Alors que les élections législatives approchent à grands pas, les milieux économiques, traditionnellement réfractaires au vote pour le Rassemblement National, semblent changer de cap. Les crises successives et l’accumulation des normes ont poussé de nombreux petits patrons à envisager une alternative radicale. Marie, une petite commerçante de province, se demande : « Pourquoi de plus en plus de petits patrons se tournent-ils vers le Rassemblement National ? »
À quelques jours du premier tour des élections législatives, les sondages montrent une montée en flèche des intentions de vote en faveur du Rassemblement National. Jordan Bardella, le visage de cette ascension, pourrait bien devenir le prochain Premier Ministre. Ce changement de cap, autrefois impensable, trouve aujourd’hui un écho particulièrement fort chez les petits patrons. Mais pourquoi ces derniers se tournent-ils de plus en plus vers ce parti d’extrême droite ? Quels sont les facteurs qui les poussent à envisager cette alternative politique ? Plongeons dans les raisons de cette évolution surprenante.
Un sentiment d’abandon
Le premier motif d’insatisfaction des petits patrons est le sentiment d’abandon. Malgré une politique de l’offre pro-business affichée par le gouvernement, de nombreux artisans, commerçants et indépendants estiment ne pas bénéficier de cette dynamique. La politique actuelle semble avant tout favoriser les grands groupes et les start-up, laissant les petites entreprises sur le carreau. L’Union des entreprises de proximité (U2P), qui représente ces petites structures, dénonce depuis longtemps une représentativité patronale inéquitable, basée sur le nombre de salariés plutôt que sur le nombre d’entreprises adhérentes. Cette situation crée un fossé de plus en plus grand entre les petites entreprises et les politiques économiques gouvernementales.
Les commerçants en première ligne
La colère des petits patrons s’est accentuée avec les événements des dernières années. Les commerçants se sont retrouvés en première ligne lors des manifestations des gilets jaunes, des réformes des retraites et des émeutes dans les banlieues. Ces épisodes ont entraîné des jours de fermeture, des pertes de revenus et des dégâts matériels. Face à cette instabilité, certains commerçants voient en Jordan Bardella et son discours sécuritaire une solution pour rétablir l’ordre.
Michel Picon, président de l’U2P, explique que les chefs d’entreprise ressentent la même anxiété que le reste de la société. Ils sont confrontés à un quotidien perçu comme de plus en plus menaçant. Des exemples concrets, comme des artisans se faisant voler leur matériel ou des infirmières craignant pour leur sécurité, illustrent ce climat d’insécurité. Cette peur, souvent alimentée par les médias, contribue à un sentiment général de « tout fout le camp« , où les petits patrons se voient comme les seuls à travailler dur pour maintenir le pays à flot.
Le problème du logement
Le logement est un autre point de tension majeur. Attirer des salariés devient de plus en plus difficile face à la pénurie de logements abordables. Les petits patrons reprochent au gouvernement son inertie sur ce sujet crucial. L’absence de solutions concrètes pour améliorer l’accès au logement aggrave encore leur sentiment de frustration et d’abandon.
Le soutien croissant des petits patrons au Rassemblement National est le résultat de multiples facteurs. Sentiment d’abandon, insécurité, crises successives et problèmes de logement ont créé un ras-le-bol généralisé. Ces entrepreneurs, autrefois réticents à l’extrême droite, voient désormais dans le discours de Jordan Bardella une réponse à leurs préoccupations. Les prochaines élections législatives seront cruciales pour comprendre si cette tendance se confirme et si le paysage politique français est en train de subir un changement profond.