« Émilien, comment justifier que la France, déjà surendettée, finance un poste à Jérusalem pour réformer les finances de l’Autorité palestinienne, en intégrant en plus un volet sur l’égalité de genre ? »
« C’est avec notre argent » : Sarah Knafo dénonce un projet français en Palestine payé par les contribuables
Le ton est tombé, tranchant comme une lame. C’était un mardi d’été, le 22 juillet 2025, lorsque Sarah Knafo, eurodéputée de Reconquête, décide de dégainer une publication choc sur son compte X. Elle y dénonce un projet français peu connu du grand public, mais financé par l’Agence française de développement (AFD), à destination de… l’Autorité palestinienne.
À première vue, il ne s’agirait que d’une offre d’emploi, publiée par Expertise France, l’agence publique qui pilote l’expertise internationale de l’État français. Mais pour Sarah Knafo, cette annonce n’est pas anodine : Elle est, au contraire, la démonstration la plus flagrante d’un dévoiement de l’argent public.
« C’est avec notre argent », écrit-elle en lettres capitales.
L’annonce précise le cadre du projet : Une mission de 24 mois à Jérusalem-Est pour « appuyer la réforme des finances publiques de l’Autorité palestinienne ». Le poste est à pourvoir dès le 1er août 2025, et vise à moderniser les services fiscaux, douaniers, à améliorer la transparence budgétaire… et à intégrer dans le programme un volet “égalité de genre”.
Une offre “délirante” dans un pays en surendettement
Pour Sarah Knafo, cette publication révèle l’absurdité de la politique budgétaire française. La France est endettée à hauteur de 3 400 milliards d’euros. Les gouvernements successifs parlent de rigueur, coupent dans les dépenses publiques, réclament des “efforts” aux malades et aux retraités. Et dans le même temps, le pays finance, à l’autre bout du monde, un poste d’expert en finances publiques pour le compte de l’Autorité palestinienne.
Émilien, 41 ans, cadre dans le secteur bancaire, découvre la polémique sur les réseaux sociaux. “Je suis abasourdi”, écrit-il. “On nous supprime des postes d’infirmiers à l’hôpital de Rennes, on gèle les pensions, mais on trouve les moyens d’envoyer un expert budgétaire en Cisjordanie pour y parler d’égalité femmes-hommes dans les douanes ?”
Le projet FEXTE : Un outil discret, mais puissant
Le projet dénoncé par Knafo s’inscrit dans un programme bien réel : Le Fonds d’expertise technique et d’échanges d’expériences (FEXTE), piloté par l’AFD. Ce fonds finance des missions à l’international dans des domaines aussi divers que la gouvernance, la santé, l’environnement ou les finances publiques. Son but est de “diffuser le savoir-faire français” dans des pays dits “partenaires”.
Dans ce cas précis, l’Autorité palestinienne a sollicité la France pour améliorer sa gestion budgétaire. Le projet est présenté comme technique, non politique. Pourtant, il intervient dans un contexte de forte tension diplomatique, notamment depuis les opérations militaires israéliennes récentes, et les pressions internationales sur l’aide à la Palestine.
L’égalité de genre dans les finances publiques : La goutte d’eau ?
Dans sa publication, Sarah Knafo s’insurge tout particulièrement contre la phrase de l’annonce évoquant l’intégration de la “dimension genre dans la gestion des finances publiques”. Elle écrit : “Ce n’est pas une blague.”
Pour elle, cette orientation “idéologique” illustre le glissement progressif de l’État français vers une politique étrangère plus militante que pragmatique. “On ne parle même plus d’aider les populations vulnérables, mais d’imposer nos concepts de société à des structures fragiles, en utilisant l’argent du contribuable”, précise-t-elle dans une interview au JDD.
Une stratégie gouvernementale incohérente ?
Le plus grave, selon l’élue, c’est l’absence de cohérence. Le gouvernement vient d’annoncer une coupe de 2 milliards d’euros dans l’aide publique au développement, une décision censée répondre à la pression budgétaire. Pourtant, le projet à Jérusalem est maintenu. Le paradoxe soulève une question fondamentale : Qui décide des priorités en matière d’aide internationale ?
Dans l’entourage de Sarah Knafo, certains dénoncent un double langage. “Quand il s’agit d’aider les hôpitaux français, on parle de sobriété. Quand il faut financer une mission technique en Palestine, là, on a les moyens.”
Une tempête politique en préparation ?
La publication de Sarah Knafo a déjà été repartagée des milliers de fois. Plusieurs figures de droite et d’extrême droite ont emboîté le pas, exigeant un moratoire immédiat sur les fonds versés à l’Autorité palestinienne, notamment en raison des risques de détournement au profit du Hamas. L’affaire prend une tournure politique explosive.
Du côté du gouvernement, aucune réponse officielle n’a encore été apportée. L’AFD et Expertise France se contentent de rappeler que le projet est technique, transparent, et validé selon des critères définis dans la politique française de coopération.
Quand la transparence budgétaire devient un motif d’indignation nationale
Ce que révèle cette affaire, au fond, dépasse le simple cadre d’une mission administrative. Elle soulève une question centrale sur la gouvernance française : À quoi sert notre argent public ? Quels choix politiques guident l’aide au développement ? Et surtout, à l’heure où les classes moyennes et populaires sont pressées comme des citrons, qui aura le courage d’assumer ces décisions devant les Français ?
Dans cette France de juillet 2025, où les débats budgétaires sont devenus existentiels, la moindre ligne de dépense est scrutée, dénoncée, politisée. Et le silence du gouvernement, face aux questions posées par Sarah Knafo, ne fait qu’amplifier le malaise.