Stéphane : « Quand j’ai appris que Nicolas Sarkozy avait vendu une partie de l’or de la France pour presque rien, j’ai cru à une théorie du complot. Et si c’était vrai ? Que cache vraiment cette liquidation du trésor national ? »
C’est une histoire que peu de Français connaissent vraiment. Une décision politique passée sous les radars médiatiques à l’époque, mais qui a depuis refait surface dans les rapports de la Cour des comptes, des articles de presse et les archives de la Banque de France. Elle concerne rien de moins que le trésor national : L’or de la République.
Entre 2004 et 2009, soit entre la fin du second mandat de Jacques Chirac et le début de celui de Nicolas Sarkozy, 589 tonnes d’or – soit près de 20% des réserves officielles de la France – ont été vendues discrètement sur les marchés internationaux. À l’époque, l’opération est passée pour une décision stratégique, habile, moderne. Mais avec le recul, et surtout au vu de la flambée historique du cours de l’or dans les années qui ont suivi, cette vente est aujourd’hui vue par certains comme l’un des plus grands gâchis financiers de la Ve République.
Une opération validée par Sarkozy… et masquée par la technocratie
C’est Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, qui met en œuvre cette vente massive. Mais derrière lui, c’est l’ombre de Nicolas Sarkozy qui plane. Ministre de l’Économie puis président, c’est lui qui donne les orientations, lui qui valide les mouvements stratégiques.
L’objectif affiché ? Réduire les déficits publics et diversifier les placements. Selon les articles du Midi Libre et de Le Point, l’or aurait été échangé contre des obligations d’État ou d’autres valeurs refuges censées rapporter un intérêt régulier.
Mais le pari s’est transformé en désastre. Car pendant que la Banque de France bradait l’or à environ 500 dollars l’once, le métal jaune allait exploser sur les marchés mondiaux, dépassant les 1 800 dollars dans les années qui suivirent. Un calcul rapide permet d’estimer la perte potentielle à plus de 17 milliards d’euros.
👉 De l’argent définitivement envolé. Pour rien !
Une perte sèche de souveraineté
La Cour des comptes, dans un rapport daté de février 2012, s’étonne du silence entourant cette opération. Selon ses propres mots : « la vente d’un cinquième du stock d’or de la France n’a jamais été débattue publiquement ». Aucune commission parlementaire. Aucun débat à l’Assemblée. Aucune information dans les médias majeurs à l’époque. Le dossier est resté entre les mains d’un petit cercle de technocrates et de décideurs politiques.
Et c’est cela, peut-être, qui choque le plus aujourd’hui. Ce n’est pas seulement la valeur financière qui a été sacrifiée. C’est aussi un symbole de la souveraineté française, un héritage tangible, fruit de décennies de stabilité monétaire, qui a été dilapidé sans que les citoyens ne soient consultés.
Où est passé l’argent ?
C’est l’autre mystère de cette affaire. Le produit de la vente de ces 589 tonnes d’or a été théoriquement réinvesti dans des actifs financiers censés générer des intérêts annuels pour l’État. Le rendement estimé était d’environ 200 millions d’euros par an. Mais ces intérêts ont-ils réellement été perçus par les contribuables ? Ont-ils permis de financer les hôpitaux, les universités, les infrastructures ? Ou bien se sont-ils perdus dans les méandres du budget général ?
Aucune ligne claire dans les documents publics. Aucune affectation spécifique. Rien de concret, ni dans les comptes de l’État, ni dans les lois de finances de l’époque.
Une décision irréversible… et jamais assumée
À ce jour, Nicolas Sarkozy n’a jamais publiquement assumé ou expliqué cette opération. Pas une ligne dans ses livres. Pas une mention dans ses discours. Il s’agissait pourtant d’un acte aux conséquences historiques. Car cette vente prive aujourd’hui la France d’une part de ses réserves stratégiques alors que, dans le contexte géopolitique incertain de 2025, l’or est redevenu un actif central dans les politiques des banques centrales du monde entier.
La Chine, la Russie, l’Inde ou encore la Turquie ont massivement renforcé leurs réserves en or ces dix dernières années. La France, elle, a fait l’inverse.
Une erreur ou une trahison ?
Les mots sont forts, mais certains économistes n’hésitent pas à parler de trahison économique. Car vendre au plus bas un actif refuge millénaire, sans transparence, sans débat, sans retour pour les citoyens… cela ressemble plus à une décision idéologique qu’à une erreur stratégique. D’autres y voient un simple suivisme technocratique, une volonté d’imiter la BCE ou la Bundesbank à un moment où la finance dominait l’agenda européen.
Mais quelle qu’en soit la raison, le résultat est là : 589 tonnes d’or ont quitté les coffres de la Banque de France pour une poignée de cacahuètes. Et personne, depuis, n’a jamais été tenu responsable.
Une page sombre de la Vᵉ République
Ce dossier, à la fois méconnu et explosif, symbolise une époque. Celle d’une France qui cède ses joyaux sans prévenir ses héritiers. Celle d’un pouvoir exécutif qui agit dans l’ombre des marchés, loin du peuple. Et celle, enfin, d’un pays qui, même en 2025, n’a toujours pas fait toute la lumière sur ce qui fut probablement la plus grande vente d’actifs stratégiques de son histoire récente.
🔴 Article basé sur les faits publiés par Midi Libre (8 février 2012) et Le Point (8 février 2012).