« Claire, en découvrant que la chaîne de Jean Pormanove revenait en ligne alors que l’Arcom la dénonçait avec force, ne se demandait-elle pas : « Pourquoi, alors que tout le monde exige justice et protection, cette porte s’ouvre encore à la souffrance que l’on croyait bannie ? » »
À l’aube d’un matin d’août 2025, sous la lueur blafarde d’un écran devenu trop familier, la plateforme australienne Kick fit volte-face. La chaîne de Jean Pormanove — figure tragique du streaming, dont le décès lors d’une diffusion en direct avait endeuillé une communauté entière — fut soudainement rendue de nouveau accessible au public.
La nouvelle fit l’effet d’un choc silencieux. Réactivée quelques jours après avoir été bannie en urgence, elle réapparaissait, comme si l’indicible avait été ressuscité. Pourtant, cette décision mit le feu aux poudres : L’Arcom, le régulateur français du numérique, ressentit cette réactivation comme une violence nouvelle. L’institution condamna sans concession cette levée de blocage, estimant que la mise à disposition des contenus au public ne pouvait être justifiée par la seule volonté des autorités d’enquêter et d’accéder aux images sensibles.
Derrière ces lignes officielles se dessine une tension lourde : Kick affirme que rendre la chaîne à nouveau visible est « le seul moyen de répondre aux demandes du régulateur et de l’ensemble des parties prenantes, notamment les ministères et l’Office anti-cybercriminalité, qui ont exprimé le souhait d’accéder aux contenus afin de mettre au jour d’éventuels manquements commis par la plateforme ». Pour elle, la justice et les institutions ont besoin de fouiller ces images sans qu’elles soient totalement effacées.
Mais pour l’Arcom, c’est inacceptable. Ouvrir cette porte à tous sur le web revient à exposer à nouveau la violence, la détresse, là où silence et blocage auraient dû prévaloir. Elle appelle Kick à remettre la chaîne sous clé « dans les plus brefs délais » et annonce qu’elle « examinera toutes les possibilités d’action » si cette demande n’est pas suivie d’effet.
Le contexte, déjà sombre, s’alourdit d’autant plus à mesure que l’enquête judiciaire suit son cours. Les premiers éléments d’autopsie, rendus publics, excluent tout lien avec une intervention extérieure : Les causes probables du décès seraient d’origine médicale ou toxicologique. Mais si le mystère des circonstances immédiates commence à s’éclaircir, celui du pourquoi cette réactivation reste entier.
L’histoire de Jean Pormanove — de son vrai nom Raphaël Graven — continue de hanter les mémoires. Son marathon de streaming de près de douze jours, ponctué de harcèlement, de violences psychologiques et physiques, s’est conclu par sa mort en direct. Une tragédie insoutenable, qui avait conduit à la fermeture rapide de sa chaîne, dans un geste perçu comme nécessaire et juste.
Aujourd’hui, la réouverture de cette même chaîne rouvre des plaies encore béantes. MyJournal.fr vous offre ce portrait saisissant : D’un côté, une plateforme de streaming confrontée à ses responsabilités légales, de l’autre, un régulateur qui défend la dignité et la protection du public. En toile de fond, la mémoire d’un jeune homme dont la vie s’est brisée en direct, sous les regards impuissants d’internautes sidérés.
Quel avenir pour cette querelle ? Kick devra choisir entre la transparence exigée par les institutions et l’éthique publique attendue par les citoyens. L’Arcom, quant à elle, observe, se tient prête à déployer sa force de régulation, déterminée à rappeler qu’aucun écran ne devrait devenir la vitrine d’un drame humain.
SOURCE : Article de TF1 Info, du 22 août 2025.