Paris : Interpellé avec 10 millions d’euros de bijoux cachés dans son slip à la Gare de Lyon

Question posée par Marc-Antoine : « Si vous deviez fuir avec un trésor estimé à plusieurs millions d’euros, oseriez-vous le cacher dans votre slip comme ce jeune homme interpellé à la Gare de Lyon ? »

Le parfum discret d’un vol spectaculaire

Ce 31 août 2025, les quais de la Gare de Lyon bourdonnaient d’activité. Sous les verrières, les passants pressés défilaient entre les portiques, les valises à roulettes glissant sur le sol lustré. Dans cette routine ferroviaire familière, un détail allait faire basculer une journée anodine en véritable fait divers digne d’un scénario de série Netflix.

À 11 heures du matin, les policiers de la brigade territoriale de contact patrouillaient dans la gare. Rien ne laissait présager ce qu’ils allaient découvrir. Face à eux, deux hommes venant de descendre d’un TGV en provenance de Lyon présentaient un comportement jugé suspect. Regards fuyants, gestes nerveux, balancements compulsifs. L’un d’eux paraissait tout juste sorti de l’adolescence. L’autre, à peine plus âgé, tentait d’éviter le regard des agents.

C’est à ce moment-là que la banalité du quotidien s’effondra.

Un contrôle, un regard, un instinct

Le contrôle d’identité démarra classiquement. Les deux individus, de nationalité tunisienne, n’avaient pas de bagages apparents. L’un d’eux, un mineur, avait une petite sacoche en bandoulière. Mais ce sont les poches — ou plutôt, l’absence de poches visibles — qui mirent la puce à l’oreille aux policiers.

L’un des agents demanda calmement :

— Vous avez quelque chose à déclarer ?

Silence gêné. Puis un regard, furtif, vers l’entrejambe. Ce fut suffisant.

Avec prudence, les forces de l’ordre procédèrent à une fouille. Et là… la stupéfaction.

Dans le slip de l’un des suspects, les policiers tombèrent sur une chaussette enroulée sur elle-même, fermement calée à l’intérieur du sous-vêtement. À l’intérieur : Des bijoux. Mais pas n’importe lesquels. Des pièces somptueuses. Des joyaux rutilants. Des merveilles de haute joaillerie soigneusement protégées et emballées.

Une chaussette transformée en coffre-fort

Le contenu de cette chaussette de contrebande dépassa toutes les attentes :

• Un collier estimé à 5 millions d’euros, composé d’or blanc, de diamants et de saphirs,
• Des boucles d’oreilles à plus de 2 millions d’euros, assorties au collier,
• Une bague sertie d’une émeraude exceptionnelle évaluée à 1 million d’euros,
• Une montre Rolex, modèle Daytona, estimée à 85 000 €,
• D’autres petits bijoux dont la valeur cumulée portait le tout à près de 10 millions d’euros selon une première estimation.

Le tout rangé dans un espace de quelques centimètres carrés, compressé contre la peau.

Une valise et une disqueuse : Les autres découvertes

La fouille approfondie permit également de retrouver une disqueuse portative dans un bagage. Ce détail technique, mais crucial, orienta rapidement les enquêteurs vers une hypothèse : le butin pourrait provenir d’un cambriolage ciblé, où les malfaiteurs auraient scié un coffre-fort ou une vitrine.

L’instrument avait déjà servi. Des résidus de métal ont été retrouvés sur la lame, et une analyse plus poussée est en cours pour comparer les traces à d’éventuelles scènes de crime connues.

Un duo bien connu des services de police

Les deux jeunes hommes n’étaient pas des inconnus. Tous deux avaient déjà été signalés pour vols, recels et infractions à la législation sur les étrangers. Le plus âgé, à peine majeur, avait fait l’objet d’une précédente interpellation pour vol à l’étalage de montres de luxe. Quant au mineur, son nom apparaissait dans plusieurs dossiers liés à des réseaux de revente de bijoux volés.

Interpellés sans violence, ils ont été immédiatement placés en garde à vue. L’enquête a été confiée à la Brigade de répression du banditisme (BRB), spécialisée dans les affaires de grand banditisme et de vols de haute valeur.

Une méthode digne d’un film de braquage

Pour les enquêteurs, une telle dissimulation n’est pas anodine. Elle suppose une logistique, une organisation minutieuse, et une prise de risque extrême. En cachant le butin dans un sous-vêtement, le suspect misait probablement sur le tabou du corps et le faible taux de fouilles corporelles approfondies. Mais cette fois, l’instinct policier a eu le dernier mot.

L’affaire intrigue autant qu’elle fascine : un bijou estimé à plusieurs millions d’euros entre les cuisses d’un adolescent, un collier de luxe transformé en secret intime, une Rolex nichée au chaud contre l’aine… Difficile de ne pas imaginer un scénario de cinéma.

D’où venaient ces bijoux ?

C’est désormais la grande question. Les bijoux ont été confiés à un expert judiciaire pour évaluation et traçabilité. Des appels à propriétaires ont été lancés, et la BRB tente de relier ce butin à des cambriolages récents en France, en Suisse ou en Belgique.

La qualité des pièces laisse penser qu’elles proviennent de grandes maisons de joaillerie ou de collections privées. Un bijoutier de la place Vendôme aurait d’ailleurs reconnu le design d’une des bagues comme proche d’une pièce dérobée quelques mois plus tôt.

Et maintenant ? Le chemin de la justice

Le mineur a été remis à la protection judiciaire de la jeunesse, mais pourrait faire l’objet de poursuites pénales selon sa responsabilité prouvée. Le majeur, lui, risque de lourdes peines si les faits sont qualifiés de vol en bande organisée.

En parallèle, des mandats de perquisition ont été délivrés pour retrouver d’éventuels complices. Car personne ne croit que deux jeunes, seuls, puissent dérober ou transporter une telle somme de bijoux sans appui.

Quand un simple slip devient le symbole d’un trafic international

Ce fait divers rocambolesque nous rappelle à quel point l’imagination des délinquants n’a pas de limites, surtout lorsqu’il s’agit de dissimuler l’inavouable. Entre folie et audace, il interroge aussi sur les réseaux internationaux de revente de bijoux, les failles dans la sécurité des transports, et les limites de la naïveté collective.

Dans ce dossier, les policiers ont empêché, en quelques minutes, un potentiel transfert illégal de plusieurs millions d’euros. Et c’est finalement grâce à un regard, un doute, un geste un peu trop nerveux, que tout a basculé.

La vérité n’est pas toujours dans la poche… mais parfois dans le slip

Ce jour d’été à Paris, ce sont des bijoux estimés à plus de 10 millions d’euros qui ont été extraits d’un sous-vêtement. Derrière ce geste incroyable se cache peut-être un vaste réseau international. Mais une chose est certaine : il ne faut jamais sous-estimer un simple contrôle de police.

SOURCE : Le Parisien