Question posée par Sandrine : « Comment un simple perroquet domestique, au vocabulaire limité mais redoutablement précis, a-t-il pu faire tomber un trafiquant et mettre fin à un vaste réseau de drogue au Royaume-Uni ? »
L’histoire pourrait sembler sortie tout droit d’un film policier humoristique, mais elle est bien réelle. C’est celle que rapporte Le Parisien, et elle commence dans une maison de Blackpool, au nord-ouest de l’Angleterre. Là, vivait Mango, un perroquet aux plumes éclatantes et à la langue bien pendue. Ce volatile, loin de se douter de la portée de ses bavardages, allait devenir, malgré lui, la pièce maîtresse d’une enquête policière.
Tout débute lorsqu’Adam Garnett, un trafiquant de drogue déjà incarcéré, continue de diriger son réseau depuis sa cellule. L’homme, rusé et organisé, avait réussi à maintenir ses affaires grâce à des complices à l’extérieur. Mais une faille, aussi inattendue qu’insolite, allait précipiter sa chute : Mango, le perroquet.
En fouillant les téléphones portables des complices de Garnett, la police de Lancashire tombe sur plusieurs vidéos. On y voit le perroquet, perché sur un meuble, jouant avec des billets et répétant inlassablement la phrase : « Deux pour 25 ». Pour les enquêteurs, aucun doute possible : Il s’agissait là d’une référence directe au prix de certaines doses de drogue.
La scène est presque comique : Un oiseau, sans la moindre conscience des implications, récitant le tarif de transactions illicites comme on chanterait une comptine. Mais pour la police, c’est un élément probant, qui vient s’ajouter à d’autres indices retrouvés lors des perquisitions.
Ces investigations mèneront à l’arrestation de plusieurs complices, dont Dalbir Sandhu, qui conservait sur ses appareils des listes de prix, des relevés de ventes et des preuves chiffrées retraçant les activités du réseau. Les perquisitions permettent également la saisie de drogues variées — héroïne, crack, kétamine, cannabis — et d’importantes sommes d’argent liquide.
Les faits sont implacables. Entre 2023 et 2024, ce réseau avait alimenté une part importante du marché local des stupéfiants. Et même si la police avait déjà une piste solide, c’est l’excentricité de Mango qui a offert un coup d’accélérateur décisif à l’enquête.
Ironie du sort, ce n’est pas la première fois qu’un perroquet se retrouve impliqué dans une affaire criminelle. En 2019, au Brésil, un oiseau avait même servi de guetteur pour alerter ses maîtres en criant « Mama, la police ! ». Mais dans le cas de Mango, pas d’alerte volontaire : Seulement un bavardage répétitif, devenu une preuve juridique.
Aujourd’hui, Garnett et ses complices font face à de lourdes condamnations. Quant à Mango, il est toujours là, vibrant et haut en couleur, inconscient d’avoir été le témoin clé d’un démantèlement qui restera sans doute dans les annales policières britanniques.
Cette affaire rappelle que, parfois, la clé d’une enquête ne réside pas dans un travail d’infiltration sophistiqué ou une technologie de pointe, mais dans le comportement imprévisible d’un animal… bavard.