Céline, étudiante en sciences politiques, se demande avec stupeur : « Comment un collaborateur parlementaire, comme Ritchy Thibault, peut-il être lié à des mouvements extrémistes et inscrit dans des fichiers de police ? Quelles sont les répercussions pour Ersilia Soudais, la députée qu’il assiste ? »
Un collaborateur parlementaire dans la tourmente judiciaire
Ritchy Thibault, militant engagé de l’extrême-gauche, jeune Gilet Jaune, et attaché parlementaire de la députée Ersilia Soudais (La France Insoumise), fait actuellement l’objet d’un suivi judiciaire et policier intensif. Le jeune homme, âgé de seulement 20 ans, se retrouve au cœur de plusieurs polémiques et affaires judiciaires depuis que son nom aurait été inscrit dans deux fichiers de police distincts. Une situation qui questionne la limite entre engagement politique et troubles à l’ordre public, et qui inquiète également les rangs de La France Insoumise, parti déjà souvent critiqué pour sa proximité avec certains mouvements de contestation radicale.
Les fichiers de police : FPR et FPSAP, des outils de prévention de la délinquance
Selon les informations partagées par Europe 1, Ritchy Thibault a été identifié par les autorités dans deux bases de données : Le Fichier des Personnes Recherchées (FPR) et le Fichier de Prévention des Atteintes à la Sécurité Publique (FPSAP). Le FPR regroupe les individus faisant l’objet de recherches par la police, et Ritchy y a été enregistré en avril 2023 pour « provocation de troubles à l’ordre public » et pour sa proximité avec des mouvances radicales de l’extrême-gauche. La présence de son nom dans ce fichier symbolise une série d’interventions répétées lors de manifestations, telles que celles des Gilets Jaunes, et sa participation active dans les luttes sociales et politiques qui ont souvent dégénéré en confrontations.
Le FPSAP, dans lequel il aurait été ajouté en 2024, est destiné à surveiller les individus soupçonnés de représenter une menace pour la sécurité publique. Ce fichier concerne particulièrement ceux qui, selon les forces de l’ordre, posent un risque potentiel à la stabilité du pays par leurs activités. Cette double inscription témoigne de l’inquiétude que génère Ritchy Thibault parmi les autorités, en raison de son engagement constant et de son soutien affiché aux causes politiques les plus controversées.
Un militant actif des manifestations contestataires et anti-police
La liste des engagements politiques de Ritchy Thibault est longue et caractéristique d’un activisme anti-institutionnel assumé. Il a participé aux manifestations de Sainte-Soline contre les mégabassines, à celles contre la réforme des retraites, et à divers rassemblements anti-police et de soutien à la cause palestinienne. Ce dernier point attire particulièrement l’attention, car les forces de l’ordre rapportent que son militantisme s’accompagne parfois d’un comportement virulent envers les autorités publiques et les représentants de l’État.
Le cas de Ritchy Thibault met en lumière l’ambiguïté de la frontière entre engagement politique et incitation à la désobéissance civile. Dans un contexte de forte tension sociale, il a pris une part active dans plus d’une quinzaine de manifestations et d’actions de désobéissance, avec des interventions parfois tendues et des prises de parole enflammées. Cette intensité, largement médiatisée, le fait devenir un symbole des dérives possibles du militantisme contestataire, mais également des difficultés rencontrées par l’État pour encadrer ces manifestations et les attitudes qui les accompagnent.
Menaces de mort contre Emmanuel Macron : L’incident du Salon de l’Agriculture
Les confrontations entre Ritchy Thibault et les forces de l’ordre ne se sont pas arrêtées aux manifestations. En février 2024, lors du Salon de l’Agriculture, le jeune attaché parlementaire a provoqué un tollé en s’adressant à Emmanuel Macron de manière virulente. Il aurait interpellé le Président de la République en ces termes : « L’éborgneur, Emmanuel Macron, n’oublie jamais que nous sommes dans le pays de la Révolution française, le pays qui fait tomber la tête des monarques ». Cette référence explicite à la violence révolutionnaire française, accompagnée de termes potentiellement menaçants, a conduit à son arrestation immédiate pour « menaces de mort envers un représentant de l’État ».
Cette déclaration, bien qu’elle n’ait pas été directement suivie d’actes, a créé un précédent judiciaire grave pour Ritchy Thibault. Sa comparution devant la justice en août 2024 a toutefois été repoussée à mars 2026, laissant ainsi une épée de Damoclès au-dessus de sa tête, et renforçant le sentiment d’incertitude au sein de l’équipe parlementaire d’Ersilia Soudais. La députée, quant à elle, n’a pas encore émis de déclaration officielle sur cette affaire, laissant place à une grande spéculation sur ses opinions à ce sujet et sur l’avenir de la collaboration avec Thibault.
Les répercussions politiques pour Ersilia Soudais et La France Insoumise
Ce type de situation, où un collaborateur parlementaire se retrouve directement impliqué dans des affaires judiciaires, est rare et délicat. Pour Ersilia Soudais, députée LFI, cette affaire représente un dilemme majeur. Doit-elle soutenir son collaborateur en tant que représentant des causes qu’elle défend elle-même, ou bien se distancier pour préserver sa réputation et celle de son parti ?
La France Insoumise, sous l’impulsion de figures comme Jean-Luc Mélenchon, a toujours soutenu les mouvements sociaux et les voix dissidentes, tout en condamnant officiellement la violence. Mais avec le cas de Ritchy Thibault, cette position est mise à l’épreuve. Si certains partisans estiment que les actions de Thibault illustrent la détermination d’une génération militante face à un pouvoir jugé oppressif, d’autres craignent que de tels actes n’alimentent la critique selon laquelle LFI serait complaisante avec l’extrémisme de ses partisans.
Entre militantisme radical et engagement politique
Le cas de Ritchy Thibault soulève une question fondamentale : Où commence et où s’arrête l’engagement politique d’un attaché parlementaire ? Dans une France traversée par des tensions sociales et politiques croissantes, des figures comme lui incarnent un activisme intense et sans compromis. Cependant, la proximité entre engagement idéologique et atteinte potentielle à l’ordre public remet en question les limites et les responsabilités d’un parlementaire et de son entourage.
Si l’avenir de Ritchy Thibault demeure incertain, ses actions et leur impact politique continuent d’alimenter les débats sur le rôle de la contestation en démocratie et les responsabilités qu’incombent aux élus et à leurs collaborateurs. Le jugement, prévu pour 2026, marquera une étape cruciale, non seulement pour ce jeune militant, mais aussi pour la manière dont la société française envisage les rapports entre militantisme radical et politique institutionnelle.
