Adoptez la poule noire de Janzé pour protéger vos abeilles : un insecticide vivant qui décime les frelons asiatiques naturellement.

La poule noire de Janzé : L’arme naturelle qui décapite les frelons asiatiques autour des ruches

ANIMAUX

C’était un matin comme un autre, dans la campagne bretonne, lorsqu’une scène inattendue a retenu l’attention de Justine, apicultrice passionnée. Devant ses ruches bourdonnantes, une silhouette noire s’interposait face à un frelon asiatique en vol stationnaire. En un éclair, la poule fondit sur l’insecte et lui arracha la tête. Stupéfaite, Justine venait de découvrir, sans le savoir, un allié de poids dans son combat contre l’ennemi numéro un de ses abeilles : La poule noire de Janzé.

Ce récit, bien que digne d’un roman rural, n’a rien d’une légende. Il est documenté, vérifié et rapporté dans un article du site LaProvence.com, qui revient sur le rôle méconnu mais prometteur de cette race rustique dans la lutte écologique contre le frelon asiatique (Vespa velutina).

🐝 Une menace grandissante pour les ruches

Depuis son apparition en France en 2004, le frelon asiatique s’est imposé comme un fléau pour les apiculteurs. Ses attaques sont brutales : il rôde devant les ruches, fond sur les abeilles, les découpe et s’envole avec leur thorax pour nourrir ses larves carnivores. Une seule colonie peut dévaster des dizaines de ruches par an, sans parler du stress subi par les abeilles qui n’osent plus sortir butiner.

Dans ce contexte dramatique, les apiculteurs ont testé des pièges, des filets, des appâts, parfois des tirs à la carabine… sans résultats durables. Jusqu’à ce qu’un apiculteur breton, en 2016, observe que ses poules noires de Janzé prenaient l’habitude de capturer les frelons posés devant les ruches pour les décapiter net.

🐓 Le retour inattendu d’une race oubliée

La poule noire de Janzé est une race ancienne originaire d’Ille-et-Vilaine. Connue depuis le XVIIIᵉ siècle pour sa robustesse, elle avait presque disparu au milieu du XXᵉ. Grâce à la ténacité d’éleveurs locaux, elle a été relancée en 1985. Elle se distingue par son plumage noir aux reflets verts, sa crête rouge fière et son tempérament vif.

Rustique, autonome, capable de vivre en plein air toute l’année, elle est également réputée pour sa capacité à fouiller le sol à la recherche d’insectes. Et c’est précisément cette aptitude qui, poussée à l’extrême, en a fait une prédatrice naturelle du frelon asiatique, selon les témoignages rapportés par LaProvence.com.

⚔️ Une prédatrice efficace… mais pas magique

Attention toutefois aux fausses promesses. La poule noire de Janzé n’est pas un insecticide ambulant. Elle ne poursuivra pas un frelon en vol, ne montera pas aux arbres pour détruire un nid. Elle ne décimera pas une colonie entière. Mais placée à proximité des ruches, elle captera les frelons isolés, affaiblira leur nombre, et agira comme une sentinelle dissuasive.

Comme le souligne l’éleveuse Méline Kleczinski, il faut aussi éduquer la poule à repérer les frelons. Une poule bien nourrie aura moins tendance à chasser. Et tous les sujets n’ont pas la même efficacité : Certaines poules développent un instinct prédateur plus marqué que d’autres.

🌱 Un maillon dans une stratégie globale

La poule noire de Janzé est donc une solution parmi d’autres. Elle s’intègre dans une approche agroécologique plus large, qui combine piégeage raisonné, destruction des nids, plantation de haies attractives pour les mésanges ou les guêpiers, et adaptation des ruchers.

Ce modèle s’inscrit parfaitement dans l’esprit de l’apiculture durable, où la lutte contre les nuisibles ne repose plus sur les produits chimiques, mais sur les équilibres naturels, la biodiversité, et l’intelligence des comportements animaux.

🐔 Une poule, des frelons et un espoir

Justine observe aujourd’hui ses ruches avec plus de sérénité. Sa vieille poule noire veille au grain. Chaque jour, elle gratte la terre, surveille les abords, et n’hésite pas à attaquer les frelons trop téméraires. Ce n’est pas une solution miracle. C’est mieux : Une alliance discrète, rustique et locale entre deux espèces que tout semblait opposer.

Et si, finalement, la réponse à une invasion venue d’Asie résidait dans une race de poule bretonne ressuscitée du passé ?

📰 Source : LaProvence.com

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