« Camille, oseriez-vous acheter un sextoy qui a déjà servi, reconditionné comme neuf par des experts, pour lui offrir une seconde vie dans votre intimité ? »
C’est une petite révolution dans le monde de la consommation intime : en France, la start-up Rejouis, en partenariat avec les boutiques Passage du Désir, a décidé de relever un défi pour le moins audacieux. Leur pari ? Reconditionner des sextoys, c’est-à-dire leur offrir une seconde vie après usage, grâce à un protocole d’hygiène inspiré du médical.
L’information a été révélée par le site RMC/BFMTV, et elle suscite déjà débats et curiosité. Car derrière ce mot un peu technique – reconditionné – se cache une réalité simple : un gode ou un sextoy qui a déjà servi, qui a été soigneusement nettoyé, contrôlé et désinfecté pour être remis en vente.
Que veut dire « reconditionné » appliqué à un sextoy ?
Dans le langage courant, reconditionner signifie « remettre en état un produit d’occasion afin de le revendre ». On connaît ce principe pour les téléphones, ordinateurs, électroménagers… Mais pour un objet aussi intime qu’un sextoy, l’idée choque ou interroge.
En clair, cela veut dire qu’un sextoy — par exemple un gode, un vibromasseur ou un stimulateur — a déjà été utilisé par quelqu’un d’autre. Mais avant d’être proposé à la vente, il passe par un processus rigoureux :
- Contrôle de la matière : seuls les objets en silicone médical, métal ou verre sont acceptés.
- Vérification technique : batterie, moteur, boutons, étanchéité.
- Nettoyage mécanique et chimique : brossage, trempage dans des solutions désinfectantes.
- Désinfection UV-C : une technologie utilisée en milieu médical pour neutraliser tout ADN microbien.
- Emballage scellé : le sextoy sort de l’atelier comme un produit stérilisé, prêt à retrouver une nouvelle vie intime.
Ainsi, acheter un sextoy reconditionné ne veut pas dire l’utiliser « tel quel » après quelqu’un : il est remis à neuf selon un protocole proche du médical.
Une collecte discrète et assumée
Les clients qui souhaitent donner leurs sextoys usagés peuvent désormais les déposer dans des bacs de collecte installés dans les magasins Passage du Désir (21 boutiques en France). En échange, ils reçoivent un petit bon d’achat.
Les sextoys sont ensuite envoyés au siège de Rejouis, à Briouze (Normandie), où ils sont inspectés, désinfectés, puis reconditionnés avant d’être remis en vente.
Le prix du désir reconditionné
Les sextoys reconditionnés sont vendus 15% à 60% moins cher que leur prix neuf. Un vibromasseur haut de gamme, souvent affiché à 120€, peut ainsi être proposé à 60€.
Le marché est prometteur : plus de 4 000 sextoys reconditionnés ont déjà été remis en vente, et l’entreprise affiche une croissance de 15% par mois.
Entre tabou, écologie et plaisir durable
Le sujet reste sensible. Certains consommateurs sont rebutés par l’idée qu’un sextoy ait « déjà servi ». D’autres, au contraire, y voient un geste écologique et économique.
Bénoni Paumier, fondateur de Rejouis, insiste : « Nous suivons des protocoles comparables au nettoyage de matériel gynécologique. L’hygiène et la transparence sont nos priorités. »
En parallèle, Patrick Pruvot, cofondateur de Passage du Désir, assume ce pari : « L’écoresponsabilité s’applique aussi au plaisir intime. »
Une tendance appelée à durer ?
Le marché des sextoys est en plein essor : 51% des Français déclaraient en 2021 en posséder au moins un, contre 10% en 2007. L’évolution des mœurs rend donc l’initiative crédible.
Avec ce modèle, Rejouis et Passage du Désir bousculent à la fois les tabous et les habitudes de consommation. Et posent une question dérangeante mais nécessaire : serions-nous prêts à assumer qu’un sextoy, même un gode, puisse avoir plusieurs vies ?
Le plaisir en seconde vie
Le mot « reconditionné » prend ici tout son sens : il ne s’agit pas de vendre un sextoy « déjà utilisé » brut, mais bel et bien de transformer un objet intime ayant servi en un produit propre, désinfecté et garanti.
L’initiative, relatée par RMC/BFMTV, ouvre un débat inédit sur la rencontre entre érotisme et économie circulaire. Tabou pour certains, révolution durable pour d’autres, elle illustre une mutation profonde de notre société : même le plaisir peut désormais s’inscrire dans une démarche écologique.
Non merci, pas pour moi. 🤮