Émilie : « Que sont-ils devenus, ces garçons qui ont fait battre mon cœur de collégienne dans les années 90 ? Ont-ils réussi leur vie après la gloire fulgurante de G‑Squad ? »
Ils étaient cinq, beaux, jeunes et adulés…
L’année 1996. Les posters de G-Squad inondent les chambres des ados. Chris, Gérald, Marlon, Andrew et Mika forment le premier boys band français entièrement conçu pour rivaliser avec les 2Be3. Leur nom claque comme une signature américaine, mais leurs racines sont bien françaises. Sur les plateaux de télévision, dans les magazines, à la radio… impossible d’échapper à leur hit Raide dingue de toi, un tube qui reste 18 semaines au Top 50. Les ventes explosent : 300 000 exemplaires du premier single écoulés. La France découvre ses premiers « boys » calibrés à la perfection.
Mais derrière les lumières et les cris hystériques, que s’est-il passé pour ces cinq garçons dont la gloire n’aura duré que le temps d’un battement de cœur ?
Chris Keller : De la pop au musical, un artiste complet
Leader charismatique du groupe, Chris Keller ne quitte jamais vraiment la scène. Après G-Squad, il tente une carrière solo et embrasse l’univers du spectacle vivant. On le retrouve dans des comédies musicales comme La légende de Broadway ou L’Enfant au grelot. En 2013, il tente sa chance à The Voice… mais aucun fauteuil ne se retourne. Qu’importe. Il persévère, fonde sa société de production, réalise des clips, devient metteur en scène. En 2015, il relance le projet Génération Boys Band avec Frank Delay (2Be3) et Allan Théo. Tournées, concerts, émissions télé : Le trio fait revivre la nostalgie avec enthousiasme, jusqu’à la sortie de leur album Adulescent en novembre 2024. Aujourd’hui, Chris est un créatif acharné, libre et passionné.
Gérald Jean-Laurent : Un coming-out et des convictions assumées
Gérald, alias D’Gey, quitte G-Squad avant même la sortie du deuxième album. Il refuse de rester dans l’ombre. Peu après la fin du groupe, il fait son coming-out et devient une voix forte de la visibilité LGBT+. Il assume sa différence dans un milieu encore frileux à l’époque, et défend notamment l’homoparentalité. Son engagement est salué dans plusieurs documentaires. Si la musique reste derrière lui, Gérald s’illustre aujourd’hui comme militant, conférencier, et défenseur des familles arc-en-ciel.
Marlon : Un passage par la pub, puis le silence
Mystérieux Marlon. Il aura été celui qui a le plus captivé les regards féminins à l’époque. Après G-Squad, il réapparaît brièvement dans une publicité pour des chips. Puis plus rien. Aucun projet musical. Aucune interview. Il a choisi de tourner le dos aux projecteurs. Certains le disent expatrié. D’autres évoquent une reconversion dans le secteur de la communication. Une chose est sûre : Marlon appartient aujourd’hui à ceux qui refusent la nostalgie médiatique.
Andrew McCarthy : L’âme d’un musicien discret
Andrew, le plus doux, reste passionné de musique. À l’ère du numérique, il crée une chaîne YouTube où il propose ses propres reprises. En 2017, il poste une version touchante de Careless Whisper de George Michael, saluée pour sa sincérité. Peu médiatisé, Andrew continue d’exister pour ses fans les plus fidèles, ceux qui n’ont jamais cessé de suivre son parcours en ligne. Il vit une vie discrète mais fidèle à ses passions.
Mika : L’énigme G-Squad
Le cinquième membre du groupe reste un mystère. Mika, dont le regard faisait chavirer des cœurs, a disparu des radars. Aucune trace dans la presse, aucun projet artistique recensé. Des rumeurs ont circulé – reconversion dans l’enseignement, départ à l’étranger – mais rien de vérifiable. Il est le fantôme silencieux du groupe, celui dont le mystère alimente encore les forums de fans.
Entre nostalgie et résilience
25 ans après leur séparation, les destins des cinq membres de G-Squad dessinent un tableau complexe. Entre ceux qui ont embrassé une nouvelle vie publique, ceux qui ont tourné le dos à la scène, et ceux qui cultivent leur passion dans l’ombre, aucun n’est resté figé dans son image de 1996. Le phénomène G-Squad, aussi court qu’un éclair, a laissé une empreinte indélébile dans le cœur de milliers de jeunes des années 90.
Aujourd’hui encore, lorsque les premières notes de Aucune fille au monde résonnent sur une playlist nostalgique, un sourire traverse les visages. Celui du souvenir d’un temps où cinq garçons faisaient croire à une génération entière qu’on pouvait aimer raide dingue, même à 13 ans.