La France sous tension : le Budget 2026 déclenche déjà la colère du RN avant même sa présentation officielle.

Budget 2026 : Le Rassemblement National menace de censurer François Bayrou avant même sa déclaration

POLITIQUE

En ce mardi 15 juillet 2025, l’air était lourd sur les toits de Paris. Pas seulement à cause des températures estivales, mais d’un climat politique de plus en plus étouffant. Tandis que les ministres affûtaient leurs éléments de langage et que les micros s’installaient à Matignon, un nom résonnait plus fort que les autres dans les couloirs du pouvoir : François Bayrou. Le Haut-Commissaire au Plan, désigné pour détailler les grandes lignes du Budget 2026, devait prendre la parole à 14h. Mais avant même qu’il n’ouvre la bouche, le Rassemblement National avait déjà déclenché les hostilités.

Un avertissement sans précédent : “Nous le censurerons s’il touche aux impôts”

Il n’aura fallu que quelques phrases pour électriser la sphère politique. Invité ce matin sur CNEWS, le député Jean‑Philippe Tanguy (RN) a lancé une menace claire comme du cristal :

« Si François Bayrou présente un budget qui matraque fiscalement les Français, nous déposerons une motion de censure. »

Sébastien Chenu, vice-président du RN et voix mesurée du parti dans les grands médias, a aussitôt confirmé :

« Il n’est pas question de laisser passer une augmentation d’impôts. Bayrou doit entendre qu’il n’a pas carte blanche. »

La tension était palpable. Une motion de censure brandie non pas en réaction, mais en prévention. Une attaque politique préemptive, inédite sous la Ve République.

Une équation budgétaire impossible ? 40 milliards d’économies à trouver

Le cadre est posé : La France affiche un déficit public à 5,8 % du PIB pour l’année 2024. Bruxelles tape du poing sur la table. L’objectif pour 2026 est de ramener ce chiffre à 4,6 %. Cela implique une saignée budgétaire de 40 milliards d’euros, soit plus que les budgets cumulés de la Culture et de l’Agriculture.

Mais comment trouver cette somme sans augmenter les impôts ? C’est le casse-tête que Bayrou doit résoudre, sous la surveillance étroite du RN, qui affirme vouloir « protéger le pouvoir d’achat à tout prix ».

D’après les indiscrétions du ministère de l’Économie, le gouvernement envisage une “année blanche”, c’est-à-dire un gel des dépenses. Pas de revalorisation, pas de hausses, mais une rigueur glissante. Ce choix, censé rassurer les marchés, pourrait se heurter à l’opinion publique… et à la droite extrême.

Bayrou, funambule de la majorité

À l’intérieur même du gouvernement, les nerfs sont à vif. Paul Amar, éditorialiste politique, affirme en direct :

« François Bayrou sait qu’il est pris en tenaille. Il doit éviter à la fois la colère populaire, la colère parlementaire, et l’effondrement budgétaire. C’est une triple peine. »

Car il faut bien le rappeler : Bayrou n’est pas Premier ministre. Il n’a pas la légitimité d’un chef de gouvernement élu à l’Assemblée. Et pourtant, c’est lui qui va endosser la présentation d’un budget politiquement explosif.

La gauche observe, silencieuse mais vigilante

Du côté de la NUPES, on observe l’agitation du RN avec une certaine distance. Philippe Brun, député socialiste, déclare sur Sud Radio :

« Nous n’avons pas besoin d’une austérité qui frappe les plus modestes. Il faut étaler l’effort, et non le concentrer en 2026. »

Pas de menace de censure à gauche, mais une pression morale : Pas d’augmentation de la TVA, pas de baisse des aides sociales. Une ligne rouge qui complique encore la tâche du Haut-Commissaire.

La stratégie du RN : Agir avant pour incarner l’opposition

Ce qui frappe dans cette manœuvre, c’est son timing. Le RN ne réagit pas à un budget impopulaire, il anticipe un budget qu’il juge inacceptable par principe.

Marine Le Pen, absente mais toujours influente, aurait validé cette ligne dure. En se posant en défenseur du pouvoir d’achat contre les “technocrates de Bercy”, le RN tente de capter une partie de l’électorat populaire qui a souffert de l’inflation post-Covid, de la flambée des prix de l’énergie, et des taux d’intérêt dévorant les crédits immobiliers.

Censurer avant d’écouter : Le symbole est fort. Et potentiellement destructeur pour l’image d’un gouvernement déjà affaibli par une série de crises sociales et diplomatiques.

Un discours sous surveillance armée

À quelques minutes du discours de François Bayrou, la République marche sur un fil. Le Budget 2026, au lieu de rassembler les forces autour d’un cap commun, divise, menace, et cristallise toutes les tensions.

Le RN a montré ses muscles. L’exécutif avance à reculons. Et les Français, eux, scrutent cette guerre parlementaire où chacun prétend parler en leur nom… mais où personne ne semble prêt à entendre leur colère.

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