Fatima, une jeune mère de famille passionnée par la cuisine et toujours en quête de nouvelles saveurs pour régaler ses enfants, se pose une question intrigante. Après avoir entendu parler de la fameuse pâte à tartiner algérienne El Mordjene, comparée au goût si apprécié du Kinder Bueno, elle s’empresse d’en acheter. Mais à sa grande surprise, elle apprend que ce délice est désormais introuvable dans les rayons des supermarchés en France. Pourquoi la pâte à tartiner El Mordjene, tant appréciée des consommateurs, est-elle soudainement interdite en Europe ? Cette interdiction cacherait-elle une histoire de concurrence avec des géants comme Nutella ?

Une surprise amère pour les amateurs d’El Mordjene
Durant l’été, une nouvelle pâte à tartiner faisait fureur dans les rayons des magasins français : El Mordjene, une pâte algérienne au goût de Kinder Bueno, produite par la société Cebon. Très rapidement, elle conquit les papilles des consommateurs, au point que les pots s’arrachaient à une vitesse folle, entraînant des ruptures de stock dans de nombreux points de vente. Ce délice, reconnu pour ses arômes intenses de noisettes grillées, devenait une alternative sérieuse aux géants européens comme Nutella.
Mais alors qu’elle atteignait son apogée de popularité, une nouvelle choc venait troubler les amateurs du produit : El Mordjene est interdite en France. Plus précisément, les autorités françaises ont bloqué l’importation de la fameuse pâte à tartiner. Mais pourquoi un tel revirement soudain, alors que les consommateurs en redemandaient ?
La réglementation européenne en cause
Selon le média algérien TSA, des containers remplis de pots de la fameuse pâte à tartiner ont été bloqués au port de Marseille. Contacté par TSA, Mustapha Zebdi, président de l’Association algérienne de protection des consommateurs (Apoce), a confirmé que la dernière cargaison d’El Mordjene n’a pas été autorisée à être déchargée sur le sol européen. L’argument avancé par les autorités françaises ? L’article 20, troisième alinéa, du règlement n°2202/2292 de l’Union européenne.
Ce texte juridique précise les conditions d’entrée des produits alimentaires contenant du lait dans l’Union européenne. Or, il se trouve que l’Algérie ne figure pas parmi les pays autorisés à exporter ce type de produit vers l’Europe. Ce règlement, en place depuis plusieurs années, vise à réguler et à contrôler strictement les produits laitiers importés pour garantir la sécurité des consommateurs.
D’un point de vue juridique, cette explication semble solide. Cependant, Mustapha Zebdi ne l’entend pas de cette oreille. Selon lui, cette décision est en réalité bien plus complexe qu’il n’y paraît.
La concurrence avec Nutella, un facteur caché ?
Si l’on s’en tient strictement à la réglementation, l’Algérie ne respectant pas les normes européennes en matière de produits laitiers, l’interdiction semble légitime. Mais pour Zebdi, la raison principale du blocage réside ailleurs : El Mordjene serait devenue une sérieuse concurrente de Nutella et autres marques européennes de pâte à tartiner. Cette hypothèse repose sur le succès fulgurant de la pâte algérienne sur le marché français, qui aurait inquiété les grands groupes agroalimentaires européens.
Zebdi avance même l’idée que les tests et les normes imposés par l’Union européenne n’ont été appliqués qu’une fois que le produit a commencé à gagner en popularité. « Le produit entrait et voyageait librement… Mais quand il est devenu un danger pour leur produit bien-aimé, ils ont fait tous les tests et sorti toutes les normes !« , déclare-t-il avec une pointe d’ironie.
Une histoire de goût et d’affaires
La véritable question derrière cette interdiction pourrait être bien plus stratégique que sanitaire. Avec son goût unique, rappelant le Kinder Bueno, El Mordjene représentait une véritable menace pour les mastodontes européens du secteur, en particulier Nutella, qui domine largement le marché depuis des décennies. L’apparition d’un nouveau produit, particulièrement apprécié par les consommateurs, aurait pu perturber cet équilibre.
Le succès rapide d’El Mordjene, notamment sur les réseaux sociaux, où les influenceurs vantaient ses mérites, a peut-être forcé les géants du secteur à réagir en influençant indirectement des décisions politiques ou sanitaires. Le fait que cette interdiction survienne au moment où la pâte à tartiner algérienne atteignait un pic de popularité soulève des interrogations quant à une éventuelle protection du marché européen face à la montée en puissance de nouveaux concurrents venus d’ailleurs.
Que réserve l’avenir pour El Mordjene ?
Pour les amateurs de cette pâte à tartiner, l’avenir reste incertain. Pour l’heure, il semble que la décision des autorités européennes soit ferme et que El Mordjene ne pourra plus être commercialisée en France à moins que l’Algérie ne s’aligne sur les normes européennes, un processus long et coûteux.
Cependant, face à l’engouement des consommateurs et aux critiques de certains acteurs, tels que l’Apoce, il est possible que des pressions s’exercent pour trouver un compromis et permettre à ce produit tant apprécié de revenir sur le marché français.
En attendant, les amateurs devront se contenter des souvenirs de ce goût si particulier ou espérer que d’autres alternatives similaires verront le jour dans les rayons européens. El Mordjene, quant à elle, restera pour beaucoup une énigme interdite mais inoubliable.
L’interdiction d’El Mordjene en Europe soulève de nombreuses questions, qu’il s’agisse de la réglementation sanitaire ou de la concurrence économique avec les géants du secteur. Quoi qu’il en soit, la fameuse pâte à tartiner algérienne aura marqué les esprits, et peut-être l’avenir du marché européen des produits sucrés.