Éléonore : Et si la dissolution de l’Assemblée Nationale n’était plus qu’une formalité, tant les Français semblent prêts à offrir les clés du pouvoir au Rassemblement National ?
Le vent souffle fort sur la scène politique française, et il porte avec lui un parfum de rupture. Juin 2025. Une rumeur enfle dans les couloirs de l’Assemblée Nationale : Emmanuel Macron, affaibli par une majorité instable, envisagerait de dissoudre. Dans la rue, dans les cafés, dans les familles, une même question revient en boucle : « Et après, qui ? »
C’est dans ce contexte tendu qu’un sondage publié par l’institut BVA fait l’effet d’une déflagration. La question posée est simple : « En cas de dissolution, quel parti les Français souhaitent-ils voir gagner les élections législatives ?« . La réponse, elle, est sans ambiguïté : Le Rassemblement National arrive en tête. Un bouleversement historique, un séisme dans l’histoire de la Cinquième République.

Une affiche choc, un message clair
Le Rassemblement National, jamais avare en symboles, s’empresse de transformer ce chiffre en message de campagne. Sur une image officielle publiée sur ses réseaux, Marine Le Pen apparaît rayonnante, mains jointes, à côté d’un Jordan Bardella plus présidentiel que jamais. En arrière-plan, des sympathisants applaudissent, le sourire aux lèvres, dans une mise en scène millimétrée. Le slogan claque : « En cas de dissolution, le RN est le 1er parti que les Français souhaitent voir GAGNER !«
En lettres blanches sur fond bleu républicain, l’appel au ralliement est clair : « Rejoignez-nous !« . Et tout en bas, la signature : « Jusqu’à la victoire. » Une formule de conquête, d’espoir, mais aussi de revanche pour un parti longtemps maintenu en périphérie du pouvoir.
Un tournant dans l’opinion publique
Le sondage BVA ne sort pas de nulle part. Depuis plusieurs mois, les enquêtes d’opinion révèlent une fatigue croissante de l’électorat face à la politique d’Emmanuel Macron, perçue comme technocratique, déconnectée et centrée sur les élites. Les réformes impopulaires, les scandales à répétition, la crise du logement, l’insécurité… Tous les ingrédients d’un ras-le-bol général sont réunis.
Dans cette ambiance délétère, le RN se positionne comme l’alternative naturelle. Fini le temps des discours trop radicaux. Place à la stratégie de la respectabilité, du ton modéré, de la normalisation. Marine Le Pen parle de pouvoir d’achat, de ruralité, de sécurité du quotidien. Bardella s’affiche en costume sombre, cite de Gaulle, et dénonce « le mépris des puissants« . La recette fonctionne. Et l’étude BVA vient le confirmer.
Une dynamique électorale irrésistible ?
Ce sondage, publié en juin 2025, est plus qu’un simple cliché de l’opinion. C’est un baromètre d’une lame de fond politique. D’autant que les chiffres sont sans appel : Le RN recueille 32% des suffrages exprimés dans l’hypothèse d’une dissolution, loin devant Renaissance, LFI ou LR. Le PS remonte, mais reste cantonné aux seconds rôles. Quant à la NUPES, elle est en miettes.
Cette dynamique, selon plusieurs analystes, repose sur un triptyque efficace : Présidentialisation de Jordan Bardella, adoucissement du discours frontiste, et désillusion croissante vis-à-vis du Macronisme. L’usure du pouvoir a fait son œuvre. Le RN n’a plus besoin de crier, il se contente d’attendre, comme un fauve patient.
Vers un scénario à l’italienne ?
L’exemple de l’Italie revient souvent dans les conversations. Là-bas, Giorgia Meloni, longtemps marginalisée, a pris les rênes du pays en jouant la carte du sérieux et du patriotisme. En France, la comparaison n’est plus taboue. Certains commentateurs osent même le dire à voix haute : « Marine Le Pen pourrait bien être la prochaine Première ministre, si Macron décide de dissoudre. »
Car une dissolution n’est pas un simple jeu institutionnel. C’est un pari à haut risque, qui peut transformer une crise parlementaire en crise de régime. Et dans ce grand chamboule-tout, le RN apparaît comme l’outsider devenu favori. Un phénomène qu’aucun autre parti ne semble capable de contrer aujourd’hui.
Le Rassemblement National prêt à gouverner ?
Alors, le RN est-il prêt pour l’exercice du pouvoir ? Ses cadres l’affirment, sans ciller. Ils multiplient les réunions, les déplacements, les colloques. Ils peaufinent un programme, peau neuve d’un parti longtemps caricaturé. Mais les défis sont immenses : Cohabitation, blocage institutionnel, pression internationale… Une victoire ne serait qu’un début.
Mais pour l’heure, les chiffres sont là. Les visages sont souriants. Et les Français semblent dire une chose très simple à travers ce sondage : Ils veulent du changement. Radical, visible, immédiat.
Reste à savoir si ce vent qui souffle sur l’opinion se transformera en tempête électorale.