MyJournal.fr analyse l’explosion politique autour du référendum immigration, une idée historique du RN aujourd’hui récupérée par tous.

Référendum sur l’immigration : Quand toute la classe politique reprend l’idée historique du Rassemblement National

POLITIQUE

Il y a des thèmes politiques qui traversent les décennies, résistent aux alternances, et finissent par s’imposer dans le débat public au point que plus personne n’ose les ignorer. Parmi eux, le référendum sur l’immigration occupe une place centrale. Cette idée n’est pas née hier, ni dans les discours improvisés de la droite classique, ni dans les slogans récents de figures médiatiques. Elle est, depuis près de trente ans, la marque de fabrique du Rassemblement National (anciennement Front National), portée d’abord par Jean-Marie Le Pen, puis martelée par Marine Le Pen et Jordan Bardella.

Aujourd’hui, ironie politique, cette proposition est reprise sans cesse par des élus qui se sont longtemps démarqués du RN. Philippe de Villiers, Bruno Retailleau, Éric Ciotti… Tous, à leur manière, se sont mis à défendre l’idée d’un référendum sur l’immigration, comme si cette exigence populaire devenait incontournable. Mais à qui doit-on réellement cette idée ? À l’histoire du RN, tout simplement.

Jean-Marie Le Pen : Le pionnier du référendum migratoire

Dès les années 1990, Jean-Marie Le Pen avait flairé l’importance du sujet. En 1997, il proposait déjà l’organisation d’un référendum pour donner la parole aux Français sur une question qu’il jugeait fondamentale : La maîtrise des flux migratoires. Ses adversaires y voyaient un coup de communication. Pourtant, l’idée s’est enracinée.

En insistant sur le fait que seule une consultation directe du peuple pouvait trancher sur une telle question, Le Pen père plaçait la barre très haut. Dans son esprit, la démocratie représentative avait failli, et la souveraineté devait revenir entre les mains des citoyens.

Marine Le Pen : Faire du référendum un instrument central

Marine Le Pen, dans ses campagnes présidentielles de 2012, 2017 et 2022, a repris ce flambeau. Dans son programme, le référendum sur l’immigration était présenté comme une étape indispensable pour légitimer une nouvelle politique migratoire :

  • Fin de l’automaticité du droit du sol,
  • Réduction drastique des régularisations,
  • Priorité nationale dans l’accès aux aides sociales et au logement.

Pour elle, un référendum ne devait pas être un simple outil juridique, mais un moment de rupture démocratique, une façon de replacer les Français au centre du débat sur leur avenir.

Jordan Bardella : La continuité assumée

À la tête du parti, Jordan Bardella a poursuivi cette ligne avec constance. Lors des États généraux de l’immigration en mars 2024, il a réaffirmé haut et fort que si le RN arrivait au pouvoir, l’un des premiers actes gouvernementaux serait d’organiser ce référendum. Le message est clair : Le RN revendique une filiation directe avec cette idée.

Les autres reprennent le thème…

Pourtant, à partir de 2025, le discours change de camp. L’article de MyJournal.fr consacré à Philippe de Villiers raconte comment l’ancien député a lancé une pétition nationale, appuyée par la sortie de son livre Populicide, pour réclamer lui aussi un référendum sur l’immigration. Succès immédiat : Plus d’un million de signatures revendiquées. Mais polémique également, tant sur la véracité des chiffres que sur la finalité de cette opération.

Puis vient Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur. Après la censure partielle de la loi immigration par le Conseil constitutionnel, il n’hésite pas à déclarer être « mille fois d’accord avec le RN » pour un référendum. Une phrase lourde de sens, qui montre à quel point la droite républicaine a adopté le langage jadis réservé au RN. Retailleau ajoute même qu’il faudra réviser la Constitution pour rendre ce référendum possible.

Enfin, Éric Ciotti dépose à l’Assemblée nationale une résolution demandant l’organisation d’un tel scrutin. Dans son texte, co-signé par Marine Le Pen et Jordan Bardella, il détaille les thèmes à soumettre au peuple : Expulsions des clandestins, conditions des aides sociales, naturalisations.

Le coût de l’immigration au centre des arguments

Un autre article de MyJournal.fr rappelle que derrière cette bataille politique se cache un argument central : Le coût de l’immigration.

  • L’Aide médicale d’État (AME), chiffrée à plus d’un milliard d’euros.
  • Les mineurs non accompagnés (MNA), pouvant coûter jusqu’à 50 000 € par an et par personne aux départements.
  • L’hébergement d’urgence, saturé et dépassant les 3 milliards d’euros annuels.
  • Les aides sociales, versées sans condition de nationalité.

Ce sont ces chiffres qui nourrissent le discours en faveur du référendum, au nom d’une « transparence démocratique » réclamée par les partisans.

Une idée RN devenue incontournable

Au final, qu’il s’agisse de Philippe de Villiers, de Bruno Retailleau ou d’Éric Ciotti, tous convergent vers une idée originelle du RN. Une idée qui, hier encore, était marginalisée, considérée comme une provocation, mais qui aujourd’hui s’impose comme un thème majeur de la politique française.

Il reste un obstacle : La Constitution. Comme le rappellent plusieurs juristes, l’article 11 ne permet pas directement de poser au peuple une question sur l’immigration. Il faudrait donc une révision constitutionnelle ou une volonté présidentielle claire pour contourner ce verrou. Mais politiquement, le symbole est déjà là : Le référendum sur l’immigration, c’est l’héritage du RN, repris désormais par tous les camps.

Héritage du RN, reprise par tous

Depuis près de trente ans, le Rassemblement National a imposé dans le débat public l’idée du référendum sur l’immigration. Ce qui paraissait hier impossible est devenu aujourd’hui une évidence politique, au point que ses adversaires idéologiques se l’approprient. MyJournal.fr le rappelle : Derrière les discours de Retailleau, Ciotti ou de Villiers, il y a toujours l’ombre de Jean-Marie Le Pen, Marine Le Pen et Jordan Bardella, qui en furent les véritables instigateurs.

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