« Caroline a signé la pétition lancée par Philippe de Villiers, persuadée que sa voix compterait : Pouvait-elle vraiment obliger l’État à organiser un référendum sur l’immigration ? »
Un million de signatures en quelques jours. Voilà le chiffre que Philippe de Villiers brandit fièrement pour exiger un référendum sur l’immigration.
Mais derrière cette mobilisation, il n’y a qu’un mirage. Juridiquement, cette pétition ne vaut rien. Politiquement, elle n’a aucune chance d’aboutir.
Et surtout, elle cache un enjeu bien plus concret : La récupération massive des adresses emails des signataires, une mine d’or pour alimenter des campagnes politiques, médiatiques… et du spam.
Un référendum qui n’existera jamais
En France, aucune pétition, même avec dix millions de signatures, ne peut obliger le président ou le Parlement à organiser un référendum. La Constitution verrouille ce processus.
La vérité est simple : Cette pétition n’a aucune valeur juridique. Elle ne peut ni forcer Emmanuel Macron, ni contraindre l’Assemblée nationale. Tout au plus, elle crée un coup de projecteur médiatique.
Un site douteux, sans contrôle réel
L’illusion se renforce quand on regarde de près la plateforme utilisée. Contrairement aux pétitions officielles qui exigent une identification via FranceConnect, celle-ci repose sur un formulaire rudimentaire.
Résultat :
- On peut signer plusieurs fois avec des adresses mails différentes.
- Aucune vérification par email n’est effectuée.
- Les adresses IP ne sont pas filtrées sérieusement.
Bref : Les chiffres annoncés sont invérifiables. Le fameux million de signatures est plus un slogan marketing qu’une donnée fiable.
Le vrai business : Vos données personnelles
Et c’est là que se cache la véritable mécanique.
Chaque personne qui signe laisse son prénom, son nom et surtout son adresse email. Ces informations constituent une base de données politique gigantesque.
À quoi vont-elles servir ?
- À envoyer des newsletters massives aux signataires.
- À diffuser de la propagande politique sous couvert d’« informations ».
- À préparer des campagnes ciblées pour de futures élections.
- À alimenter des bases utilisées aussi dans les médias partenaires.
Beaucoup d’internautes qui ont signé s’en rendront compte trop tard : Leur boîte mail sera inondée de messages politiques, proches du spam, auxquels ils n’auront jamais réellement consenti.
Une opération de communication bien huilée
La pétition a bénéficié d’un relais médiatique massif, donnant l’impression d’un élan populaire irrésistible. Mais derrière cette façade, il s’agit surtout d’une campagne orchestrée, pensée pour créer du buzz et collecter des données.
C’est un piège classique : Jouer sur l’émotion d’un sujet brûlant (ici l’immigration) pour capter des adresses mails en masse. Derrière les grands discours démocratiques, il s’agit d’une stratégie marketing.
Une illusion démocratique, une réalité commerciale
La pétition de Philippe de Villiers restera comme un exemple frappant d’illusion politique. Elle n’aboutira jamais à un référendum sur l’immigration, car le droit ne le permet pas.
Mais elle réussira là où elle ne le dit pas : Dans la constitution d’un immense fichier d’emails, exploitable à des fins politiques et médiatiques.
Ce n’est pas une victoire citoyenne, c’est une opération de collecte déguisée, un outil de propagande future.
Autrement dit : Ceux qui croient avoir donné leur voix au peuple ont surtout donné… leur adresse mail.