Tentative de suicide à Lyon : un Palestinien réclame le rapatriement de ses proches en danger à Gaza.

Lyon : Un réfugié palestinien menace de se suicider pour faire venir sa famille bloquée à Gaza

SOCIETE

Il est un peu plus de midi, ce dimanche 7 septembre 2025, quand les passants du quartier Part-Dieu lèvent les yeux, médusés. Sur le toit du parking des Halles, à deux pas de la Tour Oxygène, un homme est assis, les jambes dans le vide. Il ne bouge pas. Il regarde le ciel, parfois la foule. Et puis il crie. Un cri qui lacère les silences et fait trembler les vitres. « Ma famille va mourir là-bas. Ils sont à Gaza. Personne ne m’écoute. »

Les premiers témoins croient à une scène de tournage. Mais rapidement, les doutes s’effacent. Ce n’est pas du cinéma. C’est le théâtre du désespoir, brut, réel, urgent. Un homme, réfugié palestinien, menace de se jeter du haut du parking pour faire entendre ce que personne, jusque-là, n’a voulu entendre.

L’histoire d’un homme seul contre l’oubli

Le jeune homme, âgé d’une vingtaine d’années, est arrivé en France il y a quelques mois, fuyant les bombardements de Gaza. Il a trouvé refuge à Lyon, avec l’espoir de reconstruire une vie. Mais les siens sont restés là-bas. Ses parents, ses frères, ses sœurs, tous coincés dans l’enfer humanitaire que traverse la bande de Gaza depuis le début de l’année 2025. Les points de passage sont fermés, les couloirs humanitaires rares, les évacuations quasi impossibles.

Il a multiplié les démarches, contacté les ONG, les préfectures, les associations, les élus. Il a supplié l’Office français de l’immigration et de l’intégration, envoyé des lettres, des e-mails, des vidéos. Rien n’y a fait. Son dossier est resté bloqué.

Alors ce matin-là, il a décidé de monter. Cinq étages de béton en spirale, jusqu’à la dernière rampe, là où la ville s’ouvre comme un gouffre. Là où la vie peut basculer.

Un périmètre de sécurité, une tension extrême

Les services de police, prévenus par plusieurs témoins, arrivent rapidement. Un périmètre de sécurité est établi autour du parking. La circulation est coupée. Des dizaines de badauds assistent, impuissants, à ce moment suspendu entre la vie et la mort.

La Croix-Rouge est dépêchée sur place. Un négociateur spécialisé tente un contact. Le jeune homme ne hurle pas. Il parle calmement. « Je ne veux pas mourir. Je veux qu’on m’écoute. Je veux qu’on aide ma famille. »

À travers cette menace de suicide, il ne cherche pas à fuir. Il cherche à réveiller les consciences. À faire de son corps suspendu un signal. Un signal que l’on ne pourra plus ignorer.

Une mobilisation urgente… mais tardive ?

Il faudra près de deux heures pour convaincre le jeune réfugié de redescendre. À 14H50, il accepte finalement l’aide des pompiers. Il est pris en charge par les secours et hospitalisé. Son état est stable, mais son cri résonne encore dans les rues de Lyon.

Le ProgrèsLyon CapitaleLe Dauphiné LibéréLyonMagLe JDDValeurs Actuelles, tous relaient cette tentative dramatique. Mais aucune réponse officielle des autorités n’est encore venue, à l’heure où nous écrivons ces lignes.

Gaza : Un piège à ciel ouvert

Pendant ce temps, à Gaza, les bombardements continuent. L’électricité est coupée. L’eau potable manque. Les hôpitaux sont à genoux. Des centaines de familles attendent une évacuation qui ne vient jamais. Parmi elles, la famille de ce jeune homme. Chaque jour, chaque nuit, est une attente de trop.

Un geste qui pose une question dérangeante

Faut-il vraiment menacer de mourir en France pour obtenir ce qui devrait être un droit humain fondamental : La protection de sa famille ? Ce jeune réfugié palestinien n’a pas seulement attiré l’attention. Il a tendu un miroir à notre société. Un miroir où se reflètent nos lenteurs, nos silences, nos lâchetés bureaucratiques.

Un cri pour ne plus être ignoré

À Lyon, ce jour-là, un homme a failli sauter. Pas pour mourir. Mais pour donner une chance à ceux qui, à Gaza, attendent dans l’ombre de la guerre. Un parking s’est transformé en tribune. Et son silence, depuis, nous hante.

Laisser un commentaire