Pourquoi les jeunes désertent les boîtes de nuit ? Explications sur un tournant de la fête.

Les boîtes de nuit désertées : Pourquoi la jeunesse française ne fait plus la fête comme avant ?

SOCIETE

Les boîtes de nuit abandonnées : La fête selon la génération Z

Il fut un temps où les boîtes de nuit vibraient chaque week-end au rythme des basses, des néons et des cris d’ivresse joyeuse. L’époque où la jeunesse française se retrouvait autour d’un DJ, d’un verre et d’un slow improvisé semble pourtant révolue. Selon une enquête récente de Marianne, les discothèques, jadis emblèmes d’une liberté nocturne, sont aujourd’hui désertées par une génération qui ne conçoit plus la fête comme ses aînés.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : En vingt ans, plus de la moitié des clubs français ont fermé. La pandémie de Covid-19 a accéléré la chute, mais elle n’a fait qu’amplifier une tendance déjà amorcée. Le coût de la vie, la montée des soirées privées, la peur des violences en milieu festif et l’évolution des goûts musicaux ont bouleversé les codes. Les jeunes préfèrent désormais les festivals, les bars à ambiance, les rooftops ou les fêtes improvisées chez des amis, loin des videurs, des tarifs d’entrée et de l’alcool hors de prix.

Derrière ce déclin, il y a une évolution sociologique plus profonde. Les sociologues interrogés par Marianne y voient une mutation du rapport à la fête : La génération Z cherche moins l’excès que le partage. Elle valorise davantage l’authenticité, la spontanéité et la sécurité. Les réseaux sociaux jouent aussi un rôle central : On ne sort plus pour danser, mais pour vivre des moments « instagrammables ». Une soirée réussie se mesure aujourd’hui au nombre de vues et non plus au nombre de pas de danse.

Les propriétaires de clubs, eux, peinent à s’adapter. Certains tentent de réinventer le concept en misant sur des soirées thématiques, des collaborations avec des influenceurs ou des ambiances hybrides entre bar, concert et club. D’autres ferment, incapables de rivaliser avec des offres festives plus souples et moins coûteuses.

La fête n’a pas disparu : elle s’est simplement déplacée. Elle s’est faite nomade, libre et digitale. Là où hier on dansait jusqu’à l’aube sur un carrelage collant, aujourd’hui on rit, on boit et on chante autour d’un feu, dans une maison de campagne ou un jardin urbain, sans DJ mais avec une playlist partagée sur Spotify.

Ainsi, plus qu’une nostalgie, c’est une transition. La jeunesse française ne boude pas la fête : elle la réinvente. Et si les boîtes de nuit semblent démodées, c’est peut-être tout simplement parce que la jeunesse a trouvé d’autres manières de s’amuser, de se rencontrer et de vibrer ensemble — différemment, mais pas moins intensément.

👉 Source : Marianne

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