Municipales 2026 à Rennes : Bilan complet du second mandat municipal
Transports, logement, sécurité, écologie, qualité de vie… À un an des municipales, le bilan du deuxième mandat de Nathalie Appéré divise les Rennais. Promesses tenues, projets retardés, attentes déçues : plongée dans six années de transformations urbaines.
Entre 2020 et 2026, Rennes a changé de visage sans jamais cesser de se débattre avec ses contradictions. Réélue dans un contexte sanitaire inédit, la majorité municipale a dû gouverner une ville sous tension, entre attentes sociales croissantes, urgence climatique et sentiment d’insécurité qui s’installe dans le débat public.
Le dossier le plus visible reste celui des transports. La mise en service de la deuxième ligne de métro a profondément modifié les habitudes de déplacement. Malgré un démarrage chaotique et des retards techniques, le métro est devenu un pilier du quotidien. Il a désenclavé certains quartiers, fluidifié les déplacements et renforcé l’attractivité de la métropole. En parallèle, les pistes cyclables se sont multipliées, redessinant l’espace urbain et réduisant progressivement la place de la voiture dans le centre-ville.
Sur le logement, le mandat a poursuivi une politique volontariste, avec une production continue de logements sociaux et intermédiaires. Pourtant, la pression immobilière reste forte. Les loyers continuent d’augmenter, l’accès au logement se complique pour les classes moyennes, et de nombreux habitants ont le sentiment que la ville devient moins accessible qu’avant. Entre ambition sociale et réalité du marché, le fossé demeure.
L’écologie s’est imposée comme une colonne vertébrale du mandat. Végétalisation, piétonnisation, réduction des émissions, adaptation au changement climatique : les intentions sont claires. Mais dans l’esprit de nombreux Rennais, ces transformations restent parfois abstraites ou inégalement réparties selon les quartiers. Certains projets avancent lentement, d’autres peinent à convaincre ceux qui redoutent une ville plus contraignante au quotidien.
La question de la sécurité a progressivement gagné du terrain dans le débat local. Incivilités, trafic de stupéfiants, sentiment d’abandon dans certains secteurs : le sujet s’est imposé malgré une ligne municipale historiquement prudente. Des renforts ont été annoncés, des dispositifs mis en place, mais pour une partie de la population, la réponse reste insuffisante face à un malaise diffus.
Socialement, la municipalité a renforcé les dispositifs d’aide, soutenu les associations, développé des politiques de solidarité. Rennes reste une ville engagée sur le plan social. Mais la crise sanitaire, l’inflation et la précarisation ont accentué les fractures. Beaucoup estiment que la ville protège, mais n’apaise pas toujours.
À l’approche de 2026, le bilan apparaît contrasté. La ville est plus moderne, mieux connectée, plus engagée sur le plan environnemental. Mais elle est aussi plus chère, plus dense, parfois plus tendue. Entre fierté des transformations et fatigue citoyenne, Rennes se retrouve face à une question simple et décisive : Ce modèle urbain correspond-il encore aux attentes de ses habitants ?
Source : Ouest-France.
