Dans l’affaire Jubillar, “Quotidien” doit répondre à la justice après la diffusion d’une vidéo interdite.

Procès Jubillar : « Quotidien » au banc des médias sanctionnés

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La salle d’audience semblait suspendue dans le temps, le murmure des machines à écrire se mêlait au grondement discret des micros. Le procès Jubillar, sans doute l’un des plus scrutés du paysage médiatique français, avait jusqu’ici tenu ses promesses de huis clos et de tension judiciaire. Mais ce jour-là, tout a basculé.

Derrière la lourde porte de chêne, une scène impensable se jouait : Le prévenu — Cédric Jubillar — échangeait à voix basse avec ses avocats, dans un couloir adjacent à la salle de débats. Les visages étaient graves, les mots rares. Ces confidences, censées demeurer scellées par le secret de l’instruction, devaient rester hors de portée du public. Et pourtant, un panneau, un câble, une caméra ont rompu l’étanchéité.

Dans une posture immobile, le journaliste vedette de l’émission “Quotidien”, entouré de ses preneurs de son, fit basculer la scène dans l’illégalité : La vidéo — captée en toute discrétionfut diffusée en direct. Ce n’était pas un extrait autorisé. Ce n’était pas une séquence prévue aux échanges d’avocats ou aux plaidoiries. C’était une brèche dans le secret des débats.

Affaire Jubillar : La vidéo interdite diffusée par « Quotidien »

Les juges, stupéfaits, enjoignirent immédiatement : “Stoppez la diffusion. Retirez le contenu de toute plateforme.” L’émission perdit l’instant présent — et peut-être une part de sa crédibilité. Le tribunal exigea des sanctions : Injonction de retrait, condamnation possible, responsabilité éditoriale pointée du doigt. Le calme feutré du palais de justice était rompu.

Ce manquement n’était pas une simple maladresse : C’était une transgression symbolique. Les grands donneurs de leçons — encore si prompts à dénoncer les “fake news”, les divulgations intempestives — venaient de franchir une ligne rouge. Entre l’audience et la caméra, entre la justice et l’audimat, le fossé se creusait.

Alors que les robes noires regardaient, implacables, “Quotidien” dut rendre des comptes. Et la leçon est là : Dans cette affaire Jubillar, tous les médias rappelés à leurs obligations. Le pouvoir d’informer ne dispense pas de respecter les règles du procès équitable.

👉 SOURCE : Article de Valeurs Actuelles du 1er octobre 2025.

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