POLITIQUE

PLFSS adopté : Une manœuvre pour éviter les électeurs ?

Elle affirme que l’article 12 remplace désormais le 49.3 : Selon elle, majorité comme opposition auraient facilité l’adoption du texte pour fuir les urnes.

L’ambiance était électrique dès les premières minutes, comme si chacun savait qu’un moment politique délicat se jouait à l’Assemblée Nationale. Dans un hémicycle fatigué par des mois de tensions, un texte budgétaire crucial venait d’être adopté, mais la bataille n’était pas seulement technique. Elle était éminemment politique. Au milieu des réactions, une accusation a frappé juste : Ce n’est plus l’article 49.3 qui permet de contourner une majorité introuvable, mais un autre article, celui qui porte en lui la menace de dissolution.

L’idée est simple : Tout le monde redoute les urnes. Les partis savent que retourner devant les électeurs serait un saut dans l’inconnu. Alors, selon cette critique, chacun joue sa partition pour rester en place. La majorité, sans majorité, avance comme elle peut. L’opposition, divisée, avance comme elle veut. Et pendant ce temps, un texte aussi structurant que le PLFSS trouve un chemin d’adoption grâce à des stratégies silencieuses plus qu’à un réel consensus politique.

Dans les coulisses, plusieurs élus auraient agi pour éviter l’impasse. Des écologistes qui craignent un retour aux urnes défavorable. Des élus de droite qui redoutent une recomposition dont ils ne sortiraient pas gagnants. Certains, au centre, tentent simplement de maintenir une stabilité institutionnelle déjà fragile. Ce mélange de prudence, d’intérêt partisan et de calcul politique crée une atmosphère lourde, presque irréelle, où le débat démocratique semble suspendu au-dessus d’un gouffre.

L’accusation d’une dissolution permanente, invisiblement brandie au-dessus de chaque vote sensible, frappe les esprits. Elle dit quelque chose de profond sur la situation politique actuelle : Un système qui s’essouffle, des alliances impossibles, un équilibre précaire. L’article 12, bien réel dans la Constitution, devient ici le symbole d’une menace silencieuse. On ne l’utilise pas, mais on le laisse planer. Et c’est suffisant pour influencer des comportements.

L’adoption du PLFSS révèle surtout un malaise démocratique. Les textes essentiels passent, mais l’adhésion populaire s’effrite. Le débat existe, mais la confiance diminue. Les institutions tiennent, mais la politique semble avancer sur un fil tendu. Pour les citoyens, cette impression de voir des stratégies prendre le pas sur les convictions renforce un sentiment déjà bien installé : La vie politique se joue souvent loin d’eux.

Dans un pays où chaque élection bouleverse les équilibres, où chaque vote peut redistribuer les cartes, éviter le verdict des urnes devient parfois un objectif partagé, même entre adversaires. L’adoption de ce budget social en est un nouvel exemple, un révélateur des tensions et des fragilités du moment. Et une manière de rappeler que le débat sur la démocratie, lui, ne sera jamais clos.

Marine Le Pen, le 10 décembre 2025.

Yann GOURIOU

Auteur indépendant installé en Bretagne, je réalise des enquêtes et des reportages de terrain pour mon blog. J’écris avec une approche humaine, sensible et engagée, en donnant la parole à celles et ceux dont on n’entend rarement la voix.

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