Question posée par Josette : « Ai-je vraiment travaillé toute ma vie pour en arriver là ? Pour devoir manger des pâtes tous les jours, grelotter le soir et trembler à chaque facture ? »
Josette a 74 ans. Elle vit seule, dans un petit appartement HLM situé en banlieue rennaise. Il ne paie pas de mine, juste 42 mètres carrés, un salon-cuisine, une chambre, une salle d’eau sans fenêtre. Il fut un temps où Josette y recevait ses amies pour le thé, où elle cuisinait un pot-au-feu le dimanche, même pour elle seule. Aujourd’hui, l’eau bout dans une vieille casserole cabossée, et ce sont 500 grammes de pâtes au beurre, cuisinées d’un seul coup, qu’elle racle chaque jour dans une assiette pour économiser l’énergie.
Josette n’a pas honte. Mais elle a mal.
Ce matin-là, elle ouvre sa boîte aux lettres. À l’intérieur : Une lettre de son bailleur. 25 euros d’augmentation de loyer. Elle sait déjà que le gaz a pris 70 euros de plus cet hiver. Et au même moment, alors que le gouvernement a annoncé une « revalorisation » de sa pension, Josette découvre qu’on lui a ajouté… 20 euros. Un geste ? Une aumône.
Mais en regardant son relevé bancaire, elle comprend : Dans le même souffle, l’État lui a ponctionné 68 euros de CSG et RDS. Résultat des comptes : elle perd. Encore. Toujours.
🪙 50 euros pour survivre un mois
Josette perçoit une pension de 953 euros par mois, après prélèvements. Une fois réglés le loyer, les charges, l’électricité, le gaz, l’assurance habitation, la complémentaire santé, le téléphone, il lui reste exactement 50 euros. Pour le mois. Pour manger. Se laver. S’habiller. Vivre ?
Non. Ce n’est plus une vie. C’est une survie.
Alors elle fait ce que font des milliers d’autres femmes et hommes âgés, dans l’ombre de la République. Elle achète des sacs de pâtes par kilo, les moins chers. Elle fait cuire d’un coup un demi-paquet de 500 grammes. Puis elle mange ça. Froid, chaud, parfois avec un peu de margarine, d’autres fois nature. Les jours « fastes », elle a droit à un œuf dur.
La viande ? « Je n’en parle pas », dit-elle avec un sourire triste.
📲 Son seul plaisir : Un vieux téléphone avec Internet
Josette n’a pas la télévision. Elle n’a pas Netflix, ni Amazon, ni même un ordinateur. Elle a un téléphone. Un vieux modèle, rafistolé avec du scotch transparent, mais qui tient encore la charge. Grâce à lui, elle reste en contact avec le monde. Elle lit l’actualité, elle regarde des vidéos de cuisine ou des chats qui font des acrobaties. Elle écoute un peu de musique. C’est son seul luxe. Son seul lien.
Et pourtant, même ce forfait mobile est devenu difficile à assumer.
🇫🇷 Pauvre France : Quand on donne d’un côté pour mieux reprendre de l’autre
Josette ne crie pas. Elle n’a pas la force. Mais ses mots résonnent comme un cri.
« Ils nous prennent pour des cons. Janvier, 20 euros d’augmentation sur ma retraite. Et hop, 68 euros de CSG/RDS en plus. Je n’en veux plus d’augmentation, ni d’un côté, ni de l’autre. Pauvre France. »
Et elle a raison.
Oui, Josette a parfaitement résumé ce que ressentent des millions de retraités. On leur « donne » d’un côté, pour mieux leur reprendre de l’autre. On leur fait croire à un geste solidaire. À une reconnaissance. Mais au final, ce n’est qu’une illusion.
Le résultat ? Ils perdent. Encore. Toujours.
Et on les laisse avec des miettes, pendant que les décideurs se pavanent dans leurs privilèges hors de portée.
La France de 2025 n’est pas pauvre parce qu’elle manque d’argent. Elle est pauvre de cœur, pauvre d’humanité, pauvre de reconnaissance envers ceux qui ont bâti ce pays. Elle appauvrit ses anciens. Ceux qui ont bossé toute une vie, cotisé, élevé leurs enfants, payé leurs impôts… et qui aujourd’hui doivent choisir entre se nourrir, se chauffer ou s’acheter un rouleau de papier toilette.
🔥 Des hausses qui brisent des vies silencieusement
Une hausse de loyer de 25 euros. 70 euros de plus pour le gaz. Pour certains, ce ne sont que des ajustements techniques. Pour Josette, c’est un repas qu’on retire. Une semaine sans chauffage. Un mois sans fruits ni fromage.
Ces « petits montants », accumulés, deviennent des murs infranchissables pour ceux qui vivent déjà sur le fil. Et le plus violent, c’est que ces hausses ne s’arrêtent jamais. Pendant que les élus débattent de milliards, Josette gratte son beurre pour qu’il tienne 15 jours.
🧾 Une retraite qui n’est plus qu’une punition
Il y a dans ce pays une hypocrisie qu’on ne veut plus entendre. On parle de « dignité » des personnes âgées à longueur de discours, mais la réalité, c’est qu’on les enterre vivants dans la misère.
Josette a travaillé toute sa vie comme couturière dans une blanchisserie industrielle. Sans vacances. Sans jours fériés. À genoux, le dos courbé, les mains brûlées par la vapeur. Elle a élevé seule deux enfants. Elle a toujours payé son loyer, ses impôts, ses charges. Elle n’a jamais fraudé, jamais profité.
Aujourd’hui, on la punit d’avoir survécu.
🤝 Elle n’est pas seule : Elles sont des milliers
Josette, c’est aussi Colette, Andrée, Michèle, ou Bernard. Ils sont plus de 1,2 million de retraités à vivre sous le seuil de pauvreté en France. Un chiffre en hausse constante. Des visages invisibles. Des voix ignorées. Et pourtant, ils sont là. Dans les files d’attente des Restos du cœur. Dans les rayons « prix cassés » des supermarchés. Ou seuls, derrière leurs volets tirés.
📣 Ce n’est pas une vie, c’est une alarme
Josette ne demande pas la charité. Elle demande le respect. Celui de sa dignité, de son travail, de sa citoyenneté.
Aujourd’hui, ce ne sont pas les migrants, les jeunes ou les chômeurs qui « coûtent trop cher« , comme certains aiment le prétendre. Ce sont les injustices structurelles qui étranglent les plus faibles, sans bruit, sans colère, jusqu’à les faire disparaître.
Josette vit avec 50 euros par mois. En 2025. En France.
Est-ce cela, la fierté d’une République ?