« Élise, crois-tu qu’on puisse servir un Président qu’on ne croit plus capable de sauver son pays ? »
Nommé à Matignon à la surprise générale, Sébastien Lecornu semble déjà en sursis. À peine reconduit Premier ministre par Emmanuel Macron, le fidèle du chef de l’État se retrouve pris dans une tourmente politique d’une rare intensité. Entre une opposition déterminée à censurer son gouvernement et une majorité introuvable, l’hypothèse d’une nouvelle démission plane déjà sur Matignon.
Un retour au goût amer
Il y a quelque chose de tragique dans le retour de Sébastien Lecornu.
Son visage fermé, sa voix grave lorsqu’il déclare :
« J’accepte cette mission par devoir, mais si les conditions n’étaient plus réunies, je saurais en tirer les conséquences. »
Cette phrase, passée presque inaperçue, résonne aujourd’hui comme une bombe à retardement politique. Lecornu a conscience que le terrain est miné.
Son premier passage à Matignon, interrompu par une démission fracassante quelques jours plus tôt, reste dans les mémoires. Et le spectre d’un nouveau départ anticipé n’a jamais semblé aussi réel.
L’opposition, unie pour le faire tomber
Rarement la France aura connu une telle unanimité parlementaire contre un Premier ministre fraîchement nommé.
La France Insoumise, le Parti Communiste, les Écologistes et le Rassemblement National ont promis, dès l’annonce de sa reconduction, de déposer une motion de censure commune.
👉 Du jamais vu sous la Ve République !
- Jean-Luc Mélenchon parle d’un « bras d’honneur aux Français ».
- Marine Le Pen dénonce une « honte démocratique ».
- Les Verts y voient un « gouvernement illégitime ».
Chaque camp s’accorde sur un point : Lecornu doit tomber avant même d’avoir commencé.
Un Premier Ministre sans majorité
À l’Assemblée Nationale, le rapport de forces est désastreux. Sans coalition stable, sans appui solide à droite, Sébastien Lecornu se prépare à gouverner sous la menace permanente d’une censure.
Les Républicains refusent de participer au gouvernement, préférant « juger texte par texte ».
Même au sein de son propre camp, des voix s’interrogent sur la légitimité d’un homme qui n’a plus de majorité ni de souffle politique.
Le scénario de la démission anticipée
Selon plusieurs sources proches du pouvoir, une démission rapide n’est plus exclue.
Certains conseillers évoquent même une “stratégie de repli” déjà envisagée à l’Élysée : Si le discours de politique générale échoue à rassembler, Lecornu pourrait présenter sa démission pour éviter une humiliation parlementaire.
Un scénario d’autant plus plausible que le Premier ministre lui-même a laissé la porte ouverte à cette issue.
« Si les conditions n’étaient plus remplies, je saurais partir », a-t-il rappelé lors de son déplacement à L’Haÿ-les-Roses.
Ces mots, lourds de sens, résonnent comme une épée de Damoclès suspendue au-dessus du gouvernement avant même sa formation.
Une crise d’autorité à l’Élysée
En choisissant à nouveau Sébastien Lecornu, Emmanuel Macron joue contre la montre.
Faute d’alternative crédible, le Président confie une mission impossible à un Premier ministre déjà fragilisé.
Mais si Lecornu venait à démissionner une seconde fois, ce serait une humiliation politique sans précédent pour le chef de l’État, ouvrant la voie à une crise institutionnelle majeure.
L’Élysée redoute un tel scénario : Une chute du gouvernement, suivie d’une dissolution de l’Assemblée Nationale, replongerait la France dans une période de chaos politique.
Une mission impossible à Matignon
Sébastien Lecornu n’est pas un novice. Il sait que son mandat tient à un fil.
En coulisses, ses proches décrivent un homme “épuisé”, “lucide” mais “résigné”.
Il n’y croit plus, confie l’un d’eux. “Il a accepté pour le symbole, pas pour l’avenir.”
Et si, paradoxalement, sa plus grande preuve de loyauté envers Macron consistait justement à partir avant la tempête ?
Vers une nouvelle démission de Sébastien Lecornu ?
La France s’apprête à vivre un nouveau séisme politique.
Entre une opposition prête à censurer, un Président fragilisé et un Premier ministre déjà au bord de la rupture, tout laisse craindre un nouvel effondrement gouvernemental.
Selon BFMTV, la menace d’une seconde démission de Sébastien Lecornu n’est plus une hypothèse, mais un scénario redouté jusque dans les couloirs de l’Élysée.
Le “devoir” invoqué par le Premier ministre pourrait bientôt céder la place à la lassitude, et Matignon redevenir ce fauteuil brûlant où nul ne s’assoit deux fois impunément.
