courante, ce qui montre, selon eux, qu’il n’y a pas matière à poursuites judiciaires. Pourtant, dans l’opinion publique, ce détail ne suffit pas à dissiper les doutes, car le passé du député continue de nourrir les critiques.
En effet, Sébastien Delogu n’en est pas à sa première polémique. Condamné en 2023 pour violences volontaires envers un proviseur adjoint et une conseillère principale d’éducation lors d’un blocage de lycée, son image est déjà marquée par des débordements physiques et des coups de sang. Dans ce contexte, le SMS envoyé au médecin prend une résonance particulière. Beaucoup y voient la confirmation d’un tempérament emporté, d’une manière brutale d’imposer ses positions, loin des règles d’apaisement qu’une campagne électorale devrait incarner.
À Marseille, ville de passions et de colères politiques, cette affaire illustre une fois de plus la brutalité de la vie publique locale. Les quartiers nord, où la pauvreté et le sentiment d’abandon sont omniprésents, deviennent le théâtre d’une lutte électorale où chaque geste est scruté, chaque affiche est un symbole, chaque mot est une arme. Dans ce climat électrique, ce qui aurait pu rester une querelle mineure se transforme en épisode médiatique et politique de premier ordre.
La main courante déposée par le médecin n’aura peut-être pas de suite judiciaire, mais elle restera comme un symbole du climat délétère dans lequel s’enracinent les campagnes à Marseille. Elle illustre la difficulté à maintenir un débat d’idées serein dans une ville où la politique prend souvent des allures de combat de rue. Pour Delogu, cet épisode pourrait renforcer l’image d’un élu pugnace, mais également celle d’un homme politique qui franchit parfois la limite. Pour le médecin, c’est une façon d’affirmer qu’il n’entend pas céder à ce qu’il considère comme une pression.
Ainsi, derrière un simple échange de SMS, c’est tout le visage de la politique marseillaise qui se dévoile : Rugueuse, explosive, sans concession. Marseille continue de montrer que la politique y est un sport de combat, où chaque affiche recouverte devient un affront, où chaque phrase peut devenir une arme, et où chaque menace présumée résonne comme un coup de tonnerre dans une campagne déjà brûlante.